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Actualités et débats

« Ce que l’on attend de nous ». À propos du colloque international « Antiquité classique et postcolonialismes – Tensions, inspirations, évolutions » des 17 et 18 novembre 2022

(ENS de Lyon, Musée des Beaux-Arts de Lyon)
Mathilde Cazeaux
p. 177-185

Texte intégral

  • 1 « Antiquité classique et postcolonialismes. Inspirations, tensions, résistances », journée organi (...)

1Prendre au sérieux les remises en question adressées aux sciences de l’Antiquité de l’extérieur comme de l’intérieur, et ouvrir un espace qui permette de les considérer en profondeur et en nuance, tels étaient les objectifs du colloque organisé en novembre dernier à l’ENS de Lyon par Cléo Carastro (EHESS – ANHIMA), Anne-Sophie Noel et Mathilde Cazeaux (ENS de Lyon – HiSoMA), dans le prolongement d’une journée d’études tenue en février 20211.

  • 2 La réflexion menée en sciences sociales peut être très éclairante pour les enjeux propres aux sci (...)
  • 3 Rachel Poser, « He Wants to Save Classics From Whiteness. Can the Field Survive? », The New York (...)
  • 4 Dans l’émission de France Inter « Histoire de », présentée par Patrick Boucheron, le 15 janvier 2 (...)

2Sur fond de crise générale des humanités et des sciences sociales2, ces dernières années ont vu monter une polémique qui a dépassé le champ strictement académique : de « l’affaire des Suppliantes » en 2019 aux réactions aux propos tenus dans les médias par Dan-el Padilla Peralta3 ou par Florence Dupont4, en passant par les déclarations des ministres Frédérique Vidal et Jean-Michel Blanquer sur l’islamo-gauchisme ou le wokisme gangrénant l’université, la question de la légitimité des études sur l’Antiquité, de la définition de cette Antiquité, et de sa place dans notre société contemporaine, fait l’objet de prises de position contrastées, voire de clivages.

3Dans ce contexte, il nous a paru nécessaire d’interroger les évolutions des sciences de l’Antiquité, entendues au sens large (Lettres classiques, histoire ancienne, philosophie, anthropologie historique, archéologie), en lien avec les études postcoloniales. De fait, ce qu’on a appelé les « études classiques » sont un champ particulièrement propice, ou particulièrement vulnérable, à l’application des outils forgés par les postcolonial studies. Né dans le sillage du livre fondateur d’E. Said, Orientalism (1978), ce courant de pensée, par ailleurs très divers et polyphonique, enjoint notamment de porter un regard critique sur les discours savants, en postulant que ceux-ci sont susceptibles de perpétuer les formes de domination mises en place par les systèmes coloniaux. La conception d’un Occident euro-centré, aux valeurs universelles, est soumise à une déconstruction particulièrement virulente.

4Or, dans leur émergence et leur développement, les cadres de nos disciplines sont intimement liés à des structures de domination : leur institutionnalisation et leur professionnalisation ont été le fait d’élites blanches principalement masculines, et ont coïncidé avec la constitution des empires coloniaux. La référence à l’Antiquité grecque et romaine a permis de modeler la notion d’Occident et d’affirmer la supériorité l’Europe sur le reste du monde, contribuant ainsi à légitimer les projets impérialistes et colonialistes. Réciproquement, les sciences de l’Antiquité, l’archéologie au premier chef, ont profité du pouvoir de ceux qui les pratiquaient : en revendiquant implicitement le monopole de la relation à l’Antiquité, des savants européens se sont approprié des vestiges étiquetés comme grecs ou romains au détriment de leur insertion dans le paysage des peuples colonisés, allant jusqu’à la spoliation, et gommant toute forme d’agentivité des populations anciennes.

  • 5 Hall 2007 ; Bancel et alii 2010 ; Hardwick et Gillespie 2007, 3‑4.
  • 6 Aux États-Unis, Vassar College tient un site intitulé « Pharos. Doing justice to the Classics » ((...)

5Les études postcoloniales envisageant les décolonisations comme des processus plus que comme des événements, elles invitent à examiner ce qui perdure des structures de domination, au-delà de la chute des empires coloniaux5. L’arsenal théorique qu’elles élaborent remet en cause de façon parfois radicale tant les institutions que les pratiques et les méthodes. Elles attirent notamment l’attention sur ce que nos regards sur l’Antiquité héritent de cette histoire coloniale, et ce qu’ils peuvent avoir d’encore « occidentalo-centré », prêtant le flanc à des récupérations identitaires, voire racistes6.

  • 7 Outre les articles dans le sillage de celui précédemment cité, on peut évoquer la tribune du 21 m (...)

6Certes, être associées à des structures d’oppression fragilise la légitimité des sciences de l’Antiquité. Il y a là quelque chose de hautement inconfortable. Une option peut être de se raidir contre des propos jugés dangereux ou radicaux, de nier en bloc leur pertinence et de réaffirmer la valeur intrinsèque de l’étude de l’Antiquité grecque et romaine « parce qu’elle est notre héritage », comme cela a été fait dans certaines tribunes7. Cette position s’inscrit dans une dénonciation plus large du « wokisme » et de l’américanisation de la société, qui assimile l’autocritique à la « haine de soi ».

7Organisatrices et participants de ce colloque avons voulu envisager également le revers de cet inconfort, c’est-à-dire celui que nos disciplines peuvent susciter, et creuser une autre voie, celle du travail réflexif et de l’objectivation du débat. Pour ce faire, nous avons souhaité, dans la mesure du possible, multiplier les points de vue et réunir des intervenantes et intervenants représentant une certaine diversité disciplinaire, culturelle et générationnelle ainsi qu’évoquer des situations où l’histoire coloniale a des implications très diverses : la France d’Outre-mer, les anciennes colonies françaises (Algérie, Vietnam) ou britanniques (Canada, Sainte-Lucie), les États-Unis, la Grèce ou l’Arménie. Il nous a semblé important également de l’ouvrir au monde des institutions culturelles, représentées ici par le MUCEM ainsi que par le Musée des Beaux-Arts de Lyon, qui a hébergé la table-ronde du jeudi soir. Chaque participant s’est efforcé d’identifier les nœuds ou les points d’accroche entre courants postcoloniaux et son champ de recherche ou d’action propre, et d’en explorer les enjeux.

8Sans revenir en détail sur chacune des interventions, disponibles en ligne8, voici quelques lignes de force des échanges de ces deux journées.

Nous situer : historiciser les regards sur l’Antiquité

  • 9 Jean-Michel Blanquer l’a ainsi formulé : « D’une certaine façon, c’est nous qui avons inoculé le (...)

9Est ressortie premièrement l’importance d’opérer un retour sur les évolutions de nos disciplines, en les inscrivant dans des contextes plus larges. Les indépendances et le spectacle des atrocités du début du xxe siècle ont creusé très tôt des brèches dans la conception d’une civilisation occidentale supérieure et dans le rapport exclusif et admiratif à l’Antiquité qui lui était lié. Ce n’est sans doute pas un hasard si Jean-Pierre Vernant et Pierre Vidal-Naquet, dont les noms sont associés aux renouveaux épistémologiques des années 1960, étaient des hommes engagés respectivement dans la Résistance et dans la lutte anticoloniale. Les études postcoloniales se revendiquent elles-mêmes de ce que l’on appelle outre-Atlantique la French theory, c’est-à-dire l’interprétation des courants structuralistes et déconstructivistes, c’est pourquoi parler des études postcoloniales comme d’une importation anglo-saxonne constitue un paradoxe qui n’a pas manqué d’être souligné, avec des interprétations diverses9. Il faut donc considérer l’injonction à « décoloniser » les sciences de l’Antiquité non pas comme une idée inédite, mais comme une réflexion qui infuse depuis plusieurs générations.

  • 10 L’expression « the view from nowhere » a été théorisée par Nagel 1986.

10Il s’est agi dès lors de retracer, dans leurs évolutions, différents rapports à l’Antiquité, à différentes échelles. François Cusset a ainsi replacé la discussion propre à l’Antiquité dans la perspective des débats américains et français autour des notions de « postcolonial » et de « décolonial », le second terme ayant une dimension plus militante que le premier. Nacéra Benseddik a retracé la manière dont le gouvernement algérien s’est approprié le patrimoine antique dégagé initialement par les colons français, en en soulignant les ruptures et les ambivalences. Le cas inhabituel de l’Arménie décrit par Boris Nikolsky, où la philologie grecque a été un instrument de résistance sous les différentes occupations, a rappelé combien il est important de prendre en compte la spécificité et la variété des situations. Kelly Nguyen a dessiné le positionnement complexe, parfois douloureux, du Vietnamien Nguyễn Mạnh Tường (1909-1997), passé par le système scolaire et universitaire français et qui fut traducteur et commentateur d’Eschyle et de Virgile en vietnamien. Franck Collin a mis en lumière les dynamiques contrastées d’appropriation / désappropriation des classiques chez deux poètes, le Grec Giorgos Séféris et le Caribéen Derek Walcott, originaire de l’île de Sainte-Lucie, ancienne colonie française puis britannique. Katherine Blouin, pour finir, a montré à quel point le fait d’enseigner au Canada, sur les terres prises par spoliation aux autochtones, avait renouvelé son propre rapport aux classiques. Ainsi, de la trajectoire personnelle aux interactions entre sphères intellectuelles d’un monde globalisé, il est apparu que le fait d’historiciser les points de vue contrevient à l’idée qu’est possible un point de vue objectif, « de nulle part10 », qui ne soit pas, en fait, celui du dominant.

Mettre l’Antiquité grecque et romaine à sa place11

  • 11 Ce qui est une transposition du propos de Chakrabarty 2008.

11Tout au long des interventions, il est apparu de façon nette que la manière dont les sciences de l’Antiquité ont évolué dans les dernières décennies recoupe en bien des points les préoccupations des courants postcoloniaux. Il s’agit dans certains cas d’emprunts conscients et explicites, dans d’autres cas, plus nombreux, d’inflexions parallèles, dans des temporalités proches, dues sans doute à des évolutions plus générales des mentalités.

12Le rapport aux objets d’étude change, et bien des antiquisants s’efforcent de légitimer de manière active leurs recherches sans invoquer une valeur supposément intemporelle : Charles Guérin a ainsi proposé, à la lumière des multiples reconfigurations du « canon » à travers les âges, de justifier les corpus d’étude en pensant la pertinence des textes dans la réflexion actuelle plutôt que de tenir pour acquis leur caractère « patrimonial » ou « universel ». Les regards se décentrent, s’ouvrent à des périodes moins « classiques », à des espaces, des groupes peu ou pas étudiés jusque-là. Entre autres, Bernard Mezzadri a montré combien la démarche comparatiste permettait de renouveler les lectures : son propos interrogeait les féminismes islamiques en mettant en regard Pénélope, la Griselda d’une légende corse et les analyses de Lévi-Strauss sur les masques de Colombie britannique.

13Réévaluer l’importance et l’agentivité des espaces autres, des acteurs et actrices jusque-là laissés dans l’ombre, mène à repenser les interactions et à apporter plus de précision à la description des phénomènes : ainsi, Beatriz Pañeda Murcia a montré à quel point il était réducteur de penser en termes d’assimilation ou de résistance l’évolution des cultes polythéistes dans le bassin méditerranéen et combien l’étude de la connectivité et des réseaux met en lumière la complexité des médiations et des négociations culturelles à l’œuvre. Paulin Ismard a de son côté interrogé en détail la manière dont la notion de « race », dans la mouvance de la Théorie critique de la race, a été et est exploitée dans les recherches sur les cités grecques : fructueuse dans une certaine mesure, cette opération, selon lui, trouve cependant des limites qui invitent à délimiter rigoureusement les conditions d’application d’un concept.

14On le voit, les études postcoloniales proposent des outils féconds pour repenser les manières d’étudier l’Antiquité ; ces outils ne sont pas les seuls, et ils ont des limites. Il se heurtent, certes, comme l’ont décrit en particulier Nacéra Benseddik ou Katherine Blouin, à des freins idéologiques et à des manipulations politiques, ainsi qu’à la rigidité des cadres institutionnels, comme l’a montré Emmanuelle Picard. Mais ce colloque a été également l’occasion de souligner l’écueil que représente l’essentialisation des positions, dans la dichotomie (ex-) colonisateurs / (ex-) colonisés, et d’affirmer ou réaffirmer la nécessité de conserver un regard nuancé et agile. Les difficultés conceptuelles ne sont pas minces, et la table ronde qui a réuni le philosophe Claude Gautier et les antiquisants Pierre Judet de la Combe, André Laks, Claudia Moatti et Giulia Sissa autour de la question « Quelle universalité pour les cultures antiques ? » a bien montré combien il est délicat de concevoir un universel qui ne s’impose pas comme outil de domination et laisse la place à la pluralité des appropriations possibles.

Construire ensemble

15Cette réflexion collective a relevé au moins deux pistes pour préserver un rapport fécond et pertinent à l’Antiquité, pistes qui ne sont ni totalement nouvelles, ni encore suffisamment exploitées ou reconnues. La première est le déploiement des études de réception : tout en rappelant le caractère situé de toute lecture, celles-ci font jouer la polyphonie de cette Antiquité dont les appropriations sont, depuis l’Antiquité même, une source intarissable de réflexion et de renouvellement des regards. La seconde est l’importance de la médiation de nos recherches hors du champ académique. Cela se fait naturellement par le biais des institutions muséales, et l’intérêt porté à cet événement par le MUCEM, qui ouvre sur une collaboration à plus long terme, est le signe que ces institutions sont tout à fait demandeuses d’un tel dialogue ; cela se fait également par le lien avec les artistes et les sphères de la création, dans une ouverture réciproque dont on ne peut que souhaiter qu’elle perdure et s’approfondisse.

16En définitive, la crise que traversent les sciences de l’Antiquité et plus largement les sciences humaines et sociales nous offre une opportunité, celle de réfléchir avec humilité à ce que l’on attend de nous : c’est un appel à sortir de l’innocence si besoin, ou bien à prolonger une tradition maintenant ancienne de réflexivité critique et d’ajustement éclairé aux enjeux contemporains. S’il est une prise de position qui est ressortie des débats de ces deux journées, c’est la conviction qu’il est nécessaire, voire vital pour les sciences de l’Antiquité, de construire et de maintenir ouvert un espace où ce travail de réflexivité et d’objectivation puisse se faire sous le contrôle rigoureux de la communauté scientifique, c’est-à-dire en garantissant la pluralité des regards, seul rempart contre la confiscation par une idéologie ou une autre.

Programme du colloque

Jeudi 17 novembre

ENS de Lyon

Introduction : Cléo Carastro (EHESS), Mathilde Cazeaux (ENS de Lyon), Anne-Sophie Noel (ENS de Lyon)

Session 1 - Généalogie/épistémologie des « sciences de l’Antiquité » en France : des évolutions disciplinaires imputables aux mouvements postcoloniaux ?

Charles Guérin (Sorbonne Université) : « Textes, œuvres, classiques : faut-il repenser le canon antique ? »

Paulin Ismard (Université d’Aix-Marseille) : « La race, les Grecs et nous »

Emmanuelle Picard (ENS de Lyon) : « Prisonnières de la structure : les dis­ciplines de l’Antiquité dans l’enseignement supérieur français depuis le xixe siècle »

Session 2 - Antiquité classique et postcolonialismes dans l’espace public : Science, politique et idéologie

Nacéra Benseddik (chercheuse indépendante, Alger) : « L’héritage antique en Algérie : du mythique rétablissement colonial au déni post-colonial ».

Fabien Bièvre-Perrin (Université de Lorraine) : « Entre conservatisme, repré­sentativité et fiabilité historique, la question de la diversité dans les représentations médiatiques de l’Antiquité » [Annulé].

Enguerrand Lascols, Aude Fanlo (MUCEM) : « Méditerranée et Antiquité classique : collecter et exposer la construction d’un imaginaire au MUCEM ». 

Table ronde grand public « Quelle universalité pour les cultures antiques ? »

Musée des Beaux-Arts de Lyon.

Avec Claude Gautier (ENS de Lyon), Pierre Judet de la Combe (EHESS), André Laks (Universidad Panamericana de Ciudad de México), Claudia Moatti (USC Dornsife, Paris 8), Giulia Sissa (UCLA).

Vendredi 18 novembre

ENS de Lyon

Session 3 - Les antiquisant·es face aux controverses postcoloniales : échanges transatlantiques et nouveaux paradigmes

François Cusset (Université Paris Nanterre) : « Du postcolonial au décolonial : théorie voyageuse et politisation des antiquités classiques ».

Bernard Mezzadri (Université d’Avignon) : « Les pieds dans le voile ».

Beatriz Pañeda Murcia (Lund University) : « Un polythéisme universel ? Négociation interculturelle et communication avec le divin dans la Méditerranée antique : enjeux historiographiques ».

Dan-El Padilla Peralta (Princeton University, à distance) : « Du mal usage de la trahison/tradition » [Annulé].

Session 4 - Renouveler les corpus : sources et textes au prisme des pensées postcoloniales

Franck Collin (Université des Antilles) : « Relecture décoloniale de la mytho­poèse homérique et eschyléenne chez Giorgos Séféris et Derek Walcott ».

Kelly Nguyen (Stanford University): « Nguyễn Mạnh Tường and “la recherche de l’unité” in Vietnamese classical reception ».

Boris Nikolsky (ENS de Lyon): » Classics Between Empires: The Classical Tradition in Armenia » .

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Bibliographie

Katherine Blouin (University of Toronto, à distance) : « De Kanata à Oum-el-Dounia : Enseigner et étudier l’antiquité classique en terre autochtone ».

Conclusions

Chakrabarty 2008: Dipesh Chakrabarty, Provincializing Europe: postcolonial thought and historical difference, Princeton, Princeton University Press, 2008.

Cusset 2019 : François Cusset, French Theory : Foucault, Derrida, Deleuze & Cie et les mutations de la vie intellectuelle aux États-Unis, Paris, La Découverte, 2019.

Dufoix 2022 : Stéphane Dufoix, « Quand l’état critique est salutaire. Du procès du « décolonialisme » à l’urgence du décentrement », Astérion. Philosophie, histoire des idées, pensée politique 27 (2022), en ligne : https://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/asterion/8641, consulté le 24 février 2023.

Forsdick 2010 : Charles Forsdick, « Réactions françaises à une perspective postcoloniale : “retour au pays natal” ou invention anglo-saxonne ? », Ruptures postcoloniales, Paris, La Découverte, 2010, 139-148, en ligne : https://0-www-cairn-info.catalogue.libraries.london.ac.uk/ruptures-postcoloniales--9782707156891-p-139.htm, consulté le 28 février 2023.

Gautier et Renault 2022 : Claude Gautier et Emmanuel Renault, « Présentation du dossier », Astérion. Philosophie, histoire des idées, pensée politique 27 (2022), en ligne : https://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/asterion/8417, consulté le 28 février 2023.

Karsenti 2022 : Bruno Karsenti, « Ce qui dépend de nous. Sciences sociales, politique et crise du présent », in Politika, 24 août 2022, en ligne : https://www.politika.io/fr/article/ce-qui-depend-nous-sciences-sociales-politique-crise-du-present, consulté le 28 février 2023.

Nagel 1986: Thomas Nagel, The view from nowhere, Oxford, Oxford University Press, 1986.

Poser 2021: Rachel Poser, « He Wants to Save Classics From Whiteness. Can the Field Survive? », The New York Times (2 février 2021), en ligne: https://www.nytimes.com/2021/02/02/magazine/classics-greece-rome-whiteness.html, consulté le 28 février 2023.

Stocking 2020: Charles H. Stocking, « The “Paris School” and the “Structuralist Invasion” in North America », Cahiers « Mondes anciens ». Histoire et anthropologie des mondes anciens 13 (2020), en ligne : https://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/mondesanciens/2739, consulté le 26 mars 2022.

The Postclassicisms Collective 2020: The Postclassicisms Collective, Postclassicisms, Chicago, University of Chicago Press, 2020.

Zecchini et Lorre 2010 : Laetitia Zecchini et Christine Lorre, « Le postcolonial dans ses allers-retours transatlantiques : glissements, malentendus, réinvention », Revue française d’études américaines 126/4 (2010), 6681, en ligne : https://0-www-cairn-info.catalogue.libraries.london.ac.uk/revue-francaise-d-etudes-americaines-2010-4-page-66.htm?ref=doi.

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Notes

1 « Antiquité classique et postcolonialismes. Inspirations, tensions, résistances », journée organisée en ligne par Mathilde Cazeaux, Claire Fauchon-Claudon et Anne-Sophie Noel le 12 février 2021, vidéos disponibles : https://www.youtube.com/watch?v=jdOyjK3Z4yU&ab_channel=Lesvid%C3%A9osdelaMOM.

2 La réflexion menée en sciences sociales peut être très éclairante pour les enjeux propres aux sciences de l’Antiquité. Voir en particulier Karsenti 2022 et le dossier du n°27 de la revue Astérion (2022), notamment Gautier et Renault 2022 et Dufoix 2022.

3 Rachel Poser, « He Wants to Save Classics From Whiteness. Can the Field Survive? », The New York Times (2 février 2021), en ligne : https://www.nytimes.com/2021/02/02/magazine/classics-greece-rome-whiteness.html, consulté le 28 février 2023. Le débat, virulent aux États-Unis, a été importé en France par Raphaël Doan, « Ces historiens de l’Antiquité qui haïssent l’Antiquité », in FigaroVox, 11 mars 2021, en ligne : https://www.lefigaro.fr/vox/histoire/non-l-antiquite-n-etait-pas-raciste-20210311, consulté le 28 février 2023.

4 Dans l’émission de France Inter « Histoire de », présentée par Patrick Boucheron, le 15 janvier 2023 (https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/histoire-de/histoire-de-du-dimanche-15-janvier-2023-9209230).

5 Hall 2007 ; Bancel et alii 2010 ; Hardwick et Gillespie 2007, 3‑4.

6 Aux États-Unis, Vassar College tient un site intitulé « Pharos. Doing justice to the Classics » (https://pharos.vassarspaces.net/) qui répertorie et analyse les usages de l’Antiquité dans les discours suprémacistes blancs.

7 Outre les articles dans le sillage de celui précédemment cité, on peut évoquer la tribune du 21 mars 2021 signée par une quarantaine d’universitaires et enseignants du secondaire sur FigaroVox « Effacer l’Antiquité de notre culture, c’est renier l’humanisme » (https://www.lefigaro.fr/vox/histoire/effacer-l-antiquite-de-notre-culture-c-est-renier-l-humanisme-20210321).

8 https://25images.msh-lse.fr/portails/antiquite-classique-postcolonialismes-2022/. 

9 Jean-Michel Blanquer l’a ainsi formulé : « D’une certaine façon, c’est nous qui avons inoculé le virus avec ce qu’on appelle parfois la French Theory. Maintenant, nous devons, après avoir fourni le virus, fournir le vaccin. » (allocution d’introduction au colloque « Que reconstruire après la déconstruction ? » organisé par le collège de philosophie les 7 et 8 janvier 2022, dit « colloque de la Sorbonne »). Pour un examen plus précis, voir Forsdick 2010, Zecchini et Lorre 2010, Cusset 2019.

10 L’expression « the view from nowhere » a été théorisée par Nagel 1986.

11 Ce qui est une transposition du propos de Chakrabarty 2008.

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Pour citer cet article

Référence papier

Mathilde Cazeaux, « « Ce que l’on attend de nous ». À propos du colloque international « Antiquité classique et postcolonialismes – Tensions, inspirations, évolutions » des 17 et 18 novembre 2022 »Anabases, 38 | 2023, 177-185.

Référence électronique

Mathilde Cazeaux, « « Ce que l’on attend de nous ». À propos du colloque international « Antiquité classique et postcolonialismes – Tensions, inspirations, évolutions » des 17 et 18 novembre 2022 »Anabases [En ligne], 38 | 2023, mis en ligne le 01 novembre 2023, consulté le 19 février 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/anabases/16658 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/anabases.16658

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Auteur

Mathilde Cazeaux

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