Introduction au dossier
Texte intégral
1Pour la troisième fois en quatre ans, notre revue propose un dossier consacré à la céramique de l’Afrique romaine. Cette formule éditoriale rend compte du dynamisme actuel des recherches dans ce domaine. Les progrès constants réalisés sur les lieux de production et de diffusion des amphores, de la vaisselle et des lampes africaines font peu à peu de cette documentation un instrument irremplaçable d’approche de la chronologie, de l’économie et de la société dans l’ensemble des territoires de l’Empire. Par les collaborations qu’elle entretient de longue date, aux côtés du Centre Camille Jullian, avec les céramologues et les archéomètres des deux rives de la Méditerranée, la revue Antiquités Africaines est fière de pouvoir contribuer à cette œuvre collective.
2La question soulevée par ce nouveau dossier est celle de l’utilité de l’étude des collections anciennes.
3L’article d’Alessia Contino, Claudio Capelli, Marina Milella, Francesco Pacetti, Lucrezia Ungaro et Michel Bonifay nous ramène à l’origine même de la classification des amphores romaines. Les incertitudes d’interprétation du dessin publié par Heinrich Dressel de son type 26, de même que le débat suscité par la chronologie, l’origine et le contenu de cette amphore nécessitaient de retourner à la documentation première. Ce réexamen a été rendu possible par le réaménagement de la collection du musée des Mercati Traianei, la possibilité de redessiner l’amphore et d’en effectuer une analyse pétrographique. Les résultats vont bien au-delà des espérances, renforçant l’hypothèse de l’origine africaine de ce conteneur qu’il est désormais possible d’insérer dans l’arbre généalogique des amphores africaines, entre son prédécesseur – le type Africaine ancienne – et ses cousins et successeurs – les types Ostia LIX et XXIII. Cet article vient ainsi combler le chaînon manquant des productions amphoriques précoces de l’Afrique romaine présentées dans les deux précédents dossiers de 2013 (tome 49) et de 2015 (tome 51).
4Une équipe pluridisciplinaire et transnationale constituée de Tomoo Mukai, Rémi Rêve, Michel Bonifay, Youcef Aibeche, Jean-Paul Ambrosi, Philippe Borgard, Claudio Capelli, Yves Chiaramella, Audrey Copetti, Christine Durand, Danièle Foy, Mongi Nasr et Frédérique Verlinden démontre, à la suite d’une première note parue dans la précédente livraison, qu’il est redevenu légitime, dans le cadre d’une collaboration entre les chercheurs des deux rives de la Méditerranée (Aix-Marseille Université, Université de Gênes, Université de Sfax et Université de Sétif 2), de s’intéresser aux collections d’antiquités africaines conservées dans les musées français. Les 573 objets archéologiques (dont 523 céramiques) patiemment réunis par le gapençais Clément Aubert lors de la construction de la ligne de chemin de fer dont il avait la charge à la frontière algéro-tunisienne entre 1877 et 1901, sont soigneusement conservés depuis 1983, à l’instigation de Paul-Albert Février, dans une collection publique. Le regard croisé porté sur ces objets par des céramologues africanistes, des archéomètres et des archéologues spécialistes des Hautes Steppes et Hautes Plaines tunisiennes et algériennes montre tout le bénéfice à tirer d’études de mobiliers qui aident à mieux comprendre, à distance, le développement économique des régions internes du Maghreb antique entre la fin du iie s. et le ve siècle.
Pour citer cet article
Référence papier
« Introduction au dossier », Antiquités africaines, 52 | 2016, 143.
Référence électronique
« Introduction au dossier », Antiquités africaines [En ligne], 52 | 2016, mis en ligne le 24 avril 2020, consulté le 08 février 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/antafr/471 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/antafr.471
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