1L’Histoire a tissé des liens entre l’Italie et la Libye. Province ottomane, celle-ci est devenue colonie italienne à la suite de la guerre italo-turque de 1911-1912 et du traité d’Ouchy, confirmé par le traité de Lausanne de 1923, même si l’Italie ne parvint à pacifier sa conquête qu’au début des années 1930. L’archéologie a tenu une place importante dans les relations italo-libyennes, tant à l’époque coloniale qu’après l’indépendance, dont l’exposition organisée du 22 septembre au 22 décembre 2021 au Castello Rosso de Tripoli retrace l’histoire. Le présent ouvrage est le catalogue de l’exposition sous la direction du Département des Antiquités libyennes et des missions archéologiques italiennes et le patronage de l’ambassade d’Italie à Tripoli. Fruit d’une collaboration, il est bilingue, en italien et en arabe. Le livre s’organise en quatre parties. La première est un parcours historique divisé en deux moments. D’abord, la période 1910-1943, c’est-à-dire de la veille de la conquête de la Libye par les Italiens jusqu’à la chute du fascisme. Puis 1952-1957, correspondant à la reconnaissance de l’indépendance libyenne par l’ONU et les débuts du régime monarchique, développement suivi par une brève synthèse de la période du pouvoir du colonel Kadhafi à partir de 1969. La seconde partie est une présentation des missions archéologiques italiennes dans le Sahara, le djebel Gharbi, à Cyrène par l’université d’Urbino, en Cyrénaïque par l’université de Chieti, les missions italo-libyennes à Leptis Magna, Macerata et Sabratha… Vient ensuite une prosopographie des principaux archéologues libyens et italiens. La dernière partie est un recueil photographique des sites fouillés, des reconstitutions de monuments, agrémentée de quelques cartes. Ce bel ouvrage nécessite néanmoins une précision. Il ne s’adresse pas à un large public, même cultivé et curieux d’histoire et d’archéologie. Il est plutôt destiné à des spécialistes qui peuvent y trouver des précisions recherchées sur le sujet particulier des fouilles italo-libyennes.