Présentation du numéro
Texte intégral
1Ce numéro découle de deux journées d’études organisées par le CELLAM en 2021 et 2024, portant sur la thématique des périphéries et des marges dans les Amériques, que ce soit dans la construction sociale et les discours - ce qui faisait l’objet de la première manifestation- ou dans les imaginaires, principalement dans le fantastique et la science-fiction. Il a également reçu des propositions de communications annexes, qui sont venus enrichir une réflexion déjà dense, ce qui démontre qu’il s’agit d’un sujet fertile pour la recherche américaniste, que ce soit en sciences humaines et sociales, mais également en littérature et études culturelles.
2Ce dossier se subdivise en trois volets. Le premier, « Territoires » questionne la manière dont s’organise l’espace et de quelle manière s’articulent physiquement les dichotomies centre/périphéries et centre/marges, que ce soit à travers les évolutions de la ville de Mexico dans l’article de Béatrice Maroudaye, « Mexico Tenochtitlan, de la cité à la ville », ou de la plage du Cerro Montevideo en Uruguay, dans les travaux d’Étienne Randier Fraile, « Les Marges, territoire de l’architecture ». Cette lecture des territoires et de leur évolution chronologique, ainsi que des usages qui sont corrélés à leur existence, démontre que rien n’est jamais figé.
3Dans la deuxième partie, intitulée « Discours et sociétés », l’idée est d’interroger comment les discours peuvent à la fois mettre en exergue ce qui est excentré, mais aussi redéfinir la notion de centre. Une fois de plus, il s’agit d’éléments mouvants et poreux, où le centre peut être déplacé. En interrogeant cette dichotomie, on en effet s’interroger sur la place qu’une culture chaque fois plus globalisée accorde à ces éléments. C’est ce qui transparaît notamment dans les articles de Rebeh Dabbabi, « La parole pamphlétaire dans Écrire en pays dominé de Patrick Chamoiseau » ou encore dans la contribution de Mohamed Lamine Rhimi, « Le Centre et les périphéries à l’aune de l’esthétique tremblée d’Édouard Glissant », qui questionne les centralités héritées de l’ère coloniale. Pilar Mendoza questionne quant à elle la place de la mémoire périphérique (« Memorias desde la periferia en Colombia ») dans la transition vers la paix en Colombie, tandis que Fernando Stefanich s’intéresse à l’émergence du discours miléiste, revendiquant les marges contre le péronisme en Argentine (« Javier Milei et la tradition politique en Argentine »). Enfin, Daniel Velasco Leão interroge le documentaire brésilien contemporain et sa représentation des marges et des périphéries (« Ausências, objetos e sujeitos periféricos no documentário brasileiro contemporâneo »).
4Dans la troisième et dernière partie du dossier, les articles interrogent la manière dont cette représentation transparaît dans la littérature – numérique et physique- et le cinéma, que ce soit à la frontière mexicano-états-unienne dans le cas des textes de Marion Zell (« Nouvelle mestiza : une Mexican Gothic comme personnage territoire à la croisée des genres ») ou de Miguel Lozano, Armando Navarro et Axel Nuñez (« Sleep Dealer : la profecía de una Tijuana cyberpunk »). Cela peut également s’intégrer à des questionnements sur le genre, comme dans le cas de l’article de Veronica Bernabei (« Narrar la marginalidad travesti : performatividad de género·s en Las Malas de Camila Sosa Villalda »), la littérature numérique et marginale dans le cas de Nathália Rippel et Caroline Belo (« Do Canindé ao Complexo da Alemão : uma análise do sentido de ser « favelado » na literatura marginal da periferias da região Sudeste do Brasil »), ou encore la pluriculturalité en ce qui concerne le texte de Barbara Mauthes (« Un nikkei peruano frente a Japón : España, aparta de mi estos premios de Fernando Iwasaki Cauti »). Enfin, Émilie Boyer s’intéresse à la manière dont la recomposition identitaire permet de recentraliser ce qui était considéré comme une marge (« Les confins au centre : étude de la vitalité de la recomposition identitaire dans La Guerra mortal de los sentidos de Roberto Castillo »).
5Enfin, dans la rubrique Mélanges, Keni Li propose une lecture de l’œuvre photographique de l’écrivain mexicain Juan Rulfo au prisme des postulats du mouvement littéraire du réalisme magique, dont il fut l’un des principaux représentants.
Pour citer cet article
Référence électronique
Anaïs Fabriol et Comité de Rédaction d’Amerika, « Présentation du numéro », Amerika [En ligne], 28 | 2024, mis en ligne le 19 juillet 2024, consulté le 02 décembre 2024. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/amerika/20073 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/12220
Haut de pageDroits d’auteur
Le texte seul est utilisable sous licence CC BY-SA 4.0. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.
Haut de page