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Alsace ou Alsaces ? Ligne de partage, histoire partagée

Un landgraviat d’Alsace pour Bernhard de Saxe-Weimar ?

Les discussions avec Richelieu entre 1635 et 1639
A territory in Alsace for landgrave Bernhard de Saxe-Weimar? Negotiating with Richelieu (1635-1639).
Eine Landgrafschaft des Elsass für Bernhard von Sachsen-Weimar? Gespräche mit Richelieu zwischen 1635 und 1639
Frank Muller
p. 47-65

Résumés

L’article se propose d’étudier une occasion peu connue d’une éventuelle unification de l’Alsace au cours de la guerre de Trente Ans par l’octroi d’un landgraviat d’Alsace à Bernhard de Saxe-Weimar dans les années 1635-1639. Le duc était à l’époque le meilleur chef de guerre du côté protestant et suédois, mais la France de Richelieu a essayé de se l’attacher en lui fournissant de l’argent et en lui promettant un landgraviat d’Alsace, dont les contours géo-politiques sont restés flous d’un côté comme de l’autre, le territoire de l’Alsace étant morcelé et régi par des souverains différents, en tenant compte aussi des villes libres. Par la prise de Breisach en 1638, un des buts de guerre était atteint, le duc voulant sans doute se constituer une principauté englobant principalement les anciens territoires de l’Autriche Antérieure de part et d’autre du Rhin et probablement d’autres territoires en Basse-Alsace. Mais sa mort en 1639 a fait que la majeure partie de l’Alsace est restée sous la « protection » de la France jusqu’aux traités de Westphalie.

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Texte intégral

  • 1 . « L’Alsace est une terre magnifique. »
  • 2 . « En souvenir de la terre natale alsacienne au-dessus de leurs tombes. »

« Das Elsaß ist ein preislich schönes Land1 », premier vers de la tragédie de Franz Büchler, Herzog Bernhard, publiée en 1939 et dédiée à son père et à son grand-père « im Gedenken an die elsässische Heimaterde über ihren Gräber2. »

  • 3 . Les travaux sur le duc ne sont pas très nombreux ; on peut encore se référer à Gustav Droysen, Be (...)

1Pour bien comprendre la question posée par le titre et principalement la définition de ce landgraviat, il faut d’abord donner quelques indications sur le duc de Weimar et son implication dans la guerre de Trente Ans3.

2Né en 1604, Bernhard était le onzième fils du duc Johann de Saxe-Weimar, principauté assez modeste de Thuringe ; sept de ses frères aînés devaient survivre, ce qui fait que le jeune homme ne pouvait guère compter sur un patrimoine. À l’âge adulte, ses relations avec son frère aîné Wilhelm, le nouveau duc, furent parfois tendues, notamment parce qu’à l’instar de beaucoup de princes luthériens, à commencer par l’électeur de Saxe Johann Georg, Wilhelm hésitait souvent entre la fidélité à l’empereur et le soutien à ses ennemis, c’est-à-dire une partie du camp protestant, dirigé d’abord par l’ancien électeur palatin Frédéric V, devenu « roi d’un hiver » de Bohême, puis par Gustave Adolphe de Suède.

Fig. 1. Michiel van Mierevelt, Bernhard de Saxe Weimar

Fig. 1. Michiel van Mierevelt, Bernhard de Saxe Weimar

Huile sur toile, 1630 (Collection privée).

  • 4 . Les travaux récents sur cette société sont très nombreux et viennent en grande partie du projet i (...)
  • 5 . Georg Schmidt, Die Reiter der Apokalypse. Geschichte des Dreissigjährigen Krieges, Munich, Beck, (...)

3Après quelques études universitaires à Iéna en 1620, assez brèves, mais qui lui donnèrent une certaine culture, il embrassa rapidement la carrière des armes, qui convenait à ses goûts pour les exercices physiques, mais qui était aussi la seule susceptible de lui offrir des horizons de réussite ; il fit très vite preuve de grandes ambitions, et contrairement à la plupart des chefs de guerre de cette époque, on lui reconnaissait un caractère droit et juste, même s’il pouvait aussi avoir de redoutables accès de colère (fig. 1). Il devint membre de la Fruchtbringende Gesellschaft, première grande société littéraire allemande, fondée en 1617 par Ludwig von Anhalt-Köthen et Wilhelm IV de Saxe-Weimar, dont les buts étaient à la fois éthiques et linguistiques (promotion de l’allemand, en évitant les emprunts à d’autres langues, ce qui n’était pas évident, l’allemand du XVIIe siècle étant truffé de gallicismes !). Ses membres étaient presque tous nobles, luthériens ou calvinistes, avec même quelques catholiques4. Cette phrase de Georg Schmidt résume sans doute bien le personnage : « Il combattait les Habsbourg pour la vraie foi et la liberté germanique, sans oublier ses ambitions personnelles5. »

Fig. 2. Jacob Hoefnagel (attr.), Gustave Adolphe de Suède

Fig. 2. Jacob Hoefnagel (attr.), Gustave Adolphe de Suède

Huile sur toile, vers 1624.

Stockholm, Livrustkammaren, SHM, photo Helena Bonnevier.

4Engagé dès 1621 dans la guerre du côté protestant, dans les troupes menées par Ernst von Mansfeld, il se rallia à Gustave Adolphe de Suède dès l’intervention de celui-ci en Allemagne centrale (juillet 1631) et prit part à ses victoires (fig. 2). On n’oubliera pas que dès ce moment-là, l’entreprise suédoise était financée en grande partie par la France de Richelieu (traité de Bärwalde, janvier 1631), inquiet de l’alliance des Habsbourg d’Espagne et d’Autriche. En simplifiant, on retiendra deux dates décisives dans la trajectoire de Bernhard : Lützen (novembre 1632) et Nördlingen (septembre 1634). En effet, à Lützen, Gustave Adolphe combattit les troupes impériales sous le commandement de Wallenstein et perdit la vie à la tête de ses soldats. Commandant l’aile gauche suédoise, Bernhard réussit à galvaniser les troupes et à l’issue d’une mêlée sanglante, Wallenstein se retira de ses positions, laissant le terrain aux Suédois, qui avaient cependant perdu leur chef charismatique (fig. 3).

Fig. 3. Nicolaus Weishun, Bataille de Lützen

Fig. 3. Nicolaus Weishun, Bataille de Lützen

Gravure sur cuivre extraite d’une feuille volante, Dresde ? 1632 ?

Wolfenbüttel, Herzog-August-Bibliothek, Einbl. Xb FM 269.

5Malgré cela, le chancelier suédois Oxenstierna (fig. 4) réussit à constituer en mai 1633 l’Union de Heilbronn qui regroupait sous l’autorité de la Suède et toujours avec des subsides français un certain nombre de princes protestants allemands, mais pas les deux principaux, les électeurs de Saxe et de Brandebourg, fidèles malgré tout à l’empereur. Comme promis par Gustave Adolphe, Bernhard reçut le duché de Franconie, constitué par les anciennes principautés ecclésiastiques de Bamberg et de Würtzburg, mais il ne pouvait dépendre directement de l’Empire – ce qu’on nommait l’immédiateté d’Empire – et devenait le vassal de la couronne de Suède ; sans héritiers mâles, le duché deviendrait possession de la Suède. Ceci annonce à beaucoup d’égards les ambiguïtés des négociations du duc de Weimar avec Richelieu, dont il sera question plus loin.

Fig. 4. Michiel van Mierevelt (atelier), Axel Oxenstierna

Fig. 4. Michiel van Mierevelt (atelier), Axel Oxenstierna

Huile sur toile, 1635

Stockholm, National Museum.

6Toujours est-il que le duc instaura comme gouverneur du duché son frère Ernst, excellent administrateur, pendant qu’il poursuivait ses campagnes militaires, prenant notamment Ratisbonne. Mais un tournant s’amorça avec la grave défaite des troupes suédoises devant Nördlingen (septembre 1634), due à une série de raisons complexes, notamment les désaccords entre le duc et le général suédois Gustav Horn, qui essaya en vain de freiner l’impulsivité du duc. Celui-ci en tirera ultérieurement la leçon en matière de prudence et de stratégie. En tout cas, les « Suédois » (en réalité, de nombreuses nationalités étaient représentées dans l’armée suédoise, les Allemands y étant les plus nombreux) durent se retirer de la plus grande partie de l’Allemagne du Sud, ne gardant que l’armée de Banér en Allemagne du Nord-Est et celle de Bernhard, bien réduite, dans le Rhin Supérieur. Même si le duc réussit dans les années 1635-1637 à battre ou à contenir assez régulièrement les armées impériales et leurs alliés lorrains, rien ne fut décisif, malgré l’aide française, dont il va être question.

Fig. 5. Carte de l’Alsace en 1648

Fig. 5. Carte de l’Alsace en 1648

Archives de l’auteur.

7Mais auparavant, il faut jeter un coup d’œil sur la carte politique de l’Alsace à cette époque (fig. 5) : en simplifiant quelque peu les choses, le landgraviat de Haute-Alsace comprenait la majeure partie de l’actuel département du Haut-Rhin (régence d’Ensisheim) et formait la partie Ouest (rive gauche du Rhin) de l’Autriche Antérieure, le Breisgau en étant le pendant sur la rive droite, tout cela étant donc possession directe des Habsbourg. En Basse-Alsace, Haguenau était le siège d’une « Landvogtei » impériale régissant de façon plutôt théorique une quarantaine de villages assez dispersés. L’évêché de Strasbourg, qui s’étendait aussi sur l’Ortenau, possédait des terres assez importantes et l’évêque était parfois qualifié de landgrave de Basse-Alsace, mais c’était un titre protocolaire sans réalité effective. Il ne faut évidemment pas oublier des territoires régis par la noblesse (Hanau-Lichtenberg, Ribeaupierre, etc.) et les villes libres, comme Strasbourg, qui était de loin la plus importante et essayait de préserver une neutralité de plus en plus précaire, et les villes de la Décapole, qui donneront du fil à retordre à la mainmise française après les traités de Westphalie, même si certaines s’étaient mises, en principe pour un temps limité, sous la « protection » française, qui devait devenir de plus en plus pesante avec le temps.

Fig. 6. Philippe de Champaigne, Le cardinal de Richelieu

Fig. 6. Philippe de Champaigne, Le cardinal de Richelieu

Huile sur toile, 1642

Strasbourg, Musées de la Ville de Strasbourg.

8Dirigée à l’époque par Richelieu (fig. 6), la politique extérieure de la France consistait en premier lieu à s’opposer aux Habsbourg, champions du catholicisme, d’où le financement par Paris de l’intervention suédoise protestante, le confessionnel étant clairement subordonné au politique. Mais au lieu de marcher sur Vienne, comme l’espérait Richelieu, Gustave Adolphe et ses Suédois étaient arrivés sur le Rhin et en Allemagne du Sud, devenant ainsi des concurrents potentiels, car il y a eu, avant même l’engagement réel de la France dans la guerre, des avancées françaises vers l’Est : l’électeur catholique de Trèves, se sentant menacé par l’avance suédoise, demanda la protection de la France, de même que certaines petites villes alsaciennes. Les duchés de Lorraine et de Bar, alliés de l’Empereur, furent occupés par les troupes françaises à plusieurs reprises à partir de 1631 et de façon continue à partir de 1633. Ceci ne signifie pourtant pas qu’il y ait eu obligatoirement de la part de Richelieu l’idée d’annexions territoriales ; il ne faut pas juger cela dans l’optique des futures « réunions » de la part de Louis XIV dans les décennies suivant les traités de Westphalie. Ainsi qu’il l’exprimait lui-même, Richelieu voulait s’assurer des « passages » et des « têtes de pont » : Ehrenbreitstein, près de Coblence, Philippsburg, possession du prince-évêque de Spire, et plus tard Breisach, forteresse stratégique sur le Rhin, pour parer aux dangers venant d’abord de l’Espagne (le fameux « chemin des Espagnols », qui passait par la Franche-Comté, puis par la Lorraine ou par le Breisgau pour rejoindre les Anciens Pays-Bas) et plus tard de l’Empire habsbourgeois. Le cardinal menait une politique de balance entre la Suède, qui pouvait s’installer sur la Baltique et rester protectrice des protestants allemands, et la France, protectrice des catholiques, qui essayait de pousser son hégémonie jusqu’au Rhin. Plus tard, dans les années 1670-1680, la « protection » de Louis XIV aboutit à l’annexion de l’Alsace, mais aussi à des tentatives de prendre pied plus haut sur la rive gauche du Rhin, en subventionnant généreusement un certain nombre de princes catholiques, même jusqu’en Westphalie ; les aléas de la guerre dite de Hollande firent échouer cette tentative.

  • 6 . Le traité est reproduit en Appendice 1 de l’ouvrage du vicomte de Noailles, Bernard de Saxe-Weima (...)

9En tout cas, après Nördlingen, la France continua à subventionner l’Union de Heilbronn, donc la Suède et ses alliés, mais une certaine méfiance se fit jour de part et d’autre, d’autant que, au moins dans un premier temps, la France ne voulait pas s’engager directement dans la guerre, par manque surtout de troupes disponibles et de généraux de qualité (Turenne par exemple fera ses premières armes sous la houlette du duc de Weimar). Toujours est-il que, malgré cette sévère défaite, la réputation de Bernhard, d’autant qu’il opérait dans l’Allemagne du Sud-Ouest, frontalière de la France, était telle que Richelieu essaya à toute force de se l’attacher, quitte à être très généreux. C’est ainsi qu’après de nombreux pourparlers préliminaires fut signé, le 27 octobre 1635, le Traité de Saint-Germain, a priori très avantageux pour le duc6.

10Pour l’entretien de 12 000 fantassins et 6 000 cavaliers, Bernhard devait recevoir quatre millions de livres par an jusqu’à la paix et était qualifié de « général des forces armées confédérées », ce qui voulait dire que l’Union de Heilbronn était plus ou moins dissoute et que les forces armées protestantes restantes, outre celles de Bernhard, se résumaient surtout à celles de la Hesse-Kassel, principauté calviniste qui avait été la première à se rallier à Gustave Adolphe et qui était également financée par l’argent français, mais de façon bien moindre. Le duc de Weimar était donc chargé de la « direction des actions de guerre », mais devait avoir l’accord du roi pour mener des opérations sur la rive droite du Rhin. Il s’agit là du premier article, en principe secret, du traité ; le deuxième stipule que sur les quatre millions, le duc pourra consacrer 200 000 livres à ses besoins personnels et recevra sa vie durant 150 000 livres de pension par an. Ces chiffres énormes montrent combien Louis XIII et Richelieu comptaient sur Bernhard. À titre de comparaison, le traité de Bärwalde avec Gustave Adolphe en 1631 parlait d’un million de livres, la réalité fut d’ailleurs nettement moindre. Ce fut également le cas dans les années suivant le traité de Saint-Germain, ce qui donna lieu, entre 1636 et 1638 à de nombreuses missions et lettres d’une exquise politesse de surface, mais qui ne cachaient pas les récriminations du duc, dans la mesure où ni les sommes versées, ni les renforts français annoncés ne furent jamais à la hauteur de ce qui était stipulé par écrit. Enfin le troisième article, celui qui nous intéresse plus particulièrement ici, accordait au duc « le landgraviat d’Alsace y compris le bailliage de Haguenau… pour en jouir sous le titre de Landgrave d’Alsace avec tous les droits qui ont appartenu ci devant à la maison d’Autriche », à condition d’y respecter la religion catholique et les privilèges ecclésiastiques. On peut remarquer à ce sujet que le duc, luthérien convaincu, quand il avait pris possession, pendant peu de temps certes, des anciennes principautés ecclésiastiques de Bamberg et de Würtzburg, s’était engagé à respecter le catholicisme, comme ce fut d’ailleurs plus tard le cas à Breisach après qu’il eût pris la ville. L’article finit par l’affirmation suivante :

Et aus cas l’on vienne a faire un Traicté de Paix, sa Majesté promet de faire tout son possible pour faire conserver aud. sr. Duc la Jouissance dud. pays d’Alsace et de toutes les donations qui luy ont esté faites par la couronne de Suede ou luy faire donne une recompense convenable et autant qu’il se pourra a son contentement.

11On remarquera qu’il est aussi fait mention de l’éphémère duché de Franconie et surtout qu’il est question du « pays d’Alsace » sans plus de précision, dans la mesure où il n’y a pas à l’époque de possibilité de définition géopolitique de l’Alsace. Quel serait par exemple le sort des villes alsaciennes qui s’étaient placées sous la protection de la France ou de Horbourg et de Riquewihr, possessions wurtembergeoises, et a fortiori de Strasbourg ?

  • 7 . Voir : Vicomte de Noailles, Bernard de Saxe-Weimar (1604 à 1639) et la réunion de l’Alsace à la F (...)

12Toujours est-il que malgré ces imprécisions majeures, le traité était incontestablement à l’avantage du duc ; ajoutons qu’un peu plus tard, Richelieu essaya même de lui trouver une épouse française, notamment sa propre nièce, pour le lier plus encore à la Couronne, mais Bernhard n’a pas donné suite, arguant qu’elle n’était pas d’aussi haute noblesse que lui7  !

  • 8 . « Ich bin, weiß nicht wohl wem zu Diensten außer Gott und meinem Vaterlande » (« Je ne sais pas v (...)
  • 9 . Ce concept qui a souvent servi de justification aux princes vis-à-vis des prétentions impériales (...)

13Cette générosité de la politique française doit évidemment être comprise dans le contexte du début de la guerre ouverte contre l’Espagne et masquée contre l’Autriche, ainsi que dans celui de la paix de Prague (1635) entre l’empereur Ferdinand III et la majeure partie des principautés protestantes, qui mettait notamment en sourdine l’Édit de Restitution (1629), principale inquiétude des protestants allemands. Richelieu craignait que le duc ne se laisse tenter par l’amnistie qu’on lui promettait ; un peu plus tard en effet, l’empereur lui offrit même de le nommer généralissime de ses armées et de lui conserver le duché de Franconie, ce qui eût été un retournement assez extraordinaire. Mais Bernhard, en « patriote allemand », comme il se qualifiait8, n’a jamais donné suite à ces ouvertures appuyées, d’autant que le roi de France se portait garant du rétablissement des « libertés germaniques9 », découlant du caractère fédéraliste et encore semi-féodal de l’Empire, ce qui était évidemment beaucoup moins dangereux pour la France qu’un empire habsbourgeois plus centralisé, même si à cette époque on ne peut guère parler d’absolutisme du côté de Vienne, quoiqu’il y ait eu des velléités dans ce sens. On rappellera simplement le précédent du roi Henri II, persécuteur des protestants français, qui s’allia avec les princes protestants allemands contre Charles-Quint, là aussi sous couvert de sauvetage des dites « libertés germaniques », ce qui lui avait permis d’annexer Metz, Toul et Verdun, cités d’Empire.

Fig. 7. Anon., Prise de Breisach

Fig. 7. Anon., Prise de Breisach

Gravure sur cuivre sur feuille volante, 1638

Wolfenbüttel, Herzog-August-Bibliothek, Einbl. Xb FM 236.

  • 10 . « Brisach est forte, mais Dieu et le Weimarien ont été plus forts. »

14Il serait trop long d’évoquer en détail les opérations militaires et les va-et-vient entre Richelieu et le duc de Weimar dans les années 1636‑1637, années encore marquées par des demi-succès dans les deux camps dans le Rhin Supérieur et le Nord de la Franche-Comté. C’est l’année 1638 qui allait être décisive par les succès du duc contre les troupes impériales à Rheinfelden, qui faisait partie des Waldstädten de l’Autriche Antérieure (janvier 1638), à Wittenweier, sur la rive droite du Rhin, un peu au-dessus de Rhinau, en juillet de la même année, et de Thann (octobre 1638) contre les troupes du duc de Lorraine, allié de l’empereur, même si parfois la maladie du duc, qui souffrait souvent de fièvre, le handicapait. Ce fut enfin, après un long et difficile siège, la capitulation de Breisach (fig. 7) le 17 décembre 1638, qui fit une énorme impression en Europe, dans la mesure où Breisach était considérée comme une des clés du Rhin Supérieur. Une médaille commémorative fut frappée, portant à l’avers l’inscription latine : « Brisach fortis sed fortior Deus fuit et Weimarius10 » (fig. 8) et de nombreux écrits y furent consacrés.

Fig. 8. Johann Blum (médailleur), Médaille commémorative de la prise de Breisach, 1638

Fig. 8. Johann Blum (médailleur), Médaille commémorative de la prise de Breisach, 1638

Freiburg/ Br., Städtische Museen.

  • 11 . Le graveur est Peter Aubry II, qui est probablement aussi l’imprimeur.
  • 12 . L’ouvrage très élaboré de Monika Bopp, Die «Tannengesellschaft»: Studien zu einer Straßburger Spr (...)

15On retiendra notamment celui de l’érudit strasbourgeois Johann Freinsheim (fig. 9), l’un de ceux qui furent à l’origine de la Aufrichtige Tannengesellschaft, fondée à Strasbourg en 1633 par des étudiants, société à but éthico-patriotique et linguistique, la seconde à avoir été fondée en Allemagne après la plus connue Fruchtbringende Gesellschaft, dont il a été question plus haut. Freinsheim était un homme très cultivé, qui devint plus tard professeur de politique et de rhétorique à l’université d’Uppsala, puis bibliothécaire et historien de la cour de Suède sous la reine Christine. Il avait déjà célébré l’arrivée en Alsace de Gustav Horn en 1632 et publié la même année un panégyrique de Gustave Adolphe, ce qui ne l’empêcha pas d’être chargé par le gouvernement français de chercher dans les archives des sources pouvant servir à étayer les prétentions françaises éventuelles en Alsace. L’ouvrage qui nous occupe ici, Teutscher Tugentspiegel oder Gesang von den Stamen und Thaten deß Alten und Newen Teutschen Hercules, paru à Strasbourg en 1639, est donc dédié au nouvel « Hercule allemand », Bernhard de Saxe-Weimar11. Dans le haut de l’image de titre, Hercule accueille les Muses, rappelant ainsi le fait que le duc faisait partie de la Fruchtbringende Gesellschaft, et le bas de l’image montre la prise de Breisach ; ce qui est surtout remarquable, c’est que tout cela est patronné par deux héros légendaires, Arminius à gauche et Widukind à droite, les premiers « Hercules allemands », l’un vainqueur des légions de Varus, l’autre valeureux chef des Saxons païens contre Charlemagne ; l’écu qui le caractérise est aujourd’hui encore l’emblème du Land de Basse-Saxe. Il y a là très probablement aussi une allusion au fait que ces deux héros ont combattu deux empires, celui de Rome et celui de Charlemagne, comme c’était le cas pour le « nouvel Hercule » aux prises avec l’empire habsbourgeois. Le texte lui-même, en vers, avec de très nombreuses notes sur la mythologie et l’histoire, est un superbe exemple de texte baroque, d’une belle qualité littéraire, qui mériterait une étude approfondie12.

Fig. 9. Johann Freinsheim, Teutscher Tugentspiegel…, Strasbourg, Peter Aubry II, 1639

Fig. 9. Johann Freinsheim, Teutscher Tugentspiegel…, Strasbourg, Peter Aubry II, 1639

Strasbourg, BNU.

  • 13 . « Gouvernement princier saxon ».

16À partir de ce succès majeur se mit en place une intense activité diplomatique du côté impérial, où on espérait encore se rallier Bernhard ; ce fut peine perdue, le duc informant le gouvernement français ainsi que le chancelier Oxenstierna de ses efforts pour aboutir à la paix. Mais les pressions vinrent surtout de la France, qui commençait à s’inquiéter de la puissance du duc et réclamait d’abord la possession de Breisach, Bernhard s’étant bien gardé de mentionner dans le contrat de capitulation qu’il en prenait possession au nom de la France. Il en confia l’administration, intitulée « Fürstlich Sächsischen Regierung13 » – ces mots disent bien son intention – à l’un de ses généraux, Johann Ludwig von Erlach, un patricien de Berne (fig. 10). Il choisit donc Breisach comme siège de son gouvernement princier pour éviter au maximum la trop grande mainmise de la France dans le Rhin Supérieur, faisant aussi don à certains de ses subordonnés de territoires en Alsace et dans le Breisgau. Puis il envoya Erlach à Paris pour obtenir de Louis XIII le financement d’une armée plus importante afin d’attaquer les terres héréditaires des Habsbourg en liaison avec l’armée suédoise de Banér. Vu le mauvais état des troupes impériales à ce moment-là (l’empereur manquait d’argent et les cercles de l’Empire étaient pratiquement ruinés par la guerre), cette offensive générale aurait eu des chances d’aboutir et de mener enfin à une paix définitive, au moins dans l’Empire. Mais il voulait aussi être confirmé en tant que landgrave de Haute et de Basse Alsace, souverain de l’évêché de Bâle et prince d’empire, soit selon ses dires « Les pays d’alsace, ceux d’autour le Rhin et les autres qu’elle [La France] tient à présent ». On remarquera le vague géographique, certainement intentionnel, du propos, qui confirme qu’à l’époque on ne conçoit guère l’Alsace comme un ensemble géopolitique. On a déjà dit qu’il n’y avait pas de landgraviat d’Alsace, même si l’archiduchesse Claudia de Tyrol, qui exerçait théoriquement le pouvoir en Autriche Antérieure, utilisait ce titre. En fait, Bernhard pensait probablement à une principauté incluant au moins toute l’ancienne Autriche Antérieure, y compris les quatre Waldstädte, Rheinfelden, Laufenburg, Säckingen et Waldshut, en faisant de Breisach sa capitale. Il est possible qu’il ait eu l’idée d’épouser la veuve du landgrave de Hesse-Kassel, Amalie Elisabeth, calviniste, qui menait les affaires de sa principauté avec intelligence et détermination et était également soutenue par la France et la Suède, tout en essayant de tenir la première puissance à distance. Certains commentateurs le voyaient même vouloir être couronné empereur (c’était déjà le cas pour Gustave Adolphe), mais cela reste de pures suppositions.

Fig. 10. Anonyme, Johann Ludwig von Erlach en maréchal de France

Fig. 10. Anonyme, Johann Ludwig von Erlach en maréchal de France

Huile sur toile, vers 1650.

Collection privée.

  • 14 . Voir : Vicomte de Noailles, Bernard de Saxe-Weimar (1604 à 1639) et la réunion de l’Alsace à la F (...)
  • 15 . Il y a eu probablement assez vite un double jeu du gouvernement français : une dépêche du gouvern (...)
  • 16 . Par ailleurs, le duc se méfiait de son côté : dans un message à la reine de Suède (et donc à Oxen (...)

17De longues discussions au printemps 1639 avec le comte de Guébriant (fig. 11), qui avait combattu avec des troupes françaises sous les ordres du duc, mais qui avait été maintenant chargé par Richelieu de pousser ce dernier à mettre Breisach sous administration française, ne donnèrent rien, même si Bernhard gardait de l’estime pour Guébriant, auquel il légua son cheval favori14. Mais si le roi était a priori d’accord pour l’Alsace, en y entendant probablement seulement la Haute Alsace, il voulait garder les troupes françaises sur place, afin qu’en cas de décès de Bernhard, l’armée de celui-ci et les territoires qu’il avait conquis reviennent à la France, ce que le duc refusait15. En fait, la France lui aurait donné ses conquêtes en fief, alors que Bernhard voulait en faire une principauté d’Empire, les terres conquises en Franche-Comté devant revenir à la France16. Mais lors d’une nouvelle mission à Paris, en avril 1639, pour demander une fois encore des renforts et de l’argent pour une nouvelle campagne, Erlach accepta une pension annuelle de 12 000 livres (on appréciera la différence avec la pension promise au duc !) et promit qu’il garderait Breisach (« Brizack » en français de l’époque) au service de la France si le duc venait à mourir.

Fig. 11. Grégoire Huret, Jean-Baptiste Budes de Guébriant, burin, 1642 ?

Fig. 11. Grégoire Huret, Jean-Baptiste Budes de Guébriant, burin, 1642 ?

Orléans, Musée des Beaux-Arts.

  • 17 . Vicomte de Noailles, Bernard de Saxe-Weimar (1604 à 1639) et la réunion de l’Alsace à la France, (...)
  • 18 . Voir le « Serment des officiers et soldats… » et le « Traité fait par le Roy avec les Directeurs (...)
  • 19 . « Va maintenant, pauvre Allemagne, et pleure amèrement ! »

18Et de fait, la maladie de Bernhard finit par l’emporter : il décéda le 18 juillet 1639, probablement de fièvre typhoïde. Il est symptomatique que certains de ses proches se demandaient s’il n’avait pas été empoisonné par Richelieu ou par des envoyés de l’empereur ou du roi d’Espagne, mais cela semble tout de même fort peu probable17. Dans son testament, il avait demandé que ses conquêtes reviennent à l’Empire et plus précisément à ses frères, sous protection suédoise, mais ce fut peine perdue, Breisach et l’Alsace restant sous domination française jusqu’à la paix de Westphalie. Ses troupes, les « Weimaraner », très attachées à leur chef, continuèrent à se battre sous les ordres de Guébriant et d’Erlach18, mais la plupart d’entre elles rejoignirent les armées suédoises. Citons pour finir une phrase tirée de l’oraison funèbre du duc prononcée dans la cathédrale de Breisach par son prédicateur Rücker : « Gehe nun hin, du armes Deutschland, und weine bitterlich19 ! »

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Notes

1 . « L’Alsace est une terre magnifique. »

2 . « En souvenir de la terre natale alsacienne au-dessus de leurs tombes. »

3 . Les travaux sur le duc ne sont pas très nombreux ; on peut encore se référer à Gustav Droysen, Bernhard von Weimar, Leipzig, Duncker et Humblot, 1886, 2 vol., ainsi qu’à l’étude de Ariane Jendre : Diplomatie und Feldherrnkunst im dreißigjährigen Krieg: Herzog Bernhard von Weimar im Spannungsfeld der französischen Reichspolitik 1633-1639, Berlin, Univ. Diss., 1998.

4 . Les travaux récents sur cette société sont très nombreux et viennent en grande partie du projet initié par la Herzog-August-Bibliothek de Wolfenbüttel ; on peut se référer en particulier aux ouvrages et articles de Martin Bircher, Klaus Conermann et Andreas Herz.

5 . Georg Schmidt, Die Reiter der Apokalypse. Geschichte des Dreissigjährigen Krieges, Munich, Beck, 2018, p. 506.

6 . Le traité est reproduit en Appendice 1 de l’ouvrage du vicomte de Noailles, Bernard de Saxe-Weimar (1604 à 1639) et la réunion de l’Alsace à la France, Paris, Perrin, 1908, p. 481-486. Voir aussi Gustav Droysen, Bernhard von Weimar, op. cit., p. 182-188, et Carl J. Burckhardt, Richelieu, tome 3 : la politique d’hégémonie et la mort du cardinal, Paris, Robert Laffont, 1975, p. 203-204.

7 . Voir : Vicomte de Noailles, Bernard de Saxe-Weimar (1604 à 1639) et la réunion de l’Alsace à la France, op. cit., p. 404.

8 . « Ich bin, weiß nicht wohl wem zu Diensten außer Gott und meinem Vaterlande » (« Je ne sais pas vraiment au service de qui je suis, sauf de Dieu et de ma patrie »), extrait d’une conversation avec un de ses fidèles, rapporté par Gustav Droysen, Bernhard von Weimar, op. cit., p. 179-180.

9 . Ce concept qui a souvent servi de justification aux princes vis-à-vis des prétentions impériales est discuté de façon approfondie chez Johannes Burkhardt, Der Dreissigjährige Krieg, Francfort/ Main, Suhrkamp Verlag, 1992, p. 99-107.

10 . « Brisach est forte, mais Dieu et le Weimarien ont été plus forts. »

11 . Le graveur est Peter Aubry II, qui est probablement aussi l’imprimeur.

12 . L’ouvrage très élaboré de Monika Bopp, Die «Tannengesellschaft»: Studien zu einer Straßburger Sprachgesellschaft von 1633 bis um 1670, Francfort/Main, Peter Lang, « Mikrokosmos, vol. 49), 1998 donne un certain nombre de renseignements sur Freinsheim et son œuvre, mais l’auteur déplore à juste titre le peu de travaux qui lui sont consacrés.

13 . « Gouvernement princier saxon ».

14 . Voir : Vicomte de Noailles, Bernard de Saxe-Weimar (1604 à 1639) et la réunion de l’Alsace à la France, op. cit., p. 398-401.

15 . Il y a eu probablement assez vite un double jeu du gouvernement français : une dépêche du gouvernement français à d’Avaux, le plénipotentiaire français en charge des négociations avec la Suède, le chargeait d’informer Adler Salvius, représentant suédois à Hambourg et, comme d’Avaux, futur négociateur des traités de Westphalie, que le roi n’avait jamais pensé lui donner [à Bernhard] la souveraineté sur l’Alsace et que le duc voulait « un établissement de fortune au dépens du Roy », cité par Gustav Droysen, Bernhard von Weimar, op. cit., vol. 2, p. 564-566.

16 . Par ailleurs, le duc se méfiait de son côté : dans un message à la reine de Suède (et donc à Oxenstierna) du 16 juin 1639, il lui assure qu’il était son fidèle serviteur et qu’il voulait établir un nouveau front pour conjuguer ses efforts avec ceux de Banér (cité par Gustav Droysen, Bernhard von Weimar, op. cit., vol. 2, p. 569).

17 . Vicomte de Noailles, Bernard de Saxe-Weimar (1604 à 1639) et la réunion de l’Alsace à la France, op. cit., p. 443-444, évoque la chose, mais Gustav Droysen, Bernhard von Weimar, op. cit., vol. 2, p. 571-572, note 3, n’y croit pas.

18 . Voir le « Serment des officiers et soldats… » et le « Traité fait par le Roy avec les Directeurs et officiers de l’armée du feu duc de Veimar (sic)… », cités par Vicomte de Noailles, Bernard de Saxe-Weimar (1604 à 1639) et la réunion de l’Alsace à la France, op. cit., en appendices III et V, p. 489-493 et 494.

19 . « Va maintenant, pauvre Allemagne, et pleure amèrement ! »

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Table des illustrations

Titre Fig. 1. Michiel van Mierevelt, Bernhard de Saxe Weimar
Légende Huile sur toile, 1630 (Collection privée).
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/alsace/docannexe/image/5548/img-1.jpg
Fichier image/jpeg, 252k
Titre Fig. 2. Jacob Hoefnagel (attr.), Gustave Adolphe de Suède
Légende Huile sur toile, vers 1624.
Crédits Stockholm, Livrustkammaren, SHM, photo Helena Bonnevier.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/alsace/docannexe/image/5548/img-2.jpg
Fichier image/jpeg, 128k
Titre Fig. 3. Nicolaus Weishun, Bataille de Lützen
Légende Gravure sur cuivre extraite d’une feuille volante, Dresde ? 1632 ?
Crédits Wolfenbüttel, Herzog-August-Bibliothek, Einbl. Xb FM 269.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/alsace/docannexe/image/5548/img-3.jpg
Fichier image/jpeg, 1,3M
Titre Fig. 4. Michiel van Mierevelt (atelier), Axel Oxenstierna
Légende Huile sur toile, 1635
Crédits Stockholm, National Museum.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/alsace/docannexe/image/5548/img-4.jpg
Fichier image/jpeg, 156k
Titre Fig. 5. Carte de l’Alsace en 1648
Crédits Archives de l’auteur.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/alsace/docannexe/image/5548/img-5.jpg
Fichier image/jpeg, 720k
Titre Fig. 6. Philippe de Champaigne, Le cardinal de Richelieu
Légende Huile sur toile, 1642
Crédits Strasbourg, Musées de la Ville de Strasbourg.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/alsace/docannexe/image/5548/img-6.jpg
Fichier image/jpeg, 524k
Titre Fig. 7. Anon., Prise de Breisach
Légende Gravure sur cuivre sur feuille volante, 1638
Crédits Wolfenbüttel, Herzog-August-Bibliothek, Einbl. Xb FM 236.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/alsace/docannexe/image/5548/img-7.jpg
Fichier image/jpeg, 2,1M
Titre Fig. 8. Johann Blum (médailleur), Médaille commémorative de la prise de Breisach, 1638
Crédits Freiburg/ Br., Städtische Museen.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/alsace/docannexe/image/5548/img-8.jpg
Fichier image/jpeg, 184k
Titre Fig. 9. Johann Freinsheim, Teutscher Tugentspiegel…, Strasbourg, Peter Aubry II, 1639
Crédits Strasbourg, BNU.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/alsace/docannexe/image/5548/img-9.jpg
Fichier image/jpeg, 2,8M
Titre Fig. 10. Anonyme, Johann Ludwig von Erlach en maréchal de France
Légende Huile sur toile, vers 1650.
Crédits Collection privée.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/alsace/docannexe/image/5548/img-10.jpg
Fichier image/jpeg, 896k
Titre Fig. 11. Grégoire Huret, Jean-Baptiste Budes de Guébriant, burin, 1642 ?
Crédits Orléans, Musée des Beaux-Arts.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/alsace/docannexe/image/5548/img-11.jpg
Fichier image/jpeg, 1009k
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Pour citer cet article

Référence papier

Frank Muller, « Un landgraviat d’Alsace pour Bernhard de Saxe-Weimar ? »Revue d’Alsace, 149 | 2023, 47-65.

Référence électronique

Frank Muller, « Un landgraviat d’Alsace pour Bernhard de Saxe-Weimar ? »Revue d’Alsace [En ligne], 149 | 2023, mis en ligne le 01 mars 2024, consulté le 04 octobre 2024. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/alsace/5548 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/11pjm

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Auteur

Frank Muller

Professeur émérite d’histoire moderne, université de Strasbourg, ARCHE

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Le texte seul est utilisable sous licence CC BY-SA 4.0. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.

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