Navigation – Plan du site

AccueilNuméros31Comptes rendusGuillaume Budé, De asse et partib...

Comptes rendus

Guillaume Budé, De asse et partibus eius. L’As et ses fractions. Livres I-III

Laure Hermand-Schebat
p. 227-228
Référence(s) :

Guillaume Budé, De asse et partibus eius. L’As et ses fractions. Livres I-III, éd. et trad. L.-A. Sanchi, Genève, Droz, 2018, cxlviii+592 p., 79 € / ISBN 9782600058773.

Texte intégral

1Avec les Commentaires de la langue grecque de Guillaume Budé (voir la recen­sion de Françoise Frazier, Anabases, 8, 2008, p. 277-279), Luigi-Alberto Sanchi, actuellement directeur de recherches au CNRS, avait déjà fourni en 2006 un outil de travail remarquable aux chercheurs de toutes disciplines s’intéressant à l’humanisme du xvie siècle en France. Poursuivant son travail d’édition et de traduction des œuvres de l’humaniste français et complétant ainsi les éditions de textes et monographies dues à Marie-Madeleine de la Garanderie, il livre aujour­d’hui, en une édition abondamment documentée et accompagnée d’une traduc­tion, les trois premiers des cinq livres du De asse et partibus eius, plus couramment intitulé De asse.

2Si le titre annonce un traité de numis­matique, la perspective de Budé est bien plus large et se caractérise par son « ouverture disciplinaire : un ouvrage mêlant histoire, économie, lettres et philologie » (p. VII). Ainsi les longs excursus sur les monnaies et mesures de l’Antiquité voisinent avec des pages consacrées au luxe des Anciens (un passage du livre II traite par exemple des finances de Jules César) ou avec l’étude de questions philologiques, entre autres sur le texte d’un extrait du livre XXXIII de Pline l’Ancien dont Budé discute les difficultés d’éatablissement et d’interprétation au début du livre III de son ouvrage. On rencontre également dans la seconde partie du premier livre de longs développements sur la dignité et la valeur de la contribution française aux sciences et aux lettres, appuyés sur la « revendication d’un humanisme français non moins autorisé que l’italien » (p. XI).

3Ce volume s’ouvre sur une vaste intro­duction, complétée de cinq annexes, qui jette tout d’abord un éclairage fort utile sur la place du De asse dans l’œuvre de l’humaniste français. Vient ensuite une longue mise au point sur la rédaction et les différentes éditions imprimées du texte et sur les remaniements opérés par l’auteur au fil des années (p. XVII-XXIX). Un travail de recherche extrêmement précis et riche a été mené sur les sources utilisées par Budé (p. XXIX-XLV). Enfin, le lecteur trouvera un intéressant développement sur la fortune de l’ouvrage (p. XLV-LII).

4Sont particulièrement appréciables la clarté et la précision des annexes qui offrent au lecteur moderne de précieux guides pour s’y retrouver dans ce texte touffu, à l’érudition dense et ardue : pour n’en citer que deux, la première annexe propose un bref panorama du contenu des cinq livres, suivi d’un plan détaillé qui met en relief l’organisation de l’ouvrage et la construction de son argumentation (p. LIX-LXV) ; la quatrième annexe, fruit d’un minutieux travail de recherche, offre au lecteur une liste des « auteurs cités, sources de Budé et éditions modernes », classée par ordre alphabétique d’auteurs (p. XCI-CXLVI). Elle met en lumière la variété et la qualité de l’érudition de l’humaniste français.

5Pour l’édition critique du texte, L.-A. Sanchi part de la dernière version du texte revue par Budé lui-même, à savoir l’édition de 1541, parue à Paris, chez Michel de Vascosan, Robert Estienne et Jean de Roigny. L’apparat critique fait apparaître les ajouts et remaniements des éditions successives, de la première imprimée en 1515 à l’édition posthume de 1541. Pour le balisage du texte, l’éditeur et traducteur a choisi la pagination in-8° de l’édition de Lyon, 1550-1551 qui permet un maillage précis du texte original. La troisième annexe à l’introduction offre un tableau de correspondance des pages entre les différentes éditions qui permet de retrouver aisément un passage du texte dans n’importe laquelle des éditions anciennes. Le texte original, latin émaillé de citations grecques, est accompagné d’une belle traduction française qui se distingue autant par son élégance que sa précision. Le latin de Budé est ardu et le texte fort long. On ne peut donc que rendre hommage à ce patient travail de traduction qui met ce texte d’importance à la disposition d’un grand nombre de lecteurs, quelle que soit leur maîtrise de la langue latine.

6Cette très belle édition de ce chef d’œuvre de Guillaume Budé est un outil de référence qui profitera non seulement aux chercheurs de toutes les disciplines des lettres et sciences humaines, mais aussi aux curieux qui s’intéressent à la Renaissance française et à l’émergence de l’intérêt pour les sciences de l’Antiquité.

Haut de page

Pour citer cet article

Référence papier

Laure Hermand-Schebat, « Guillaume Budé, De asse et partibus eius. L’As et ses fractions. Livres I-III »Anabases, 31 | 2020, 227-228.

Référence électronique

Laure Hermand-Schebat, « Guillaume Budé, De asse et partibus eius. L’As et ses fractions. Livres I-III »Anabases [En ligne], 31 | 2020, mis en ligne le 27 juin 2020, consulté le 23 mars 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/anabases/10897 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/anabases.10897

Haut de page

Droits d’auteur

CC-BY-NC-ND-4.0

Le texte seul est utilisable sous licence CC BY-NC-ND 4.0. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.

Haut de page
Rechercher dans OpenEdition Search

Vous allez être redirigé vers OpenEdition Search