Au début des années 1990, les notions de polis (πόλις) et de politès (πολίτης), typiques de la Grèce antique, firent l’objet d’un important travail de réanalyse par un groupe de recherche appelé le Copenhagen Polis Center (CPC). Celui-ci parvint à produire un inventaire des différentes poleis (πόλεις) grecques. Il réussit aussi à étayer l’idée que la polis comme forme d’organisation sociale et politique avait émergé à l’époque archaïque et qu’il s’agissait alors d’une forme mouvante mais toujours strictement grecque, à tel point que traduire le terme polis fût, dans les actes de leurs colloques, un exercice périlleux. C’est ce qu’écrivait Kurt Raaflaub dès le premier volume des actes du CPC :
Les termes « cité » ou « cité-état » sont tous deux sérieusement trompeurs. En l’absence d’une alternative valable, j’utiliserai « polis » comme terme technique tout au long de cet article, en indiquant par polis le mot grec tel qu’il apparaît dans les sources. Si cette solution élimine les conn...