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Traditions du patrimoine antique
Dossier Les Intraduisibles

Les mots polis (πόλις) et politès (πολίτης), des mots intraduisibles depuis les scribes babyloniens jusqu’aux savants européens ?

Thibaud Nicolas
p. 123-140

Résumés

Cet article se penche sur le terme πολίτης en grec et le terme πόλις dont il procède, en tant que potentiels « intraduisibles », des mots qu’il est très difficile de traduire, au prix d’hésitations quant à la stratégie traductologique à adopter et parfois d’approximations sémantiques. Nous prenons comme point de départ le mot puliê, un emprunt lexical qu’on rencontre dans des textes astronomiques babyloniens de l’époque hellénistique. En effet, il est saisissant que, bien qu’ils fussent séparés par plus de 2000 ans, les savants occidentaux et les scribes babyloniens aient en commun leur difficulté à traduire le mot πόλις et les termes dérivés, préférant généralement le recours à l’emprunt et la création de néologismes. On peut ainsi se demander si ce refus de la traduction par équivalent sémantique dans la langue réceptrice relève d’un choix philologique ou d’une difficulté linguistique à traduire véritablement les mots de πόλις et πολίτης pour des raisons anthropologiques.

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Extrait du texte

Ce document sera publié en ligne en texte intégral en novembre 2025.

Plan

Contexte historique et linguistique de l’emploi du mot puliţum
Analyse linguistique du terme puliṭê/puliṭānu
Les termes πόλις et πολίτης : intraduisibles car reflets d’une construction anthropologique et politique spécifiquement grecque ?

Aperçu du texte

Au début des années 1990, les notions de polis (πόλις) et de politès (πολίτης), typiques de la Grèce antique, firent l’objet d’un important travail de réanalyse par un groupe de recherche appelé le Copenhagen Polis Center (CPC). Celui-ci parvint à produire un inventaire des différentes poleis (πόλεις) grecques. Il réussit aussi à étayer l’idée que la polis comme forme d’organisation sociale et politique avait émergé à l’époque archaïque et qu’il s’agissait alors d’une forme mouvante mais toujours strictement grecque, à tel point que traduire le terme polis fût, dans les actes de leurs colloques, un exercice périlleux. C’est ce qu’écrivait Kurt Raaflaub dès le premier volume des actes du CPC :

Les termes « cité » ou « cité-état » sont tous deux sérieusement trompeurs. En l’absence d’une alternative valable, j’utiliserai « polis » comme terme technique tout au long de cet article, en indiquant par polis le mot grec tel qu’il apparaît dans les sources. Si cette solution élimine les conn...

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Pour citer cet article

Référence papier

Thibaud Nicolas, « Les mots polis (πόλις) et politès (πολίτης), des mots intraduisibles depuis les scribes babyloniens jusqu’aux savants européens ? »Anabases, 38 | 2023, 123-140.

Référence électronique

Thibaud Nicolas, « Les mots polis (πόλις) et politès (πολίτης), des mots intraduisibles depuis les scribes babyloniens jusqu’aux savants européens ? »Anabases [En ligne], 38 | 2023, mis en ligne le 01 novembre 2025, consulté le 18 février 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/anabases/16551 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/anabases.16551

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Auteur

Thibaud Nicolas

EHESS - laboratoire AnHiMA
(UMR 8210)
tnicolas.enseignant@gmail.com

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Droits d’auteur

CC-BY-NC-ND-4.0

Le texte seul est utilisable sous licence CC BY-NC-ND 4.0. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.

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