Épilogue
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1Comme les quelques études réunies ci-avant l’ont illustré sur la base d’un échantillon restreint mais significatif, le livre est bien plus qu’un intermédiaire pour la réception d’Ovide : il en est tout à la fois un support, un produit, un témoin et un acteur. Pour ses lecteurs contemporains et postérieurs, il fait l’interface entre le passé qu’il transmet et le présent qu’il perpétue. Il est une œuvre à part entière, objet et vecteur d’art et de savoir, marque et moyen de la diffusion de la culture dans le temps et l’espace, grâce à la permanence et à la reproductibilité de l’écrit (même avant le développement de l’imprimerie). Signe concret de la transmission et de l’appropriation de l’œuvre, il parle à la fois au présent et au futur, tout en répondant aux réceptions antérieures, et au poète latin. En guise d’épilogue, nous tenterons de mettre en perspective les contributions qui précèdent en ouvrant sur l’horizon plus large de la réception d’Ovide par le livre, depuis la conscience qu’en avait le poète lui-même et jusqu’aux œuvres d’art que deviennent les livres à travers le temps, et en soulignant quelques lignes directrices avec un dernier exemple.
Ovide et le livre éternel
2Si Ovide ne pouvait anticiper les évolutions techniques que le livre allait connaître après lui, il avait lui-même pleinement conscience des enjeux de diffusion dans l’espace et le temps liés à ce medium. En cela, il n’est pas une exception parmi les auteurs de l’Antiquité, loin s’en faut : il s’inscrit en plein dans un mouvement très fort marquant tant la conservation que la production des œuvres dès l’époque alexandrine. Ainsi, on observe déjà avant lui une attention particulière à la construction des volumes et des recueils : on pense entre autres au monumentum des Odes d’Horace, aux groupes de dix poèmes récurrents dans la littérature latine dès les Bucoliques de Virgile, au lepidus libellus de Catulle, aux guirlandes et couronnes d’épigrammes, sans parler du nombre et de l’articulation des livres dans la poésie épique et didactique, entre autres. Mais Ovide constitue un apogée de conscience littéraire, avec ses jeux infinis sur les genres, les formes et les supports du texte. Par exemple, la forme épistolaire des Héroïdes, comme celle des Tristes et Pontiques à l’autre extrémité de la carrière du poète, permet une réflexion non seulement sur le genre et les codes de l’élégie, mais aussi sur le rapport à l’oral, sur l’absence du lecteur et l’attente d’une réponse, sur la matérialité et le support de l’écriture – notamment par les larmes et ratures dont le lecteur est invité à se représenter les traces sur la lettre – et donc sur le livre.
3Parmi les œuvres d’Ovide, constellées de réflexions métalittéraires, les Métamorphoses ont une place particulière, reflétée également dans les quelques lignes d’histoire du livre qu’ont tracées les contributions réunies dans ce dossier. Cette place est due bien sûr à la matière et à l’ampleur de ces quinze livres de récits, essentiellement mythologiques, qui s’enchaînent et s’enchâssent (de loin le plus long poème d’Ovide, et le seul en hexamètres suivis), mais aussi à la manière dont le temps y est envisagé dans sa globalité, en coïncidence avec l’œuvre, un aspect de forme peut-être aussi décisif que le contenu pour la réception continue de ce « poème perpétuel ». Je me réfère à l’arc linéaire posé d’une part par le proème et la cosmogonie initiale, et bouclé de l’autre par la divinisation récente de César (et future d’Auguste) et par l’épilogue qui, à la suite d’Horace (et Virgile et Ennius), anticipe la métamorphose matérielle et immatérielle du poète en son œuvre inaltérable, et donc son immortalisation par la lecture et la renommée (15.871–879). Mais le poème entier veille à la mise en ligne des circonvolutions souvent très imbriquées du temps perpétuel, aux transitions d’une histoire à l’autre, aux passages d’un livre au suivant – c’est-à-dire, pour Ovide, aux changements de volumen, de rouleau, toujours entre cyclicité et linéarité. On peut penser à l’histoire de Phaéton, qui clôt le livre I et ouvre le livre II, ou à celle d’Europe à la fin du livre II, qui ménage la transition vers les récits thébains du livre III, ou en particulier au cycle d’Orphée, qui s’étend du début du livre X au début du livre XI. Cet intérêt pour la forme et le pouvoir miraculeux du livre se marque par exemple dès la première histoire d’amour des Métamorphoses, celle d’Apollon pour Daphné (1.452 : primus amor Phoebi), où la nymphe fuyant le dieu voit son cœur tendre entouré d’un fin liber, « écorce » et « livre » à la fois (1.549 : mollia cinguntur tenui praecordia libro) : devenue laurier, elle fera la couronne du dieu à la cithare et à l’arc, accompagnera les chefs au triomphe, protégera la maison même d’Auguste de son feuillage toujours vert (1.557–565).
Métamorphoser Ovide pour ses futurs lecteurs
4Si Ovide représente la métamorphose en livre éternel, il accompagne aussi la métamorphose du livre au fil des siècles. Déjà moins d’un siècle plus tard, les Apophoreta de Martial évoquent comme cadeau de banquet le codex en parchemin (in membranis), objet paradoxal permettant la miniaturisation d’œuvres monumentales, telles celles des deux jubilaires de 2017 : Tite-Live, qui ne tient pas entier dans une bibliothèque (14.190 : pellibus exiguis artatur Liuius ingens, / quem mea non totum bibliotheca capit), et les quinze livres des Métamorphoses d’Ovide, masse qui prend alors la forme d’une tablette d’écriture multiple (14.192 : haec tibi, multiplici quae structa est massa tabella, / carmina Nasonis quinque decemque gerit). Cette masse est bien le principal défi pour la réception : formidable ensemble de récits mythiques de l’Antiquité, les Métamorphoses sont une référence fabuleuse en matière d’imaginaire, mais appellent à la métamorphose pour continuer d’être lisibles de publics eux-mêmes toujours en mutation.
5Dès l’Antiquité tardive, le poème est segmenté en fables, assorties de résumés accompagnant le texte à travers toute sa transmission manuscrite médiévale et jusque dans les éditions les plus sérieuses. Ceux du Pseudo-Lactance trouvent ainsi place dans le commentaire humaniste de Raphael Regius enrichi par Jacobus Micyllus, qu’étudie Dylan Bovet dans la première partie de son article. Cette tradition, qui paradoxalement défait le poème perpétuel en unités distinctes et synthétisables pour faciliter sa perpétuation, se poursuit – souvent avec des résumés un peu différents, mais sur le même principe analytique – tant dans la philologie pré-lachmanienne de Heinsius et Burmann que dans certaines de nos éditions contemporaines. Dans tous les cas, il s’agit de rendre le poème accessible à ses divers publics. C’est également ce principe qui est à l’œuvre déjà avant et encore après le Moyen Âge (dès Fulgence et jusqu’à la Renaissance, voire au-delà) dans la moralisation et l’allégorisation chrétiennes et/ou philosophiques qu’étudie ici Hélène Casanova-Robin. Dans les écoles aussi – qui, comme le montre Martine Furno, sont embarrassées à la fois par la masse de l’œuvre d’Ovide et par son contenu souvent peu adapté à des oreilles d’enfants, mais ne peuvent l’ignorer précisément en raison de son importance (en quantité et en omniprésence) comme témoin de la culture antique dans le présent – on découpe et on recompose Ovide, parfois de façon radicale, pour en faire à la fois un objet et un outil de savoir. Le séquençage des Métamorphoses en particulier permet même la transformation du poème en une sorte d’encyclopédie de la mythologie antique, indexable et d’autant plus facile à utilisera diverses fins (éducatives, artistiques, ludiques…) qu’elle peut être visualisée par des images renforçant le résumé, et parfois la lecture allégorique ou morale dont le récit fait l’objet. La première version française imprimée des Métamorphoses, illustrée, porte le titre parlant de Bible des poëtes et suit la tradition des Ovide moralisés, comme l’a rappelé ici Basil Nelis dans sa contribution. On y perçoit la force du livre comme vecteur de représentations culturelles non seulement par le texte, mais aussi par l’image, que montre la continuité entre les enluminures des manuscrits de l’Ovide moralisé et les gravures des éditions illustrées.
Le livre ovidien et les arts
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- 2 Ovide, Les Métamorphoses, eaux-fortes originales de Picasso, Lausanne, Albert Skira, 1931 (BCUL : (...)
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- 4 Ovide, L’art d’aimer, 10 pointes sèches originales de Nanette Genoud, Lausanne, André Gonin, [194 (...)
- 5 Ovide, Élégies amoureuses, ornées par Auguste Rodin, Paris-Lausanne, Gonin, 1935 (BCUL : NB 689, (...)
6L’exposition Ovide : vingt siècles en reflets présentée durant l’automne 2017 à la Bibliothèque cantonale et universitaire de Lausanne, en partenariat avec l’Université – qui a suscité l’après-midi d’étude à l’origine du présent dossier – visait précisément à illustrer, à travers l’histoire du livre, ce lien étroit et indissociable entre l’œuvre littéraire d’Ovide et l’histoire de l’art. On devrait même parler plus généralement de l’histoire des arts – jusqu’au septième, avec entre autres les récentes Métamorphoses de Christophe Honoré (2014) – tant son œuvre inspire par exemple la musique, du berceau de l’opéra au jazz-rock contemporain1. Mais les récits ovidiens imprègnent en particulier l’art de l’image fixe, ce dont le livre imprimé est un témoin privilégié, des origines à nos jours. La réserve précieuse de la BCUL a ainsi pu mettre en valeur également un bel ensemble de livres d’artistes du xxe siècle, liés en partie au Canton de Vaud. On citera surtout les Métamorphoses d’Ovide illustrées par Picasso (trente eaux-fortes d’un classicisme limpide, avec pour chaque livre un hors-texte illustrant un récit – contrainte rare pour Picasso – et un bandeau de tête à sujet libre), premier volume du pionnier de l’édition d’art Albert Skira (Lausanne, 1931)2. Trois livres ovidiens sont aussi édités entre Paris et Lausanne par les frères Philippe et André Gonin : deux Art d’aimer, le premier ouvrant une collaboration suivie avec Aristide Maillol (1935, avec bois insérés au texte – lettrines et illustrations – et lithographies en pleine page constituant une splendide série de nus)3, le second inaugurant, avec dix pointes-sèches de la lausannoise Nanette Genoud, la collection petit format « Les Flambeaux », censée porter de la lumière depuis la Suisse au plus noir de la guerre (1941)4 ; et un très élégant volume d’Élégies amoureuses (1935), alliant la traduction en vers de l’abbé Barrin, modèle d’Ovide galant (1662), à des dessins d’Auguste Rodin gravés encore du vivant de l’artiste par le jeune Jules-Léon Perrichon – projet du vieux sculpteur réalisé près de vingt ans après sa mort par les maîtres graveur et imprimeur5. Si les aspects moraux et éducatifs s’effacent un peu à l’époque contemporaine devant les dimensions esthétique et psychologique notamment, le livre ovidien a toujours pour but de faire parler ces textes du passé, qui restent, à un public qui change, dans un présent auquel ils s’adaptent.
Texte, image, message : l’exemple de Spreng (1564)
- 6 P. Ovidii Nasonis Metamorphoses oder Verwandlung, mit schönen Figuren geziert auch kurtzen Argume (...)
- 7 Spreng 1564, a3r–v : Seitemal ich denn dasselbig Buch im vergangnen jar / Summarischer weiß in La (...)
- 8 Spreng 1564, a4v–5r : Nachmals ist zu mercken / daß die ordnung der Fablen / […] auff ein anders (...)
- 9 Spreng 1564, a2r : Der alten Poeten fürsatz […] ist fürnemlich dahin gericht gewesen / daß sie ni (...)
- 10 Spreng 1564, a2r–v : So aber allein mit tand und Fabelwerk umbgegangen / darauß die Leut / insond (...)
- 11 Spreng 1564, a2v–3r : doch ist hierinnen ein gut und bescheidentlich urtheil zu halten / dann nic (...)
7Revenons en conclusion à l’époque humaniste autour de laquelle s’est articulé ce dossier, pour évoquer un dernier ouvrage présenté dans le cadre de l’exposition lausannoise, qui permet un retour sur certains aspects évoqués dans les pages qui précèdent. Il s’agit d’une édition non pas philologique latine, mais vernaculaire allemande des Métamorphoses, publiée à Francfort chez Raben en 1564 par Johannes Spreng6. Elle présente pour chaque épisode une gravure sur bois de Virgile Solis avec un bref argument en prose, suivis d’une version du récit correspondant et d’une interprétation allégorique, toutes deux en vers allemands rimés. La préface précise que cette version rend plus largement accessible à chacun, en particulier aux artistes, celle réalisée en vers latins par Spreng lui-même l’année d’avant7. Autre fait intéressant, ce sont les figures, reprises d’un volume hollandais antérieur, qui ont induit le découpage des résumés – certaines histoires sont racontées en plusieurs images – et déterminé l’organisation du texte8. Mais le principe présidant à l’entreprise tient au message, en l’occurrence moral : les poètes antiques, affirme l’auteur en ouverture, cherchent moins à réjouir leur lecteur et auditeur qu’à l’inciter à la vertu9. Certains sont toutefois exclus du nom de poètes : ceux qui n’évoquent que futilités et fables, véritable poison qui corrompt l’innocente jeunesse10. Mais Ovide, poète « ancien et très fameux », est sauvé de ce groupe par les nobles enseignements que ses Métamorphoses cachent comme une douce amande sous une coque amère, dans un renversement paradoxal du miel poétique qui traditionnellement enrobe un message austère11. Spreng est là pour aider « à regarder ce poème les yeux ouverts et à l’apprécier avec bonne intelligence » (a4v : diß geticht mit auffgethanen augen anzuschauwen / und mit gutem verstand zu erwegen).
- 12 Spreng 1564, 42r : Phebus Christum bedeut in wunn / Die ewig Himmelische Sunn / Dem geben ist all (...)
- 13 Spreng 1564, 2r–v : Allhie hastu der unterricht / Kürtzlich nach der Heyden geticht / Was sie hab (...)
8Les récits de métamorphoses eux-mêmes tiennent à la fois du résumé – par l’image, par le bref texte en prose et par sa réécriture poétique, plus brève et linéaire que l’original, dont la mise en discours (enchaînements et enchâssements, prolepses et analepses, dialogues, comparaisons, etc.) est effacée au profit d’un simple récit mythographique en vers rimés – et de la moralisation allégorique chrétienne en vers, qui fait penser à l’Ovide moralisé français. Pour reprendre le cas de Phaéton, face au Phébus solaire identifié comme un Christ en gloire tout-puissant, il est une image de l’homme ambitieux voulant gouverner et s’élever sans en avoir la force, incapable de tenir les rênes de sa mission et de diriger ses subordonnés12. Et si la cosmogonie initiale est naturellement assimilée à la Genèse, la divinisation finale de César, dont Vénus recueille l’âme pour en faire une comète, est comparée à l’âme pieuse arrachée par le Christ à la mort et placée pour la vie éternelle dans la lumière et la joie du ciel13. Own voit bien là comment la transmission dans le temps augurée par Ovide lui-même, comment cette perpétuation des Métamorphoses implique leur métamorphose, leur synthèse, recomposition et adaptation à des représentations et messages qui puissent convenir à leurs publics toujours renouvelés.
Notes
1 Dans l’espace d’exposition, une borne électronique, préparée par Basil Nelis, présentait entre autres une sélection d’extraits musicaux allant de l’Orfeo de Monteverdi (1607) à l’album jazz-rock de Patricia Barber, Mythologies (Blue Note, 2006) et aux titres « Awful Sound (Oh Eurydice) » et « It’s Never Over (Hey Orpheus) » du groupe de rock Arcade Fire (Reflektor, Universal, 2013).
2 Ovide, Les Métamorphoses, eaux-fortes originales de Picasso, Lausanne, Albert Skira, 1931 (BCUL : CB 980, ex. No 73, signé par Picasso et assorti d’une suite des gravures rayées par l’artiste avec remarques, preuve de la limitation du tirage).
3 Ovide, L’art d’aimer, bois originaux et lithographies originales d’Aristide Maillol, Paris-Lausanne, Gonin, 1935 (BCUL :NC 36, exemplaire No 47, signé par Maillol). Maillol et Gonin réaliseront ensuite trois autres éditions illustrées d’œuvres antiques, dont seul le merveilleux Daphnis et Chloé de Longus pourra encore être imprimé avant la guerre (1937) ; les Géorgiques de Virgile, conçues en 1937, seront publiées à titre posthume en 1950, et les Odes d’Horace (1939–1958) seront achevées d’imprimer en 1963.
4 Ovide, L’art d’aimer, 10 pointes sèches originales de Nanette Genoud, Lausanne, André Gonin, [1943] (BCUL CB 108 : ex. H. C. No XV).
5 Ovide, Élégies amoureuses, ornées par Auguste Rodin, Paris-Lausanne, Gonin, 1935 (BCUL : NB 689, exemplaire No 215, signé par Perrichon). Le même graveur Perrichon était représenté dans l’exposition par un autre volume, de caractère Art Nouveau : Ovide, Lettres d’amoureuses : les Héroïdes, traduction de G. Miroux, illustrations de Manuel Orazi, gravées sur bois par Perrichon, Paris, Auguste Blaizot, 1914 (BCUL : AVB 146, ex. No 235).
6 P. Ovidii Nasonis Metamorphoses oder Verwandlung, mit schönen Figuren geziert auch kurtzen Argumenten und Ausslegungen erklärt und in teutsche Reimen gebracht durch Johannes Spreng, Franckfurt am Mayn, G. Raben, 1564 (BCUL : AA 5279).
7 Spreng 1564, a3r–v : Seitemal ich denn dasselbig Buch im vergangnen jar / Summarischer weiß in Lateinische Carmina verfaßt /[…] so ist an mich folgends begert und gelanget worden / dises Büchlin auch in Teutsche Sprach zu bringen und in Reymen zu begreiffen / auff daß sich darinnen auch der gemeine Lay zu ersehen / und ab dem wunderbaren geticht mit nutz zu erlustigen hette / darneben auch vilen Handswercksleuten / insonders den Goldschmiden / Malern / Formschneidern / Etzern / und andern künstreichen Meistern / der Figuren halben / dienlich / und zu jrer Handtierung befürderlich sein möchte.
8 Spreng 1564, a4v–5r : Nachmals ist zu mercken / daß die ordnung der Fablen / […] auff ein anders Exemplar in Niderlendischer Sprach außgegangen / gerichtet ist worden / denn die Figuren seind nach demselbigen Büchlin schon geschnitten gewesen ; a7r–v : Letzlich sol auch diß unangezeigt nit bleiben / daß in disem Büchlin die Fablen bißweilen getheilt / und etwan ein History in 2. 3. oder 4. Figurn erst vollkömlich begriffen ist.
9 Spreng 1564, a2r : Der alten Poeten fürsatz […] ist fürnemlich dahin gericht gewesen / daß sie nit allein durch jr schreiben den Läser und zuhörer belüstigen und erfreuwen / sonder vil mehr jn zu zucht / tugent und Erbarkeit / anreitzen und bewegen wöllen.
10 Spreng 1564, a2r–v : So aber allein mit tand und Fabelwerk umbgegangen / darauß die Leut / insonders die unschüldig jugent / zu schand und üppigkeit verursacht / wil ich allhie in der Poeten zal keins wegs gerechnet/ sonder darvon gentzlich außgeschlossen / auch alle ehrliebende menschen dieselbige zu vermeiden / und als ein unreines gifft zu fliehen / getreuwer meinung verwarnet haben.
11 Spreng 1564, a2v–3r : doch ist hierinnen ein gut und bescheidentlich urtheil zu halten / dann nicht alle Schrifften der Poeten so Fabelsweiß geticht und gestellet / seind darumb von stundan als unnütz / zu verwerffen / bevorab weil manche gute lehr dienlich / darinnen verdeckter weiß begriffen / und heimlich / als ein süßer kern unter einer bittern schelffen verborgen ligt / Allso hat auch der alt und hochberühmpt Poet P. Ouidius Naso / seine fünfftzehen Bücher von den verenderungen der gestalten on zweiffel zu keinem andern end und zil gerichtet / dann daß dardurch ehr / scham / und tugend bey menigklich gepflantzet / hergegen aber schand / laster / und allerley mutwillen (wiewol dise sein Lehr vil anderst im Buchstaben scheinet) außgereut und abgestellet werde.
12 Spreng 1564, 42r : Phebus Christum bedeut in wunn / Die ewig Himmelische Sunn / Dem geben ist aller gewalt / Allhie und dort gleicher gestalt / Aber durch Phaetontem schlecht / Werden uns fürgebildet recht / Die Menschen mit ehrgeiz behafft / So da wölln one eigner krafft / Herrschen / und sich thun hoch erheben / Sind doch nicht taugenlich darneben / Künden jr Ampt nicht moderieren / Noch die Underthanen regieren.
13 Spreng 1564, 2r–v : Allhie hastu der unterricht / Kürtzlich nach der Heyden geticht / Was sie haben vor jaren lang / Gehalten von der Welt anfang / […] Wiltu wissen die warheit rein / On falschen und ertichten schein / So ließ die heylig Schrifft mit fleiß / Da findestu / wie Gott so weiß / Die Erden / und den Himmel hoch / Und was unsere augen noch / Anschauwen / hab auß nichts gemacht / Der hat sein werck noch heut in acht ; 355v : Wie Venus die Göttin lobsam / Deß Keysers Seel gnädig auffnam / Und sie oben am Himmel rein / Machet zu einem Steren sein / Also Christus der frommen Seel / Reißt mitten auß deß todes quel / […] Auff das sie in dem Himmel klar / In freuden lebe wunderbar.
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Référence papier
Olivier Thévenaz, « Épilogue », Anabases, 30 | 2019, 161-167.
Référence électronique
Olivier Thévenaz, « Épilogue », Anabases [En ligne], 30 | 2019, mis en ligne le 21 octobre 2021, consulté le 13 février 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/anabases/10025 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/anabases.10025
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