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Des Limites aux Marges. Périphérie(s) dans les imaginaires et les récits latino-américains contemporains

Journée d’études organisée par le CELLAM (EA 3206) et la revue Amerika le 31 mars 2022 à l’Université de Rennes 2, Campus Villejean

Lors de précédentes journées d’études, en 2019 et en 2021, nous avons questionné l’image des limites dans les imaginaires et les récits latino-américains, ce qui nous a permis de réfléchir à leur imbrication dans le concept de frontière, mais aussi en quoi l’idée même de démarcation pouvait aller au-delà de celui-ci. Les communications de ces deux manifestations feront l’objet d’un numéro de la revue Amerika qui sera publié fin 2021.

Nous souhaiterions désormais explorer un aspect voisin, celui de la représentation des marges et des périphéries dans ces mêmes champs culturels. En effet, si le XXe siècle a vu, dans la plupart des pays latinoaméricains, une tentative de définition d’une norme culturelle (prenant ou non la suite de la période coloniale, et intégrant ou non les éléments de l’histoire pré-hispanique), des contre-cultures, cultures périphéries et cultures des confins vont s’affirmer et se réaffirmer. La numérisation, au début du XXIe siècle, a accéléré le mouvement. Cependant, qu’est-ce qu’une culture ou une création périphérique ? Comment définir et représenter la marginalité ?

Dans une conception binaire de l’espace, il faudrait bien entendu opposer à cette périphérie et à ces marges les notions de normes et de centre. Centre des pays (des mégalopoles comme Mexico, Lima ou Buenos Aires, par exemple), norme importée des cultures européennes/anglo-saxonnes, normes dictées par un État qui se veut détaché de l’ordre post-colonial et qui pourtant, d’une certaine manière, y est encore. Car si l’on pousse la réflexion plus avant, l’Amérique Latine n’est-elle pas perçue vulgairement comme une vaste périphérie, soit des États-Unis, soit de son ancienne métropole européenne ? L’on ne peut qu’accepter ce paradoxe : les périphéries sont mouvantes et ce qui est considéré comme un centre par les uns n’est qu’une marge pour les autres. Et ce qui est considéré comme contre-culturel ou underground aujourd’hui peut devenir mainstream demain ou faire partie du canon culturel normatif.

Dans une perspective qui embrasserait l’étude des représentations narratives (littératures, fiction télévisuelle, cinéma, bande-dessinée), la géographie culturelle et l’analyse des moyens de production littéraire et culturels (espaces de création et de médiation artistiques et littéraires, projets éditoriaux), nous souhaiterions interroger les axes suivants :

- Qu’est-ce que la marginalité dans la littérature latino-américaine contemporaine ? Comment définir ce qui n’est pas normatif ? Comment le représenter ? Qu’est-ce qui fonde la marginalité d’un objet culturel ? Mettre en perspective la marge/la périphérie lorsque l’on vient du centre, n’est-ce pas, d’une certaine manière, perpétuer les stéréotypes qui y sont liés ? Quels sont les moyens de transcender les clichés ?

- Le poids des capitales et/ou des mégalopoles dans certains pays latino-américains peut avoir contribué à une hypercentralisation des instances de l’économie culturelle (structures éditoriales, médias nationaux, lieux de médiations culturelles…) et, à l’inverse, à une marginalisation des zones plus périphériques. Quelles politiques culturelles pour les zones périphériques ? Quels stratégie pour les créateurs et créatrices qui en sont issus ?

- Quelles relations avec le passé pré-colonial et colonial ? Définir une part de la société comme marginale/périphérique, n’est-ce pas là la manifestation d’un racisme latent ou d’un mépris de classe, qui remonterait aux origines de chaque communauté ? Comment faire figurer ces tensions entre centre et norme, marge et périphéries dans une œuvre de fiction narrative ?

- Quelle est la place de certains genres littéraires/narratifs, tels que le policier ou la science-fiction dans le canon latino-américain ? Occupent-ils encore une place périphérique et secondaire, ou bien ont-il conquis les narrations mainstream ? Quelles ont été les évolutions du canon durant ces cinquante dernières années ? Le récit de genre ou sériel (feuilletons, bande dessinée ou fiction télévisuelle) peuvent-ils être encore considérés comme interdépendants et périphériques de ceux d’autres aires culturelles (francophone ou anglophone?) ?

D’autres axes, en lien avec ces problématiques, peuvent faire l’objet d’une proposition, que nous étudierons attentivement.

Les propositions pour participer à cette journée d’étude sont à rendre avant le 22 décembre 2021, l’adresse suivante : anais.fabriol@univ-rennes2.fr,  pour une réponse au plus tard le 10 janvier 2022. Les communications pourront être en français, espagnol ou anglais.

Pour les intervenants présents sur le territoire français, la JE aura lieu au Campus Villejean à Rennes ; elle sera également en ligne pour ceux localisés à l’étranger.

Les communications donneront lieu à une publication ultérieure dans la revue Amerika.

La versión en español de la presente convocatoria se encuentra archivo adjunto.

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