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Comptes rendus

Michael A. Flower (éd.), The Cambridge Companion to Xenophon

Olivier Gengler
p. 235-237
Référence(s) :

Michael A. Flower (éd.), The Cambridge Companion to Xenophon, Cambridge, University Press, 2017, xx+520 p., £87,99 (hardback) ou £28,99 (paperback) / ISBN 9781107050068 (hardback) ou 9781107652156 (paperback).

Texte intégral

1Vingt-deux auteurs publient dans ce volume, à la fois dense et cohérent, vingt-deux articles (dont deux sous la plume de Tim Rood) et un épilogue qui – comme il se doit dans un companion donnent une très complète introduction à l’œuvre de Xénophon (ci-après X.). L’introduction par Michael A. Flower (qui signe aussi une contribution) met l’accent sur la réception de X. et l’histoire de ses lectures modernes. Pourquoi X. intéresse-t-il autant, bien au-delà des milieux spécialisés, et ce depuis longtemps ? À quels défis sont confrontés ses interprètes et quelles perspectives nouvelles se dessinent pour son étude ? L’ouvrage se donne donc pour ambition de s’adresser à la fois aux spécialistes, aux étudiants et au grand public. Il est en outre conçu pour traiter l’œuvre de X. dans son ensemble, même si les œuvres particulières sont présentées et traitées également dans leur singularité d’objet et de style (section II).

2Les contributions sont regroupées en cinq sections thématiques de longueur relativement comparable, à l’exception de la dernière, consacrée à l’influence et à la réception de Xénophon, relativement plus courte. On passe ainsi du contexte aux œuvres particulières puis à des thématiques transversales dans un parcours bien ordonné. Mais au-delà de cette répartition classique, il apparaît rapidement que chaque contribution s’inscrit dans une analyse globale de l’œuvre de Xénophon et ne laisse jamais de côté les questions de la réception et des lectures modernes de celle-ci. La première section, « Contexts », situe Xénophon et son œuvre dans son époque (1. « X. and his Times », par John W.I. Lee, 2. « X. and Greek Philosophy », par Louis-André Dorion, 3. « X. and Greek Political Thought », par Sarah Brown Ferrario et 4. « X.’s Place in Fourth-Century Greek Historiography », par Nino Luraghi). Ainsi, en conclusion d’un article tout en nuance, Lee offre une réflexion intéressante sur les différentes conceptions de la vie de X., déterminées par l’époque et la culture de leurs rédacteurs : « Every generation writes its own Xenophons » (p. 35) et souligne, comme il se doit, que ce sont les textes, plus que leur auteur, qui s’offrent aujourd’hui à l’analyse. Semblablement, Luraghi conclut son remarquable article sur la place de X. dans l’historiographie du ive siècle par une réflexion la réception de X. chez les auteurs postérieurs comme penseur ou philosophe, plutôt que comme historien. La seconde section, « Individual Works », traite systématiquement des différentes œuvres de X. (5. « X.’s Anabasis and Hellenica », par John Marincola, 6. « X.’s. Apology and Memorabilia », par David M. Johnson, 7. « X.’s. Symposium », par Gabriel Danzig, 8. « X.’s Oeconomicus », par Fiona Hobden, avec un intéressant appendice prosopographique sur la femme d’Ischomaque, 9. « X.’s Cyropaedia: Tentative Answers to an Enigma », par Melina Tamiolaki et 10. « X.: the Small Works », par John Dillery). Je voudrais spécialement mettre en avant ici la contribution de Dillery qui, bien loin de donner un chapitre descriptif – passage obligé – sur les œuvres « mineures » de X., offre une réflexion intéressante sur l’idée même d’œuvres mineures dans la réception moderne de l’œuvre de X. et sur les genres littéraires qu’elles illustrent. Les parties 3 et 4 sont à proprement parler les plus transversales. Les articles regroupés sous le titre « Techniques » s’intéressent très spécifiquement à la langue et aux techniques narratives de X. (11. « X.’s Language and Expression », par Vivienne Gray, 12. « X.’s Authorial Voice », par Christopher Pelling, 13. « Xenophon’s Narrative Style », par Tim Rood et 14. « The Character and Function of Speeches in X. » par Emily Baragwanath). Ces quatre contributions se distinguent par l’ampleur des questions traitées et leur très grande clarté, malgré une relative technicité. Place y est faite surtout aux grandes œuvres narratives (Cyropédie, Anabase, Helléniques), mais pas uniquement, et le lecteur peut s’y familiariser aussi bien avec les caractéristiques récurrentes du style de X. qu’avec les traits propres à certains textes. Les cinq contributions suivantes s’attachent à une série de « Major Subjects » qui concernent, essentiellement, X. comme historien et théoricien de la politique (15. « X. as a Historian », par Michael A. Flower, 16. « X. on Leadership: Commanders as Friends », par Richard Fernando Buxton, 17. « X. and Athens », par Christopher Tuplin, 18. « X. on Persia », par Kostas Vlassopoulos et 19. « X.’s Views on Sparta » par Paul Christesen). Ces diverses contributions brassent nécessairement large, mais sans superficialité. Paul Christesen par exemple souligne bien la difficulté à traiter en une vingtaine de pages d’un sujet aussi complexe et controversé que la relation de X. à Sparte et aux Spartiates. Mais précisément, c’est en présentant de manière nuancée les différentes orientations de la recherche moderne et en les confrontant aux textes qu’il donne au lecteur le meilleur instrument pour se familiariser avec le sujet. La dernière partie, enfin, concerne la réception de l’œuvre de X. dans l’Antiquité (20. « X.’s Influence in Imperial Greece », par Ewen Bowie) et aux époques moderne et contemporaine (21. « X. and the Instruction of Princes » par Noreen Humble et 22. « X.’s Changing Fortunes in the Modern World », par Tim Rood). On apprend notamment dans l’article de Noreen Humble comment la Cyropédie passe de source d’inspiration pour les specula principum à un modèle éducationnel pour l’honnête homme, avant d’être supplantée par l’Anabase dans le système scolaire à partir du xixe siècle. L’épilogue rédigé par Edith Hall (« X.: Magician and Friend ») clôt parfaitement ce parcours en revenant sur l’influence persistante de X. et le charme exercé par son œuvre sur ses lecteurs.

3Ce livre est une remarquable intro­duction à X. Chaque contribution est suivie d’un essai bibliographique, plus ou moins bref, et presque toujours limité à l’essentiel. Quatre cartes donnent, malgré un format nécessairement réduit, les repères géographiques indispensables et un tableau chronologique reprend, en fin de volume, les dates importantes dans la vie de X. Mais c’est l’index analytique, surtout, extrêmement détaillé, qui apporte à l’ouvrage une valeur supplémentaire en invitant le lecteur à se construire à son tour sa propre vision de Xénophon.

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Pour citer cet article

Référence papier

Olivier Gengler, « Michael A. Flower (éd.), The Cambridge Companion to Xenophon »Anabases, 31 | 2020, 235-237.

Référence électronique

Olivier Gengler, « Michael A. Flower (éd.), The Cambridge Companion to Xenophon »Anabases [En ligne], 31 | 2020, mis en ligne le 27 juin 2020, consulté le 20 mars 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/anabases/10953 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/anabases.10953

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