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1Réfléchir à la mémoire implique de revisiter le passé. Le remettre en question. Le relire. Poser le problème de l’utilisation des langages pour nommer le temps passé. Le coup d’État civil-militaire en Argentine, le 24 mars 1976est un tournant dans l’histoire de ce pays. Son point de brusque inflexion est la Guerre des Malouines (qui a commencé le 2 avril 1982). Nous partons de l’hypothèse qu’il y un « avant » et un « après » le 24 mars 1976, comme qu’il y a un «avant» et un « après » le 2 avril 1982. Ces événements ont provoqué l’instauration du terrorisme d’État (disparition forcée de citoyens, appropriation des enfants des opposants kidnappés, emprisonnements, assassinats, exils –dont un bon nombre en France). Cela fut suivi par l’apparition d’un nouveau modèle démocratique stable (le premier depuis 1930), par la création d’organisations non gouvernementales qui jouèrent et jouent toujours un rôle fondamental dans la construction de ce modèle (Mères de la place de Mai, Grand-mères de la place de Mai, Vétérans de la Guerres des Malouines), par l’instauration de politiques de mémoires et par la naissance d’autres langages esthétiques et sociales qui répondirent à la terreur et qui permirent de comprendre les causes qui conduisent une société à s’autodétruire.

2Les nombreux langages de la mémoire apparus ces quarante dernières années posent aussi le problème des croisements entre la théorie, l’esthétique et les phénomènes sociaux. Le métissage de ces voix hétérogènes révèle que la mémoire s’incarne en différentes corporalités, qui construisent et qui décontruisent l’histoire. Les photos comme acte de mémoire, la peinture, la littérature, la musique, etc., ainsi que les nouvelles formes d’organisation créées par la société pour répondre à la terreur, constituent autant d’invitations à plonger dans le passé. Il n’y a pas de mémoire sans temps présent, ce territoire fertile qui oscille entre souvenirs et oublis, et entre les différents types de mémoire : celle de victimes et celle des génocides. Entre le refus d’oublier, les débats et la mémoire comme un acte de réparation. Une société en situation de mémoire a tendance à ne pas répéter la pulsion de mort génocide.

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4Reflexionar sobre la memoria implica revisitar el pasado. Cuestionarlo. Releerlo. Plantearse el problema del uso de los lenguajes para nombrar el tiempo pretérito.

5El golpe de Estado cívico-militar en Argentina, el 24 de marzo de 1976, es un giro en la historia nacional. Su punto de brusca inflexión es la Guerra de Malvinas (comenzada el 2 de abril de 1982). Partimos de la hipótesis de que hay un antes y un después del 24 de marzo de 1976, un antes y un después del 2 de abril de 1982. Estos acontecimientos se tradujeron en la implantación del terrorismo de Estado (desaparición forzada, apropiación de niños de opositores secuestrados, cárceles, asesinatos, exilios –entre ellos un buen número en Francia) y, ulteriormente, por la aparición de un nuevo modelo democrático estable (el primero desde 1930), en la creación de organizaciones no gubernamentales que desempeñaron y desempeñan un papel fundamental en la construcción de dicho modelo (Madres de Plaza de Mayo, Abuelas de Plaza de Mayo, Veteranos de la Guerra de Malvinas, etc.), en la instauración de políticas de memoria así como en el surgimiento de otros lenguajes estéticos y sociales para responder al terror y para entender las razones que llevan a una sociedad a su auto-destrucción.

6Los diversos lenguajes de la memoria surgidos en cuarenta años plantean asimismo el problema de la intersección de la teoría, de la estética y de lo social. El mestizaje de estas voces heterogéneas revela que la memoria se encarna en diferentes corporalidades, que construyen y deconstruyen la historia. Las fotos como acto de recordación, la pintura, la literatura, la música, etc., así como las nuevas formas organizativas creadas por la sociedad para responder al terror, invitan a que nuestra mirada pueda bucear en el pasado. No hay memoria sin presente, suelo fértil que se mueve entre el recuerdo y el olvido o aún entre diferentes tipos de memoria: la de las víctimas y los genocidas; entre el no olvido, las concertaciones y la memoria como cura social; esto implica que una sociedad en acto de memoria tiende a no repetir la pulsión de muerte genocida.

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Pour citer cet article

Référence électronique

Mirian Pino, Néstor Ponce et Comité de Rédaction d’Amerika, « Editorial »Amerika [En ligne], 15 | 2016, mis en ligne le 25 décembre 2016, consulté le 04 novembre 2024. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/amerika/7404 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/amerika.7404

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Mirian Pino

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