La RDA et le Festival mondial de la jeunesse à Berlin (1973) dans une perspective transnationale : auto-représentation, cultures jeunes, réception
Résumés
L’article analyse le rôle que le Festival mondiale de la jeunesse, qui se déroula en juillet 1973 à Berlin-Est, joua pour la RDA. Pendant les années soixante-dix et donc dans un climat de détente internationale, la RDA avait acquis une position plus importante sur le plan international et avait été reconnue par plusieurs pays occidentaux. L’analyse de documents d’archives est-allemands et de la presse internationale (française, italienne, allemande et des États-Unis) permet d’appréhender le caractère transnational de l’événement et la multiplicité des approches et des réceptions du Festival. Moyen d’auto-représentation du système politique et du parti au pouvoir, le Festival atteint certains objectifs, celui notamment de renforcer le lien entre le gouvernement et la jeunesse, mais plus tard, après le retour à la vie normale, ces jeunes furent déçus et, regrettant ce temps de liberté qu’ils venaient de connaître, se sentirent trahis par l’État socialiste.
Texte intégral
1. Le cadre politique
1Le Festival mondial de la jeunesse et des étudiants (Weltfestspiele der Jugend und Studenten – WFS) de Berlin, en 1973, se déroula à une époque de changements profonds pour la République démocratique allemande (RDA), tant sur le plan intérieur que sur le plan international.
- 1 « VIII Parteitag der SED, vom 15. bis 19. Juni 1971 », in : Dokumente zur Geschichte der SED, Bd. (...)
2Au niveau national, en 1971, Erich Honecker avait remplacé à la tête du Parti socialiste unifié d’Allemagne (SED) Walter Ulbricht, qui en avait été le Premier secrétaire à partir de 1950. Le passage d’Ulbricht à Honecker avait conduit, au moins dans les intentions, à un changement de ligne dans la politique économique et sociale, dans laquelle une attention plus grande était apportée à la consommation, soutenue par la production de biens : Honecker déclara que désormais le devoir principal, c’était l’unité de la politique économique et sociale, et qu’il fallait donc construire ce qu’il appelait une « société du bien-être » socialiste1.
- 2 Marc-Dietrich Ohse, Jugend nach dem Mauerbau. Anpassung, Protest und Eigensinn (DDR 1961-1974), Be (...)
3Il fallait en effet renforcer le consensus politique à l’intérieur du pays et soutenir la comparaison et la compétition permanentes avec le modèle occidental, en premier lieu avec l’« autre Allemagne ». Mais, en même temps, cela introduisait – dangereusement – dans la mentalité et dans les habitudes des citoyens de la RDA les germes d’une culture de la consommation étrangère à l’idéologie officielle2.
- 3 Ullrich Herbert, Geschichte Deutschlands im 20. Jahrhundert, Berlin, C. H. Beck, 2014, p. 1065-106 (...)
- 4 Hermann Wentker, Außenpolitik in engen Grenzen. Die DDR im internationalen System ; 1949-1989, Mun (...)
- 5 iammetta Balestracci, « Zwischen ideologischer Diversifikation und politisch-kulturellem Pragmatis (...)
4En outre, la ligne adoptée par Honecker impliquait de développer des rapports plus étroits avec la République fédérale d’Allemagne (RFA) même, pour obtenir les prêts indispensables au financement de la nouvelle politique économique, dans le cadre d’une amélioration des relations entre les deux États, conséquence de l’Ostpolitik de Willy Brandt3. En effet, entre 1971 et 1972, la RDA avait d’abord signé avec la République fédérale le Transitabkommen (l’Accord de transit), et ensuite le Verkehrsvertrag (le Traité sur la circulation) jusqu’au Grundlagenvertrag (le Traité fondamental) du 21 décembre 1972. De plus, avec la fin de la doctrine Hallstein, le pays était reconnu sur le plan diplomatique par les États occidentaux4 : entre décembre 1972 et le début du Festival, 88 pays le reconnurent officiellement ; parmi les premiers figurait l’Italie, qui reconnut la RDA le 18 janvier 19735. Enfin, le 3 juillet 1973, commençait à Helsinki la Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe (CSCE), à laquelle la RDA participait aux côtés de la RFA, tandis qu’au mois de septembre 1974 les deux pays devenaient membres des Nations unies (ONU).
- 6 H. Wentker, Außenpolitik in engen Grenzen (note 4), p. 22 ; Rolf Steininger, « Entspannung und Abr (...)
- 7 Thomas Brünner, Public Diplomacy im Westen. Die Presseagentur Panorama DDR informiert das Ausland, (...)
- 8 BStU, Archiv der Zentralstelle, MfS – HA VII n. 5272, Hinweise zur politisch-ideologischen Diversi (...)
5En d’autres termes, on entrait dans une période clé pour la RDA : sur la base de rapports étroits avec l’URSS et avec les pays du bloc socialiste, il s’agissait d’élargir un réseau de contacts avec les pays occidentaux6, que l’on désirait autant qu’on les craignait. Si tout cela signifiait naturellement une reconnaissance importante pour la RDA, ce qu’elle souhaitait depuis longtemps7, l’intensification des contacts avec les Allemands de l’Ouest et les nouveaux rapports avec l’Occident, alors secoué par la crise économique et sociale, ébranlé par les grèves et les protestations des ouvriers et, tout particulièrement par la contestation des femmes et des jeunes8, faisaient naître en même temps craintes et tensions.
6Dans ce contexte, le Festival mondial de la jeunesse et des étudiants, qui eut lieu à Berlin-Est du 28 juillet au 5 août 1973, fut bien plus qu’une « simple » rencontre de jeunes et s’annonçait de première importance pour la RDA et sa classe dirigeante.
- 9 Cf. Klemens Vogel, Die Weltfestspiele damals und heute, www.bpb.de, 16.07.2003, dernière consultat (...)
- 10 A. Ruhl, Stalin-Kult und Rotes Woodstock (note 9), p. 20-23.
- 11 Erich Honecker, Zur Jugendpolitik der SED : Reden und Aufsätze, 2, Berlin, Neues Leben, 1977, p. 4 (...)
7Il s’agissait en effet du dixième Festival de la jeunesse du monde communiste, mais c’était le premier qui se tenait en RDA après la construction du Mur en 19619. Auparavant, le troisième Festival s’était déjà tenu à Berlin en 1951, après celui de Prague en 1947 et celui de Budapest en 1949. Il s’était déroulé dans un climat politique propre au stalinisme et dans le contexte d’une forte opposition politique et d’une concurrence virulente entre les zones occidentales et la zone orientale de Berlin, à quoi s’ajoutaient des problèmes considérables d’organisation et d’approvisionnement. Pendant le Festival, la police de Berlin-Ouest et les jeunes de la Freie Deutsche Jugend (FDJ, Jeunesse libre allemande) s’étaient durement affrontés. À cet égard, il convient de souligner qu’Erich Honecker, qui remplissait depuis 1951 la fonction de président de la Jeunesse libre allemande, avait joué un rôle essentiel autant dans l’organisation du Festival que dans la marche vers Berlin-Ouest des jeunes revêtus de l’uniforme de la FDJ, qui avait provoqué les affrontements avec la police10 : cette fois, il fallait donc prévenir tout incident et toute violence. Après l’annonce officielle de l’Internationales Vorbereitungskomitee (Comité international de préparation du Festival) en janvier 1972, au début de l’organisation du Festival, Honecker en avait souligné la double signification de « Fest der Lebensfreude » (fête de la joie de vivre) et de « Ereignis von großer politischer Bedeutung »11 (événement d’une grande importance politique). Comment il remplit cette double fonction, quels en étaient les buts et quels en furent les résultats, voici le sujet de cet article.
2. L’organisation du Festival
- 12 Mählert/Stephan, “Blaue Hemden, rote Fahnen” (note 4), p. 195; Gerd Dietrich, « Eine ‘weltoffene’ (...)
- 13 Il existe de très nombreuses publications consacrées au Festival. Je renvoie plus particulièrement (...)
- 14 Stephen Lovell, « Communist Propaganda and Media in the Era of the Cold War », in : Juliane Fürst, (...)
8La candidature de Berlin comme lieu de la manifestation, lancée en juin 1971 par le Zentralrat12, et la mise en scène du Festival, soignée, précise et ambitieuse, apparaissaient fondamentales pour renforcer et « repositionner » l’image internationale de la RDA et pour acquérir une véritable crédibilité tant à l’Ouest que dans le monde communiste ; dans un moment délicat de mutation de la société est-allemande, on en attendait également d’importantes retombées sur le plan politique national. Cela devait être en même temps un événement servant la propagande ; il s’agissait de montrer au monde les résultats atteints sur les plans politique, social et économique, et de mobiliser la société est-allemande tout entière ; en lançant un appel aux jeunes, on voulait vérifier implicitement leur fidélité et leur adhésion à l’État socialiste13. En outre, le Festival apparaissait à la population de la RDA comme une occasion inédite de liberté, de pluralisme et d’ouverture au monde occidental. Il s’agissait aussi d’obtenir que le programme simultané d’ouverture et de fermeture politique et culturelle qu’Erich Honecker avait défini dès son accession à la tête du parti dirigeant soit reconnu à l’extérieur comme à l’intérieur de la RDA14.
- 15 Cf. John Kenneth Galbraith, The Affluent Society, United States, Houghton Mifflin, 1958.
- 16 Cf. Denise Wesenberg, « Die X. Weltfestspiele der Jugend und Studenten 1973 in Ost-Berlin. Kosten (...)
9Le but du Parti socialiste unifié était donc de donner, grâce au Festival, l’image d’une société ouverte, accueillante, pacifique et solidaire avec le monde entier, conformément au contexte de politique internationale tournée vers la détente, mais aussi de montrer une société moderne et avancée, économiquement solide et bien organisée, une « affluent society » socialiste en quelque sorte15. Le centre de Berlin fut ensuite rénové, avec de grandes avenues et de nouveaux bâtiments dont les travaux avaient commencé dès le début de l’année 1972. L’Alexanderplatz surtout, avec la nouvelle horloge au centre de la place, devait représenter le symbole de cette ville moderne ; on réorganisa également les transports et on assura l’approvisionnement en nourriture et en boissons16.
- 17 Ibid., p. 60.
- 18 Institut für Zeitgeschichte, Archiv (IFZ, Archiv), MS 2214, Joseph Scholmer, Doc. : Deutschland Fu (...)
10Selon une inspiration entrepreneuriale orientée vers les besoins du marché, le Handelsverband Jugendmode et le Modeinstitut der DDR dessinèrent et fabriquèrent des vêtements, des T-shirts, des tenues et des foulards colorés ornés du logo du Festival17. Plus de 40 000 pièces furent produites pour les jeunes participant au Festival, tandis que, grâce au volontariat – et donc bénévolement – (Subbotniks), 1 700 000 membres (sur 1 900 000) de la FDJ furent employés dans l’organisation du Festival et garantirent le nettoyage et le fonctionnement des stations de métro, des gares et des moyens de transport (opération Fahrt frei), ainsi que l’ouverture de tous les points de vente de Konsum18.
- 19 Cf. Sophie Lorenz, « “Heldin des anderen Amerikas”. Die DDR-Solidaritätsbewegung für Angela Davis, (...)
- 20 BundesArchiv, Berlin, (BArch), DR 1/ 10460 (1972-78), Ministerium für Kultur, Jahreseinschätzung d (...)
- 21 Mählert/Stephan, “Blaue Hemden, rote Fahnen” (note 4), p. 202-203.
- 22 Cf. IFZ, Archiv, ED 369/205, Peter Christian Ludz, Zentral Institut für Jugendforschung, Lipsia, « (...)
- 23 BArch, DR 1/19242, Ministerium für Kultur, Konferenze der Kulturminister sozialistischer Länder, 1 (...)
- 24 Manfred Rexin, Koexistenz – Stabilisation oder Labilisierung der DDR ?, conférence lors du colloqu (...)
- 25 Cf. Déclaration de Honecker à la 9. Tagung du Zentral Komitee (9e Conférence du Comité central du (...)
11Quant à la volonté de la RDA de se montrer ouverte, pacifique et solidaire envers l’Occident, le thème du Festival et le fait que les jeunes générations soient placées en son centre apparaissaient comme un choix particulièrement pertinent et efficace, répondant parfaitement aux attentes internationales et intérieures. Le thème central du Festival, « La solidarité », était en effet à la fois un sujet traditionnel de l’idéologie socialiste et un moyen efficace pour la RDA de s’affirmer sur la scène internationale. Les Nations unies avaient en effet dédié l’année 1971 à la lutte contre le racisme et dès le mois de janvier 1971, la RDA s’était engagée dans la campagne de solidarité pour Angela Davis, femme noire et « rouge »19 ; le fait d’accueillir dans la capitale, sans préjugés idéologiques, des jeunes du monde entier, répondait à la ligne définie par l’Unesco, dont la RDA était devenue membre en 1972, notamment avec la création du Bureau pour le théâtre des jeunes et pour l’enfance (Büro für internationale Fragen des Kinder- und Jugendtheaters)20. L’attention envers les jeunes, attestée entre autres par des études et de nombreuses recherches est-allemandes sur la période, ainsi que par l’entrée en vigueur de la nouvelle loi sur la jeunesse (Jugendgesetz) en janvier 197421, résultait également de la conviction que, privés d’expérience impérialiste et donc plus facilement influençables22, les jeunes constituaient le groupe cible décisif de l’opposition politique. La volonté et/ou la nécessité de s’ouvrir à l’Occident avaient conduit la RDA non seulement à s’entendre avec les autres pays du bloc socialiste sur les choix à faire23, mais aussi à accorder une attention particulière aux moyens de communication (Radio et TV). À la suite d’analyses et d’enquêtes, on s’efforça d’améliorer l’offre à l’aide de nouveaux programmes télévisés24, comme par exemple le Kulturmagazin en 197325.
- 26 BArch, DR 1/19242, Ministerium für Kultur, Konferenze der Kulturminister sozialistischer Länder (n (...)
- 27 IFZ, Archiv, ED 369/205, Ludz/Hilbig, « Erfahrungen mit dem Kulturmagazin des DDR-Fernsehens » (no (...)
12L’objectif n’était pas seulement de protéger la société et les jeunes est-allemands de la propagande ou de l’influence capitalistes, mais d’utiliser la radio et la télévision pour influencer l’Occident. La Détente et la coexistence pacifique n’étaient pas considérées comme la fin de l’opposition idéologique ; au contraire, la réunion des ministres de la Culture des pays de l’Est avait débouché sur l’idée que « la lutte des classes sur le terrain idéologique devenait plus dure et qu’il devenait encore plus urgent d’échanger les informations et les expériences pour renforcer l’offensive idéologique du socialisme par les moyens de la culture » (« der Klassenkampf auf ideologischem Gebiet verschärft und zur Verstärkung der ideologischen Offensive des Sozialismus mit den Mitteln der Kultur, des Austauschs von Erfahrungen und Informationen immer dringender wird »)26. Le responsable de l’émission Kulturmagazin à la télévision de la RDA déclara : « Nous avons naturellement un point de vue politique mondial » (« Wir haben selbstversändlich einen weltanschaulichen und politischen Standpunkt ») mais « nous ne jouons pas la carte du pluralisme » (« wir spielen nicht Pluralismus »)27.
- 28 A. Ruhl, Stalin-Kult und Rotes Woodstock (note 9), p. 59-62 ; Carsten Schröder, « ‘Horch, was komm (...)
13Dans ces conditions, le Festival se présenta comme une occasion pour promouvoir le socialisme et ses valeurs non seulement chez les jeunes Occidentaux mais aussi et en premier lieu parmi les militants de la FDJ engagés à Berlin dans le déroulement de cette manifestation culturelle. L’ambition de se confronter à des cultures et des visions différentes exigeait aussi des jeunes de la FDJ une excellente préparation idéologique et culturelle, car ces derniers devaient pouvoir répondre aux critiques éventuelles des visiteurs, encore considérés comme ennemis potentiels. La Commission du Parti pour la préparation et la conduite du Xe Festival mondial de la jeunesse et des étudiants de 1973 (Parteikommission zur Vorbereitung und Durchführung der X. Weltfestspiele der Jugend und Studenten 1973) imposa donc aux étudiants, dans le cadre de cours de formation et d’instruction, ou dans celui de « l’Année d’étude pour les militants de la FDJ 1972/3 » (FDJ-Studienjahr 1972/3), l’étude du Manifeste du parti communiste de Karl Marx, la connaissance et la maîtrise des problèmes du mouvement mondial de la jeunesse, des réalités de la RDA, et aussi des statuts des organisations de jeunesse des partis étrangers, en premier lieu de celles de la RFA. Étaient ainsi privilégiés, parmi les sujets principaux, l’unification allemande, le droit à l’autodétermination et la liberté personnelle28.
- 29 BArch, SAPMO, DY 24/E 14620, Zentralrat der FDJ, Die Aufgaben der FDJ bei der unmittelbaren Vorber (...)
- 30 Bundesbeauftragter für die Unterlagen des Staatssicherheitsdienstes der ehemaligen Deutschen Demok (...)
- 31 BStU, MfS, BV Magdeburg, 671, Arbeitsplan der Arbeitsgruppe Jugend der Bezirksverwaltung Magdeburg (...)
14Toutefois, aux yeux du Parti socialiste unifié d’Allemagne, la préparation théorique des jeunes n’était pas suffisante, non seulement parce que la liberté – inédite – faisait peur, mais surtout parce que les dirigeants du Parti soutenaient que les jeunes ne comprenaient pas le lien nécessaire entre la coexistence pacifique d’un côté et l’aggravation de la lutte des classes entre socialisme et impérialisme de l’autre29. Le Ministère pour la sécurité de l’État (MfS) joua donc également un rôle fondamental à l’occasion de ce moment de liberté, non seulement avant et pendant le Festival, mais aussi au sein de la société est-allemande et à l’étranger. Cela passa par le contrôle systématique (jusqu’à l’espionnage) en République fédérale et dans les autres pays du monde des partis et des organisations politiques et syndicales étrangères (Jungsozialisten du SPD, Junge Union de la CDU/CSU, Églises, organisations maoïstes) qui participèrent au Festival, grâce aux réseaux des Vorbereitungskomitee (comités de préparation) du Xe Festival30. À l’intérieur du pays, avec l’Aktion Banner – nom de code des opérations assignées aux agents d’après l’ordre 13/73 du ministre Erich Mielke – le MfS mit en place parmi les jeunes des groupes de « collaborateurs officieux » (inoffizielle Mitarbeiter, IM) et de « collaborateurs sociaux pour la sécurité » (gesellschaftliche Mitarbeiter für Sicherheit, GMS), qui devaient « discuter » avec les « ennemis » et les contrôler pendant le déroulement du Festival : « ennemis » (Feinde), voilà comment, dans les documents du MfS31, on appelait les visiteurs provenant des pays non socialistes.
- 32 BStU, MfS, Archiv der Zentralstelle, HA IX, Nr. 5354, Kriminalpolizei, Wesentliche Ergebnisse der (...)
- 33 Ibid., p. 7 et graphique 8, p. 21 ; cf. Friederike Reininghaus, Esther Schabow, “Meine Kindheit ka (...)
- 34 BStU, MfS, Archiv der Zentralstelle (note 32), p. 3 et graphique 1, p. 14.
15La RDA connut alors un véritable paradoxe : pour donner l’apparence d’un pays ouvert et d’un socialisme à visage humain, l’État multiplia les arrestations et renforça la répression. Dans la première moitié de 1973, on compta 977 procédures d’enquête contre 683 dans la première moitié de 197232. Ainsi, 3 055 prétendus « antisociaux » furent enfermés dans des structures psychiatriques (Spezialkinderhöfe – Maisons spéciales pour enfants) et des établissements de travail pour jeunes jugés asociaux (Jugendwerkhöfe) (voir tableau 1)33. En outre, dans la première moitié de 1973, les procédures d’enquête pour comportement antisocial avaient augmenté de 231,3 % (6 635 cas) par rapport à la même période de l’année précédente (soit 2 003 cas) (voir tableau 2)34.
3. Le Festival et son accueil
- 35 La presse internationale accorda beaucoup de place à l’événement, cf. « Germania orientale. È mort (...)
- 36 G. Dietrich, « Eine ‘weltoffene’ Diktatur » (note 12), chapitre 1.
- 37 Gisela Steineckert, Joachim Walther, Neun-Tage-Buch. Die X. Weltfestspiele in Berlin : Erlebnisse, (...)
16Le Festival se déroula du 28 juillet au 5 août, sans interruption malgré la mort de Walter Ulbricht, ex-secrétaire du SED et président du Conseil d’État de la RDA35. Participèrent au Festival 25 646 hôtes étrangers dont 19 136 délégués du Festival, représentant 1 700 organisations internationales venues de 140 pays. Le nombre des délégués est-allemands du Festival s’élevait à 288 000 et celui des participants (jeunes, pionniers et FDJ) à 500 00036. Après l’ouverture solennelle du 28 juillet, les sept journées suivantes furent consacrées aux différentes déclinaisons de la lutte anti-impérialiste et de la solidarité ; au total, 1 800 initiatives donnèrent lieu à des rencontres politiques, culturelles et sportives37.
17Quel a été le bilan du Festival ? Et surtout quel a été l’impact sur les jeunes d’un côté et sur l’opinion publique internationale de l’autre ?
- 38 A. Ruhl, Stalin-Kult und Rotes Woodstock (note 9), p. 96-97 ; cf. Franz Kössler, « Si è concluso a (...)
18Le slogan du Festival, consacré à « la solidarité anti-impérialiste, à la paix et à l’amitié », pouvait trouver un large consensus chez des « acteurs » très différents. En effet, bien que la plupart des jeunes étrangers qui participèrent au Festival aient appartenu à des organisations liées au World Federation of Democratic Youth (WFDY) et à des mouvements de jeunesse des partis communistes, la composition globale des participants était très hétérogène : on y retrouvait des jeunes associés aux partis socialistes ou aux partis chrétiens-sociaux ou même aux organisations chrétiennes, on y retrouvait aussi des jeunes de la gauche extrême comme les guérilleros du Frelimo et les militants des mouvements pour les droits civiques ou révolutionnaires38. De ce fait, la perception du Festival était très complexe, tant les publics étaient hétérogènes.
- 39 C. Schröder, « ‘Horch, was kommt von draußen rein’ » (note 28), chapitre 3. Cf. aussi, Der Spiegel(...)
- 40 IFZ, ARCHIV, B. MS 2214, Joseph Scholmer, Doc. : Deutschlandrundfunk, Sonderschichten fürs Festiva (...)
19Pour la RFA participaient au Festival les Jungsozialisten du SPD et les militants de la Junge Union de la CDU/CSU, mais aussi les organisations de jeunesse des Églises évangéliques (l’Arbeitgemeinschaft Evangelischer Jugend, AEJ). Pour les visiteurs de la RFA, l’important n’était pas seulement la solidarité, mais surtout le délicat rapport entre les deux Allemagnes. Les Allemands de l’Ouest voyaient dans le Festival l’occasion de discuter avec les jeunes de l’autre Allemagne des problèmes concernant la question allemande : la Junge Union entendait parler de l’unification et de la liberté individuelle ; les Jungsozialisten voulaient quant à eux aborder la question de la Détente39. À cet égard, il est intéressant de voir que dans une émission de Deutschlandfunk consacrée à la préparation du Festival, le présentateur se demanda si la manifestation serait un forum de propagande ou bien consacrerait la liberté d’opinion, en concluant : « Le Festival sera un test pour voir comment les États communistes se comportent face à la Détente Est-Ouest » (« Die X. Weltfestspiele werden ein Test sein, wie es die kommunistischen Staaten mit der Ost-West-Entspannung halten »)40.
- 41 C. Schröder, « ‘Horch, was kommt von draußen rein’ » (note 28), chapitre 5.
- 42 Manfred Rexin, « Westdeutsche Jugendverbände bei den X. Weltfestspielen », Deutschland Archiv, 6 ( (...)
20Pour autant, à la fin du Festival, la presse et les organisations de jeunesse de la République fédérale eurent l’impression que les jeunes de l’autre Allemagne étaient bien plus liés à l’État qu’elles ne l’avaient pensé, même si cela n’était pas nécessairement pour des raisons idéologiques41. Elles considérèrent aussi que le Festival avait permis le dialogue et la confrontation aussi bien entre les jeunes Allemands de l’Ouest et de l’Est, qu’entre des cultures politiques différentes42.
- 43 Tito Sansa, « C’è clima di guerra fredda a Berlino divisa dal muro », La Stampa, 14.07.1973 et T. (...)
- 44 Franco Petrone, « Le giornate dell’antimperialismo al centro del Festival di Berlino », L’Unità, 3 (...)
- 45 On considéra le Festival surtout par rapport à la mort d’Ulbricht : Vittorio Brunelli, « Morto Ulb (...)
- 46 F. Kössler, « Si è concluso a Berlino il 10° Festival della gioventù » (note 38).
21La délégation italienne, représentée par des jeunes communistes, socialistes, catholiques, démocrates-chrétiens, indépendants, laïcs (comme les républicains par exemple) pour un nombre total de 900 personnes environ, adoptait, quant à elle, des positionnements très divers, qui allaient de la simple curiosité à une adhésion politique totale, en passant par la volonté de promouvoir parmi les jeunes les idéaux du pluralisme ou de la foi chrétienne. Le problème de la liberté personnelle restait quand même central. Avant le début du Festival, la presse « bourgeoise » manifestait en effet surtout un véritable scepticisme envers cette « ouverture » de la RDA. Le 18 juillet 1973 par exemple, le correspondant à Berlin du quotidien La Stampa, Tito Sansa, intitula son article : « Pour le Festival de la jeunesse, Berlin-Est craint la ‘contagion des maoïstes occidentaux’ » (« Per il Festival della gioventù, Berlino Est teme il ‘contagio dei maoisti occidentali’ »). Quatre jours auparavant, il avait aussi écrit : « Il règne un climat de guerre froide à Berlin divisé par le mur », en dénonçant l’interdiction faite aux Berlinois de l’Ouest d’accéder à Berlin-Est. De fait, la décision du 14 juillet 1973 de bloquer l’accès aux habitants de Berlin-Ouest pour des raisons de place fut ensuite abandonnée face à l’opposition des puissances occupantes de Berlin, y compris de l’Union soviétique43. À l’exception de L’Unità, qui lui dédia plusieurs articles, en célébrant le Festival « de l’anti-impérialisme »44, la presse italienne ne consacra que peu de place à l’événement : l’image de la RDA comme pays ouvert ne convainquit pas tout le monde, et on souligna les contradictions entre une présumée « ouverture » internationale et la ségrégation des citoyens45. Sur ce point, le jugement du Manifesto était sévère : organisation parfaite, mais absence de débat politique digne de ce nom ; exclusion des camarades chinois et de la gauche extraparlementaire allemande ; pauvreté des concepts critiques des camarades est-allemands. « S’il y avait une confrontation politique, elle était au niveau individuel »46.
- 47 F. Petrone, « Inaugurato il X festival mondiale della gioventù » (note 44) ; cf. aussi le Blog Mau (...)
22Cependant, l’impact sur les jeunes fut considérable : le président de la World Federation of Democratic Youth, l’italien Roberto Viezzi, se montrait ravi ; les jeunes de la Fédération de la jeunesse communiste italienne (FGCI) aussi bien que ceux d’autres pays rappelèrent que le Festival était une expérience de liberté : « D’une manière ou d’une autre, nous nous sommes tous amusés. À Berlin, beaucoup d’entre nous ont éprouvé des émotions différentes, des certitudes sur la valeur du communisme, une nouvelle force pour les luttes qui nous attendaient dans les mois suivants » (« Chi in un modo, chi nell’altro ci divertimmo tutti. A Berlino molti di noi trovarono emozioni di ogni tipo, certezze sul valore o meno del comunismo, nuova linfa per le lotte che ci attendevano nei mesi successivi »)47.
- 48 Ina Merkel, « Im Spiegel des Fremden. Die Weltfestspiele von 1973 », Kulturation, 2 (2003). Sur la (...)
- 49 Akten zur Deutschen Auslandspolitik (ADAP), 1973, B. I, doc. 4, Le Caire, 05.01.1973, Legationsrat (...)
- 50 S. Lorenz, « “Heldin des anderen Amerikas” » (note 19), p. 57.
23Parmi les organisations de jeunesse des « pays non socialistes », selon la dénomination du SED, présentes à Berlin pour le Festival, ce sont les organisations du tiers-monde, des pays arabes et de l’« autre Amérique », principaux destinataires du mot d’ordre de la solidarité, qui furent les véritables actrices. Les invités d’honneur étaient d’ailleurs Yasser Arafat et Angela Davis. Connaissant des situations politiques et sociales très difficiles, les organisations arabes et celles du tiers-monde étaient les plus enthousiastes et les plus ouvertes envers la RDA et le Festival. Pour ces dernières, la RDA était un pays qui les soutenait, dans lequel elles rencontraient des héros pour la jeunesse, et le Festival en effet les célébra et leur accorda une place importante48 : l’Union générale des travailleurs palestiniens, qui était interdite en RFA, était représentée, et le président de l’OLP, Yasser Arafat, fut reçu avec les honneurs dus à un chef d’État. Dans une conférence de presse, il se livra à une violente attaque contre la République fédérale, qu’il accusa de fomenter avec Israël un complot contre le peuple palestinien49. Sur un autre plan, concernant l’« autre Amérique », c’est-à-dire la délégation des États-Unis, composée de 300 jeunes dont 40 % de noirs, la RDA s’était mobilisée pendant deux ans pour obtenir la remise en liberté d’Angela Davis, chef de la délégation américaine. Le Communist Party USA (Parti communiste des USA), qu’elle représentait, voyait dans le système socialiste et surtout dans la RDA un partenaire clé, car selon les déclarations publiques d’Angela Davis « la façon dont la RDA a quasiment supprimé les influences du fascisme, de l’antisémitisme et du racisme peut être très utile dans notre lutte contre le racisme dans ce pays [les États-Unis] » (« the way in which the GDR virtually has eradicated the influences of fascism, antisemitism and racism can be very helpful in our struggle against racism in this country »)50.
- 51 « […] other America, which is composed of, as one East German said, ‘Angela Davis and blacks and t (...)
24Toutefois, le National Review Bulletin lui répondit en jugeant de manière très sévère le Festival, défini purement et simplement comme un rassemblement communiste (Communist-run gathering) dans une ville ensanglantée (bloodied city). En outre, il critiqua surtout le rôle d’Angela Davis qui prétendait être la seule représentante des États-Unis, ou mieux de « l’autre Amérique », qui « selon les déclarations d’un Allemand de l’Est, se compose d’Angela Davis, des noirs et de ceux qui pensent comme nous »51.
- 52 Craig R. Whitney, « East Berlin Festival Weekends », New York Times, 06.08.1973.
25Le correspondant du New York Times, Craig R. Whitney, exprima des idées comparables, sur un ton moins dur toutefois. Il écrivit ironiquement que l’ambiance du festival « rappelait plutôt un grand festival de rock américain » (« was much like that at a big American rock festival »). Tout en soulignant l’ordre, la propreté et la rénovation complète du centre de Berlin, le journaliste affirmait que le but du Festival « était moins de brandir la bannière de la ‘solidarité’ que de célébrer le passage à l’âge adulte de la RDA malgré le Mur » (« keeping the banner of “solidarity” aloft than celebrating the coming of age of the German Democratic Republic despite the Berlin wall »). Il était aussi sceptique envers le soit disant Free speech qui aurait caractérisé la discussion politique, alors que la liberté d’expression ne se pratiquait pas dans les rencontres officielles mais uniquement dans les rues. Il regrettait par ailleurs le fait qu’on ne discutât absolument pas de la liberté d’expression pour les artistes et pour les écrivains : un séminaire sur « le rôle de la culture et de l’art socialistes dans le développement de la personnalité socialiste » à l’Université Humboldt avait été annulé sans aucune explication52.
- 53 Daniel Vernet, « Le Festival de la jeunesse ne sera pas interrompu », Le Monde, 03.08.1973.
- 54 Daniel Vernet, « Le dixième Festival de la jeunesse a été un succès politique pour Berlin-Est », L (...)
- 55 Vladislav M. Zubok, « Soviet foreign policy from détente to Gorbachev, 1975-1985 », in : Melvyn P. (...)
26Sur un autre plan, la position du journal Le Monde semble intéressante. Le grand quotidien français du soir, tout en négligeant l’événement et tout en se contentant d’évoquer les obsèques d’Ulbricht53, considérait au contraire que le Festival était « un succès politique pour Berlin-Est », qui avait su réunir autour des thèmes de la Détente, de la sécurité et de la coopération internationale les représentants de mille sept cents organisations venues d’horizons politiques et idéologiques différents, en adoptant la conception que l’on avait de la coexistence pacifique dans le camp soviétique54. Ce jugement sous-entendait une évaluation plus générale et plus ample des équilibres internationaux et, en comparaison avec Ulbricht, reconnaissait la plus grande adéquation (ou subordination ?) entre la politique de Honecker et la ligne de la politique étrangère de Brejnev55.
- 56 Steineckert/Walther, Neun-Tage-Buch (note 37).
- 57 BStU, MfS, ZOS 1173, Gesamteinschätzung der feindlich-negativen Handlungen bzw. Vorkommnisse in de (...)
- 58 BArch, SAPMO, DY 30/vor. SED/18052, Abschließende Informationen über die Arbeit des Ministerrats u (...)
- 59 Cf. les documentaires de la DEFA consacrés au Festival : Wir waren in Berlin, 45.30 minutes, 1973, (...)
27Quant à la RDA, les effets du Festival y furent importants. L’événement fut sans doute un succès politique et une réussite en termes d’image56. L’Aktion Banner fonctionna et le MfS n’enregistra que 73 accidents mineurs, dont 38 à Berlin et 35 dans toute la RDA57 ; le Politbüro considéra le Festival comme un « grand succès politique » (« großer politischer Erfolg ») et souligna que « l’attitude des jeunes envers la RDA et la fierté face aux conquêtes du socialisme » (« Einstellung der Jugend zur DDR, Stolz auf die sozialistischen Errungenschaften ») s’étaient stabilisées58. Sur le plan de la communication médiatique, la RDA utilisa amplement autant la presse écrite que la télévision et le cinéma pour diffuser l’image du Festival, à l’intérieur et à l’extérieur : le Neues Deutschland et Junge Welt couvrirent entièrement l’événement ; le Kulturmagazin consacra aussi de nombreux reportages au Festival ; la DEFA produisit aussi de nombreux courts-métrages, qui furent envoyés aux secrétariats des « partis frères » occidentaux59.
- 60 I. Merkel, « Im Spiegel des Fremden » (note 48) ; cf. Mark Keck-Szajbel, « A Cultural Shift in the (...)
28Pour les jeunes de RDA, qui jusque-là n’avaient eu de contacts qu’avec les autres pays socialistes, le Festival fut l’occasion de faire l’expérience de la liberté dans leur propre pays et de rencontrer pour la première fois des jeunes qui venaient des pays occidentaux et du tiers-monde. Ce fut pour eux un moment certes politique, mais surtout existentiel, à une époque où le contexte politique international (coexistence pacifique, Traité fondamental et réglementation des visites et du trafic avec la RFA, Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe) pouvait leur faire espérer un tournant de la RDA dont le Festival n’était que le premier pas. Pour la jeunesse est-allemande, le Festival était (et il le fut en effet) l’occasion d’expérimenter une nouvelle façon de faire de la politique : dans les rues, à travers la musique (le SED accepta en effet le Festival de rock, alors qu’en 1965 les groupes de rock avaient été interdits), en discutant, en savourant la liberté individuelle et même sexuelle60. Pour la première fois dans leur pays, les jeunes vécurent effectivement un climat de liberté et d’ouverture – quoique contrôlée – et cette expérience renforça le lien avec l’État socialiste, comme les observateurs occidentaux le remarquèrent. Ces jeunes espéraient ainsi ingénument qu’il ne s’agissait pas d’une parenthèse, mais d’un tournant, comme le contexte politique international pouvait le laisser croire.
- 61 I. Merkel, « Im Spiegel des Fremden » (note 48), écrit au chapitre « Hinter seine Erfahrungen kann (...)
29Le retour à la normalité et au passé provoqua dès lors une profonde désillusion, il fut vécu comme une trahison. Le Festival se révéla n’avoir été qu’une auto-représentation à des fins de propagande du Parti socialiste unifié au pouvoir, un parti qui perdit alors en crédibilité. La confiance dans l’État diminua, le scepticisme et le sentiment d’un manque de perspectives se répandirent, et quelques années plus tard, le MfS nota un détachement croissant de la jeunesse vis-à-vis de l’État. L’interprétation d’Ina Merkel, spécialiste de la période mais également jeune protagoniste et témoin de cet événement, selon laquelle ce furent justement les jeunes du WFS qui, en 1989, alors âgés de 30 à 40 ans, furent les protagonistes de la chute du Mur, s’en trouve confortée : des jeunes issus de cette génération qui avait déjà éprouvé un souffle de liberté à Berlin, et, qui désormais, dans le nouveau contexte historique et politique international, n’avait plus l’intention de le perdre61.
Notes
1 « VIII Parteitag der SED, vom 15. bis 19. Juni 1971 », in : Dokumente zur Geschichte der SED, Bd. 3 : 1971-1986, Berlin, 1986, p. 24 ; Hermann Weber, Die DDR 1945-1990, Munich, Oldenbourg, 2012, p. 80-86 ; Jeffrey Kopstein, The Politics of Decline in East Germany, 1945-1989, Chapel Hill/Londres, University of North Carolina Press, 1997, p. 72-75.
2 Marc-Dietrich Ohse, Jugend nach dem Mauerbau. Anpassung, Protest und Eigensinn (DDR 1961-1974), Berlin, Links, 2003, p. 285-286 ; Andreas Malycha, « Der “Konsumsozialismus” der Honecker-Ära und der Eklat um die Erhöhung der Verbraucherpreise im Herbst 1979 », Deutschland Archiv, 2 (2012), p. 305-318 ; pour une comparaison, Anna Ivanova, « Shopping in Beriozka : Consumer Society in the Soviet Union », Zeithistorische Forschungen/Studies in Contemporary History, 2 (2013), p. 243-263 ; Ina Merkel, « Consumer Culture in the GDR, or How the Struggle for Antimodernity Was Lost on the Battleground of Consumer Culture », in : Susan Strasser, Charles McGovern et Matthias Judt (éd.), Getting and Spending. European and American Consumer Societies in the Twentieth Century, German Historical Institute, Cambridge University Press, 1998, p. 285 ; Jonathan R. Zatlin, The Currency of Socialism. Money and Political Culture in East Germany, Cambridge, Cambridge University Press, 2007.
3 Ullrich Herbert, Geschichte Deutschlands im 20. Jahrhundert, Berlin, C. H. Beck, 2014, p. 1065-1067 ; Hermann Wentker, « 1972 – Ein Schlüsseljahr für die innerdeutschen Beziehungen. Von der Entspannungspolitik zum Grundlagenvertag im Kontext internationaler Politik », in : Andreas H. Apelt, Robert Grünbaum, Jens Schöne (éd.), 2 x Deutschland. Innerdeutsche Beziehungen 1972-1990, Halle, Mitteldeutscher Verlag, 2013, p. 35-65 ; Dietmar Petzina, « The Economic Dimension of the East-West Conflict and the Role of Germany », Contemporary European History, 3/2 (1994), p. 209-210.
4 Hermann Wentker, Außenpolitik in engen Grenzen. Die DDR im internationalen System ; 1949-1989, Munich, Oldenbourg, 2007, p. 319-363 ; Ulrich Mählert, Gerd-Rüdiger Stephan, “Blaue Hemden, rote Fahnen”. Die Geschichte der Freien Deutschen Jugend, Opladen, Leske+Budrich, 1996, p. 202-203.
5 iammetta Balestracci, « Zwischen ideologischer Diversifikation und politisch-kulturellem Pragmatismus. Die Beziehungen zwischen der Partito Comunista Italiano und der SED (1968-1989) », in : Arnd Bauerkämper, Francesco Di Palma (éd.), Bruderparteien jenseits des Eisernen Vorhangs. Die Beziehungen der SED zu den kommunistischen Parteien West- und Südeuropas (1968-1989), Berlin, Ch. Links, 2011, p. 175.
6 H. Wentker, Außenpolitik in engen Grenzen (note 4), p. 22 ; Rolf Steininger, « Entspannung und Abrüstung im Kalten Krieg. Der KSZE-Prozess und seine Auswirkungen auf die innenpolitischen Situationen in Ost und West », in : Apelt/Grünbaum/Schöne, 2 x Deutschland (note 3), p. 111-114 ; Marianne Howarth, « Die Westpolitik der DDR zwischen internationaler Aufwertung und ideologischer Offensive (1966-1989) », in : Ulrich Pfeil (éd.), Die DDR und der Westen 1949-1989. Eine Einführung, Berlin, Ch. Links, 2001, p. 90-92.
7 Thomas Brünner, Public Diplomacy im Westen. Die Presseagentur Panorama DDR informiert das Ausland, Francfort-sur-le-Main, Peter Lang, 2011, p. 77-82.
8 BStU, Archiv der Zentralstelle, MfS – HA VII n. 5272, Hinweise zur politisch-ideologischen Diversionstätigkeit gegen die X. Weltfestpiele de Jugend und Studenten 1973 in Berlin, Berlin, 17.02.1973, p. 6, où l’on soulignait que les jeunes du monde d’aujourd’hui se rebellaient contre tous les pouvoirs, de droite et de gauche. Cf. Traugott Jähnichen, Uwe Kaminsky, Dimitrij Owetschkin (éd.), Religiöse Jugendkulturen in den 1970er und 1980er Jahren : Entwicklungen – Wirkungen – Deutungen, Essen, Klartext Verlag, 2014.
9 Cf. Klemens Vogel, Die Weltfestspiele damals und heute, www.bpb.de, 16.07.2003, dernière consultation le 1er mars 2019 ; Andreas Ruhl, Stalin-Kult und Rotes Woodstock. Die Weltjugendfestspiele 1951 und 1973 in Ostberlin, Marbourg, Tectum Verlag, 2009 ; M.-D. Ohse, Jugend nach dem Mauerbau (note 2), p. 339-356.
10 A. Ruhl, Stalin-Kult und Rotes Woodstock (note 9), p. 20-23.
11 Erich Honecker, Zur Jugendpolitik der SED : Reden und Aufsätze, 2, Berlin, Neues Leben, 1977, p. 448 ; cf. Neues Deutschland, 19.02.1972, p. 1.
12 Mählert/Stephan, “Blaue Hemden, rote Fahnen” (note 4), p. 195; Gerd Dietrich, « Eine ‘weltoffene’ Diktatur. Die DDR am Beginn der 70er Jahre », Kulturation, 2 (2003).
13 Il existe de très nombreuses publications consacrées au Festival. Je renvoie plus particulièrement aux travaux d’Ina Merkel, d’Andreas Ruhl, de Carsten Schröder et de Gerd Dietrich, que je cite dans cet article, et également à la revue historique en ligne Kulturation.
14 Stephen Lovell, « Communist Propaganda and Media in the Era of the Cold War », in : Juliane Fürst, Silvio Pons, Mark Selden (éd.), The Cambridge History of Communism, Cambridge, Cambridge University Press, 2017, p. 361 ; Jean Mortier, « Les artistes est-allemands entre recherche d’autonomie et opposition durant l’ère Honecker (1971-1989) », in : Hélène Camarade, Sibylle Goepper (éd.), Résistance, dissidence et opposition en RDA 1949-1990, Villeneuve d’Ascq, Presses universitaires du Septentrion, 2016, p. 229 ; cf. Erich Honecker, « AP-Interview mit Honecker », Deutschland Archiv, 7 (1974), p. 772.
15 Cf. John Kenneth Galbraith, The Affluent Society, United States, Houghton Mifflin, 1958.
16 Cf. Denise Wesenberg, « Die X. Weltfestspiele der Jugend und Studenten 1973 in Ost-Berlin. Kosten und Nutzen eines ‘antiimperialistischen’ Jugendfestivals », Deutschland Archiv, 4 (2003), p. 656 : on ne voulait pas répéter les faiblesses du précédent festival. Voir surtout Denise Wesenberg, Unter “operativer Kontrolle”. Die X. Weltfestspiele der Jugend und Studenten 1973 in Ost-Berlin, Erfurt, Landeszentrale für politische Bildung, 2008, p. 13-19 ; A. Ruhl, Stalin-Kult und Rotes Woodstock (note 9), p. 55-64 et 95-98.
17 Ibid., p. 60.
18 Institut für Zeitgeschichte, Archiv (IFZ, Archiv), MS 2214, Joseph Scholmer, Doc. : Deutschland Funk, Sonderschichten fürs Festival. Zur Vorgeschichte der Westfestspiele, mardi 26 juin 1973, p. 3-4.
19 Cf. Sophie Lorenz, « “Heldin des anderen Amerikas”. Die DDR-Solidaritätsbewegung für Angela Davis, 1970-1973 », Zeithistorische Forschungen/Studies in Contemporary History, 10 (2013), p. 45 et 49-56.
20 BundesArchiv, Berlin, (BArch), DR 1/ 10460 (1972-78), Ministerium für Kultur, Jahreseinschätzung der Arbeit mit den internationalen Organisationen auf dem Gebiete der Kultur – 1973.
21 Mählert/Stephan, “Blaue Hemden, rote Fahnen” (note 4), p. 202-203.
22 Cf. IFZ, Archiv, ED 369/205, Peter Christian Ludz, Zentral Institut für Jugendforschung, Lipsia, « Massenmedien und sozialistische Jugenderziehung », Theorie und Praxis, 12 (1975), p. 1-5.
23 BArch, DR 1/19242, Ministerium für Kultur, Konferenze der Kulturminister sozialistischer Länder, 1968-1974, 5. Konferenz der Kulturminister der sozialistischen Länder, Varsovie, 29-31.05.1973.
24 Manfred Rexin, Koexistenz – Stabilisation oder Labilisierung der DDR ?, conférence lors du colloque Die DDR vor den Aufgaben der Integration und der Koexistenz, Tutzing, 13-15 juin 1973, p. 1, in IFZ, Archiv, ED 369/98, Peter Christian Ludz, p. 10-11 ; IFZ, Archiv, ED 369/205 ; Peter Christian Ludz, Klaus Hilbig, « Erfahrungen mit dem Kulturmagazin des DDR-Fernsehens », Neue Deutsche Presse, 3 (1976), p. 20-21 ; cf. Claudia Dittmar, Feindliches Fernsehen. Das DDR-Fernsehen und seine Strategien im Umgang mit dem westdeutschen Fernsehen, Bielefeld, Transcript Verlag, 2010, p. 287-311.
25 Cf. Déclaration de Honecker à la 9. Tagung du Zentral Komitee (9e Conférence du Comité central du SED), 29 mai 1973, cité par M. Rexin, Koexistenz (note 24), p. 10 : selon Honecker il fallait améliorer la TV de la RDA plutôt qu’éteindre la TV de la RFA.
26 BArch, DR 1/19242, Ministerium für Kultur, Konferenze der Kulturminister sozialistischer Länder (note 23), p. 2-3; cf. H. Wentker, Außenpolitik (note 4), p. 402 ; cf. aussi, BArch, Stiftung Archiv der Parteien und Massenorganisationen der DDR (SAPMO), DY 34/10679, FDGB – Bundesvorstand, Büro Präs., Protokollbüro, 10. Seminar leitender Kader am 25. und 26. März 1974, Materialien, Rede des Gen. Lamberz, p. 70 : « In der Periode der friedlichen Koexistenz […] stehen wir zum erstenmal vor der Aufgabe, die ökonomische, die wissenschaftlich-technische und staatlich-politische Zusammenarbeit mit einem großen und einflußreichen Teil der bürgerlichen, politischen, kommerziellen und gesellschaftlichen Kreise zu kombinieren mit dem unversöhnlichen ideologischen Kampf gegen sie, gegen die von ihnen vertretene Ordnung. »
27 IFZ, Archiv, ED 369/205, Ludz/Hilbig, « Erfahrungen mit dem Kulturmagazin des DDR-Fernsehens » (note 24), p. 21.
28 A. Ruhl, Stalin-Kult und Rotes Woodstock (note 9), p. 59-62 ; Carsten Schröder, « ‘Horch, was kommt von draußen rein’ : Die X. Weltfestspiele der Jugend und Studenten 1973 in Ost-Berlin – ein Ausdruck der Wende im Verhältnis von Bundesrepublik und DDR ? », Kulturation, 2 (2003), chapitre 2.
29 BArch, SAPMO, DY 24/E 14620, Zentralrat der FDJ, Die Aufgaben der FDJ bei der unmittelbaren Vorbereitung der X. Weltfestspiele der Jugend und Studenten in Berlin, Rede am 22. Mai 1973 an der Jugendhochschule Wilhelm Pieck, p. 12-16.
30 Bundesbeauftragter für die Unterlagen des Staatssicherheitsdienstes der ehemaligen Deutschen Demokratischen Republik (BStU), MfS, ZAIG, 2180, Information über politische Aktivitäten, geplante Störmanöver und negative Erscheinungen in einigen westlichen Ländern, besonders in der BRD, im Zusammenhang mit der Vorbereitung auf die X. Weltfestspiele (streng geheim !), s.d., document N. 481/73, p. 2-14 et ici, Information über die Vorbereitung der Delegierten des Bundes der Deutschen Katholischen Jugend (BDKJ) auf die X. Weltfestspiele, Berlin, 27 juillet 1973, document N. 715/73, p. 50-51.
31 BStU, MfS, BV Magdeburg, 671, Arbeitsplan der Arbeitsgruppe Jugend der Bezirksverwaltung Magdeburg für das Jahr 1973, Magdeburg, 23 janvier 1973, o. 206 ; D. Wesenberg, Unter “operativer Kontrolle” (note 16), p. 19-21 ; cf. Christoph Ochs, « Aktion “Banner“. Operativer Einsatz, Taktik und Strategie des MfS während der X. Weltfestspiele 1973 », Kulturation, 2 (2003).
32 BStU, MfS, Archiv der Zentralstelle, HA IX, Nr. 5354, Kriminalpolizei, Wesentliche Ergebnisse der Arbeit des Dienstzweiges Kriminalpolizei bei der Vorbereitung und Durchführung der X. Weltfestspiele in der Hauptstadt der DDR, Berlin, Berlin, 5 août 1973, p. 4.
33 Ibid., p. 7 et graphique 8, p. 21 ; cf. Friederike Reininghaus, Esther Schabow, “Meine Kindheit kann mir niemand wiedergeben !” Einweisung von Kindern und Jugendlichen in Spezialheime und Jugendwerkhöfe der DDR bis 1989, Berlin, Bürgerbüro E.V., 2013, p. 14-18.
34 BStU, MfS, Archiv der Zentralstelle (note 32), p. 3 et graphique 1, p. 14.
35 La presse internationale accorda beaucoup de place à l’événement, cf. « Germania orientale. È morto Ulbricht », Il Manifesto, 02.08.1973, p. 1 ; Le Monde lui dédia une page entière, intitulée : « La mort de M. Walter Ulbricht », avec les articles de Manuel Lucbert, « La direction du parti et de l’État ne devrait pas être affectée », de Paul-Jean Franceschini, « Un maître d’école saxon » et de Daniel Vernet, « Le Festival mondial de la jeunesse ne sera pas interrompu », Le Monde, 03.08.1973, p. 3 ; s.n., « Un fedele esecutore degli ordini di Mosca. È morto Walter Ulbricht ‘leader’ del P.C. tedesco », Il Popolo, 02.08.1973, p. 8 ; David Binder, « Ulbricht is Dead in East Germany », New York Times, 02.08.1973, p. 1.
36 G. Dietrich, « Eine ‘weltoffene’ Diktatur » (note 12), chapitre 1.
37 Gisela Steineckert, Joachim Walther, Neun-Tage-Buch. Die X. Weltfestspiele in Berlin : Erlebnisse, Berichte, Dokumente, Dortmund, Weltkreis-Verlag, 1974.
38 A. Ruhl, Stalin-Kult und Rotes Woodstock (note 9), p. 96-97 ; cf. Franz Kössler, « Si è concluso a Berlino il 10° Festival della gioventù. Un incontro politico reale solo ai margini del programma ufficiale », Il Manifesto, 07.08.1973, p. 3.
39 C. Schröder, « ‘Horch, was kommt von draußen rein’ » (note 28), chapitre 3. Cf. aussi, Der Spiegel, 06.08.1973 et Die Welt, 02.08.1973.
40 IFZ, ARCHIV, B. MS 2214, Joseph Scholmer, Doc. : Deutschlandrundfunk, Sonderschichten fürs Festival. Zur Vorgeschichte der Weltjugendfestspiele, 26.06.1973, p. 32.
41 C. Schröder, « ‘Horch, was kommt von draußen rein’ » (note 28), chapitre 5.
42 Manfred Rexin, « Westdeutsche Jugendverbände bei den X. Weltfestspielen », Deutschland Archiv, 6 (1973), p. 932-943.
43 Tito Sansa, « C’è clima di guerra fredda a Berlino divisa dal muro », La Stampa, 14.07.1973 et T. Sansa, « Per il festival della gioventù Berlino est teme il contagio dei maoisti occidentali », La Stampa, 18.07.1973 ; « East Germany Won’t Bar Berliners From Festival », New York Times, 17.07.1973, p. 14.
44 Franco Petrone, « Le giornate dell’antimperialismo al centro del Festival di Berlino », L’Unità, 30.07.1973, p. 11 ; « La generazione del Vietnam », L’Unità, 23.07.1973, p. 11 ; F. Petrone, « Inaugurato il X festival mondiale della gioventù », L’Unità, 29.07.1973, p. 13. En ce qui concerne la présence d’Arafat, L’Unità titrait : « Giornata di solidarietà con la lotta degli arabi », 31.07.1973, p. 11.
45 On considéra le Festival surtout par rapport à la mort d’Ulbricht : Vittorio Brunelli, « Morto Ulbricht, l’uomo del muro », Corriere della Sera, 02.08.1973, p. 15 ; « Lutto nazionale a Berlino Est per la morte di Walter Ulbricht », Osservatore Romano, 03.08.1973, p. 1 ; Carlo Belihar, « L’ultimo stalinista », Avanti !, 10.07.1973, p. 3 et « La morte di Ulbricht », Avanti !, 02.08.1973, p. 2.
46 F. Kössler, « Si è concluso a Berlino il 10° Festival della gioventù » (note 38).
47 F. Petrone, « Inaugurato il X festival mondiale della gioventù » (note 44) ; cf. aussi le Blog Maurizio e dintorni. Appunti di viaggio… ma non solo, dédié au Festival, visité pour la dernière fois le 29.01.2019 et aussi le dossier de la Bundeszentrale für politische Bildung, Weltfestspiele 1973, www.bpb.de/themen/PTENMV,0,Weltfestspiele_1973.html (dernière consultation le 29.01.2019).
48 Ina Merkel, « Im Spiegel des Fremden. Die Weltfestspiele von 1973 », Kulturation, 2 (2003). Sur la politique et les intérêts de la RDA envers les Palestiniens, cf. Lutz Maeke, DDR und PLO. Die Palästinapolitik des SED-Staates, Berlin/Boston, De Gruyter, 2017, p. 117-125.
49 Akten zur Deutschen Auslandspolitik (ADAP), 1973, B. I, doc. 4, Le Caire, 05.01.1973, Legationsrat I Klasse Redies, p. 18-21, Colloque avec Abdallah Frangie. La question du rapport avec l’Union générale des travailleurs palestiniens a déjà été soulevée ; ADAP, 1973, B. II, doc. 266, Ankara, 30.08.1973, Gollnik, p. 1323, An das Auswärtigen Amt, qui appelait Arafat un Guerillas Führer, un chef de guérilla. Cf. Daniel Vernet, « M. Yasser Arafat se livre à une violente attaque contre la République fédérale », Le Monde, 01.08.1973, p. 2.
50 S. Lorenz, « “Heldin des anderen Amerikas” » (note 19), p. 57.
51 « […] other America, which is composed of, as one East German said, ‘Angela Davis and blacks and those who think as we do’ », « On the left », National Review Bulletin, n° 34, 24.08.1973, p. 122.
52 Craig R. Whitney, « East Berlin Festival Weekends », New York Times, 06.08.1973.
53 Daniel Vernet, « Le Festival de la jeunesse ne sera pas interrompu », Le Monde, 03.08.1973.
54 Daniel Vernet, « Le dixième Festival de la jeunesse a été un succès politique pour Berlin-Est », Le Monde, 07.08.1973, p. 4.
55 Vladislav M. Zubok, « Soviet foreign policy from détente to Gorbachev, 1975-1985 », in : Melvyn P. Leffler, Odd Arne Westad (éd.), The Cambridge History of The Cold War, III : Endings, Cambridge, Cambridge University Press, 2010, p. 97.
56 Steineckert/Walther, Neun-Tage-Buch (note 37).
57 BStU, MfS, ZOS 1173, Gesamteinschätzung der feindlich-negativen Handlungen bzw. Vorkommnisse in der Hauptstadt und den Bezirken der DDR in Vorbereitung und Durchführung der X. Weltfestspiele.
58 BArch, SAPMO, DY 30/vor. SED/18052, Abschließende Informationen über die Arbeit des Ministerrats und seiner Organe zur Unterstützung der Durchführung der X. Weltfestspiele, 06.08.1973, p. 3-4, 23-24.
59 Cf. les documentaires de la DEFA consacrés au Festival : Wir waren in Berlin, 45.30 minutes, 1973, couleur ; Auf bald in Berlin, 1 h., 1973, couleur et noir et blanc ; Der Augenzeuge 1973/23, noir et blanc. Cf. Defa Stiftung, Berlin, mais aussi l’Archivio audiovisivo del movimento operaio e democratico (Aamod), Roma. En ce qui concerne le rapport avec la télévision italienne, RAI, cf. l’accord entre les deux télévisions, BArch, DR8, 125, Information über den Stand der Beziehungen zwischen dem DDR-Fernsehen und dem Italienischen Fernsehen (RAI), s.d., mai 1973.
60 I. Merkel, « Im Spiegel des Fremden » (note 48) ; cf. Mark Keck-Szajbel, « A Cultural Shift in the 1970s : “Texas” Jeans, Taboos, and Transnational Tourism », East European Politics and Societies : and Cultures, 29/1 (2015), p. 212-225 ; voir les témoignages et les souvenirs dans le dossier Weltfestspiele 1973 (note 47).
61 I. Merkel, « Im Spiegel des Fremden » (note 48), écrit au chapitre « Hinter seine Erfahrungen kann man nicht zurück » : « In der Wende waren die damaligen Jugendlichen zwischen 30 und 40 Jahren alt. Und diese Gruppe dürfte den größten Teil der Protagonisten der Wende gestellt haben » (« Lors du ‘tournant’, les jeunes de cette époque-là étaient âgés de 30 à 40 ans. Et ce groupe a sans doute constitué la majorité de ses protagonistes »).
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Titre | Tableau 1 : Admission dans les établissements psychiatriques et de travail pour jeunes asociaux |
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Pour citer cet article
Référence papier
Monica Fioravanzo, « La RDA et le Festival mondial de la jeunesse à Berlin (1973) dans une perspective transnationale : auto-représentation, cultures jeunes, réception », Revue d’Allemagne et des pays de langue allemande, 51-1 | 2019, 51-65.
Référence électronique
Monica Fioravanzo, « La RDA et le Festival mondial de la jeunesse à Berlin (1973) dans une perspective transnationale : auto-représentation, cultures jeunes, réception », Revue d’Allemagne et des pays de langue allemande [En ligne], 51-1 | 2019, mis en ligne le 02 juillet 2020, consulté le 23 janvier 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/allemagne/1368 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/allemagne.1368
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