Navigation – Plan du site

AccueilNumérosHS 3L'abyme du collectifEn cours de manifeste

Entrées d’index

Haut de page

Notes de la rédaction

Le Collectif Traverse, créé en janvier 2015 à l’occasion de résidences individuelles à la Chartreuse-Centre National des Écritures du Spectacle, est composé de six autrices et auteurs de théâtre : Adrien Cornaggia, Riad Gahmi, Kevin Keiss, Julie Ménard, Pauline Ribat et Yann Verburgh. L’envie d’écrire en lien direct avec le plateau est ce qui les réunit.

Pavillon Noir1, créé en 2018, est leur première écriture collective, élaborée en compagnie de Pauline Peyrade, autrice invitée à cette occasion.

Depuis 2019, le Collectif Traverse est artiste associé au Théâtre du Préau - CDN de Vire.

Le texte ci-dessous ne s’intitule pas Manifeste mais En cours de manifeste, en résonance avec la composition du collectif, qui est pensée comme évolutive, ouverte à de nouvelles rencontres.

Texte intégral

1Le collectif, c’est comme un rendez-vous. Un espace de liberté.

2Ça me soulage. Parce que j’ai l’impression de partager une responsabilité, de ne plus la porter tout seul.

3Ça me fait cogiter, ça me fait causer, ça me grandit ou ça me frustre.

4Ça me fait tout drôle.

5Ça donne de l’audace.

6C’est une bonne planque.

7C’est d’une efficacité redoutable.

8C’est une pieuvre.

9C’est gagner de la vitesse.

10C’est être jalouse.

11Parfois ça me rend folle. Ça me donne des envies de meurtre.

12Faut lâcher prise, sinon ça marche pas.

13C’est l’occasion de prendre un peu des vacances de soi-même, ce qui est assez rare dans l’écriture.

14C’est comme être à la basse ou au clavier.

15Ça secoue.

16Ça fait de la peine.

17C’est comme chanter dans une chorale.

18C’est excluant pour les autres.

19Ça peut être violent aussi.

20C’est être fan.

21C’est être portée.

22Ça déplace.

23C’est salvateur.

24C’est se confondre.

25Ça calme les égos.

26(Selon les personnalités ça les exacerbe.)

27C’est sexy.

28C’est pas sexuel.

29C’est régressif.

30C’est fragile.

31Ça me dénombre, ça me surnuméraire, ça me nomme quand seul je n’ai pas les mots. Ça m’extirpe du secret de mon ventre, ça m’enlace quand je halète, ça me soigne quand j’ai mal, ça me blesse quand j’ai tort, ça me siffle quand je souffle. Ça m’éclaire au matin d’un malheur, ça m’irrite, ça gronde quand je tempête, ça fracasse, ça défonce, ça déchire.

32L’idée d’affirmer et en même temps d’hésiter et en même temps de vouloir se convaincre et en même temps d’être convaincu et de douter et de plus savoir et d’être certain de faire briller tonner éclater sa vérité misérable et infime et de la tenir à bout de voix, de doigt, de bras.

33J’aime l’idée de m’égarer, de perdre et de ne pas forcément me retrouver.

34Accepter qu’on ne sait pas où l’autre vous emmène, en même temps que vous l’emmenez ailleurs.

35Quand ça marche, c’est vraiment un lieu partagé.

36C’est à protéger comme une espèce à protéger.

37La question du collectif renvoie directement à celle du manifeste. À la question, peut-être moins de pourquoi, mais de qu’est-ce qu’on écrit ensemble ?

Haut de page

Notes

1 La captation de la pièce, mise en scène par le collectif OS’O est en libre accès au lien suivant : https://www.youtube.com/watch?v=6NxB6b0v47I.

Haut de page

Pour citer cet article

Référence électronique

Collectif Traverse, « En cours de manifeste »Agôn [En ligne], HS 3 | 2022, mis en ligne le 11 mai 2022, consulté le 05 décembre 2024. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/agon/9365 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/agon.9365

Haut de page

Droits d’auteur

Le texte et les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés), sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.

Haut de page
Rechercher dans OpenEdition Search

Vous allez être redirigé vers OpenEdition Search