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3 | 2010
Utopies de la scène, scènes de l’utopie

Sous la direction de Aude Astier, Lise Lenne et Marion Rhéty

Les scènes ne sont pas seulement des réceptacles pour les utopies qui peuvent venir s’y exprimer. Pas plus qu’elles ne se limitent à être objets de propositions utopiques, architecturales ou scénographiques. L’espace que nous appelons « scène » est, en lui-même, une utopie.
Pourquoi ? Tout d’abord par une étrange équivoque. La scène est un lieu, c’est certain : matériel, disposé, vidé par une série de procédures concrètes, rendu disponible à son statut de lieu : lieu-de, lieu-pour, lieu dissocié de tout ce qu’il contient, ce qui est conforme à l’essence de la localité. Le lieu n’est pas la chose qui s’y loge, c’est dit de longue date. Cette dissociation est portée par la scène à un extrême accomplissement. La scène est cet espace qui ne se forme ou ne s’ouvre qu’à la condition expresse d’être rendu vide, dégagé, pour être rempli de ce qui ne s’y installera jamais, et, jamais construit à demeure, n’y sera toujours que temporaire, essentiellement distinct de l’emplacement qui l’accueille. Ainsi la scène dit bien le lieu, l’être-lieu du lieu. Tout lieu, en tant que lieu, peut être ainsi figuré : comme une scène de la chose.
Denis Guénoun, « Outre le lieu ».

Le dossier publié sous le parrainage de Denis Guénoun (Université Paris IV) et dirigé par Aude Astier, Lise Lenne et Marion Rhéty, s’organise en trois parties :

Une première partie, Réinventer le cercle ; Déborder les frontières ; Horizons politiques de la communauté et Représenter l’utopie sur les scènes contemporaines, réunit des contributions universitaires qui explorent le terrain de l’utopie dans les arts de la scène (théâtre, musique, danse) selon différentes perspectives : esthétique mais aussi sociologique, historique et philosophique.

Une seconde partie, Enquête : Engouffrés dans la brèche, propose une plongée dans les « Tiers Lieux » à travers les témoignages de Gwenaël Morin, Jean-Pierre Chrétien-Goni, directeur du Vent se lève !, et de Michel Laubu du Turak ; une entrée dans les postures et pratiques du collectif avec des entretiens avec le tg STAN, le Transquinquennal et le groupe toc ; un effeuillage des figures du rêveur, de l’engagé, du pessimiste et de l’iconoclaste avec des entretiens avec des membres du collectif de L’avantage du doute, Coline Struyf, Pieter de Bruysser et Armel Roussel.

Une troisième partie, Les traces d’une démarche utopique : dossier artistique, ouvre un espace aux textes et prises de parole des artistes associés à ce dossier. Mary Chebbah propose un récit graphique « Vivre Topiques », défense et illustration de la « courbure à partir de laquelle, il s’agit davantage d’aiguiser les points de contact, les frottements qui feront rencontre ou écart dans l’amplitude de la posture engagée ». Claire Buisson revient, quant à elle, sur son projet immersive theatre avec un texte intitulé « Prolonger la danse, hétérotopie sensorielle ». Vous trouverez également une présentation du projet Scenographia réalisé par Laurent Lescop, Bruneau Suner, Régis Vasseur et Marcel Freydefont.

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