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2003
42 – Loire

La Pacaudière – RN 7, 1/2 échangeur nord, vicus Ariolica, La Maladière

Fouille préventive (2002-2003)
Responsable d’opération : Monique Le Nézet-Célestin

Notes de la rédaction

Organisme porteur de l’opération : Inrap

Le Nézet-Célestin M. 2025 : La Pacaudière, Loire, Auvergne-Rhône-Alpes. RN7, 1/2 échangeur nord, vicus Ariolica, La Maladière, Rapport final, fouille archéologique, Bron, Inrap, 4 vol.

Texte intégral

1Le site Ariolica figure sur l’itinéraire antique de la Gaule communément appelé Table de Peutinger. Il est localisé à 12 lieues gauloises de Roidomna (à 26,65 km de Roanne) et à 19 lieues de Vorogio (étape suivante à 42 km, peut-être Voroux, lieu-dit de Varennes-sur-Allier). Vers la fin du xixe s., Vincent Durand, érudit local féru d’archéologie, confronte les données de la Table de Peutinger et diverses recherches personnelles sur le terrain et dans les archives. Il localise ainsi Ariolica, au nord de la commune de La Pacaudière, vers le pont Bayon. D’autres découvertes ponctuelles, un bras de statue en bronze notamment, intriguent les historiens. De 1972 à 1974, les membres du Groupe de recherche archéologie et histoire de Roanne (Grahr), sous la direction de F. Laurenchet et J. Poncet, réalisent des sondages archéologiques en rive gauche du ruisseau le Dard et mettent au jour des murs, environnés de poteries gallo-romaines.

Fig. 1 – Localisation de Ariolica sur la Table de Peutinger

Fig. 1 – Localisation de Ariolica sur la Table de Peutinger

Gravure de Von Sheyb (1753), pl. 1 et 2 ; DAO : F. Vaireaux (Inrap).

2Dans le cadre du projet de la déviation de la RN 7, en rive droite du Dard, deux campagnes de sondages sont menées par M.-O. Lavendhomme (2000) puis A.-C. Remy (2001), archéologues Inrap, à l’emplacement du futur échangeur de La Pacaudière (RN 7, bretelles d’accès depuis la RD 46 et bassin de décantation).

3La fouille débute le 2 avril 2002 et se termine en avril 2003. Elle est divisée en deux zones : la zone I, délimitée au nord, en bas de colline jusqu’au ruisseau, est définie par l’emplacement d’un futur bassin de décantation ; la zone II, au sud, en partie haute du chantier, suit le tracé du doublement de la RN 7.

Fig. 2 – Localisation de l’emprise de la fouille sur le cadastre (parcelles 268, 269, 273)

Fig. 2 – Localisation de l’emprise de la fouille sur le cadastre (parcelles 268, 269, 273)

Échelles : 1/4000 et 1/2000.

DAO : B. Rambault, F. Vaireaux, C. Pelletier-Bioul (Inrap).

Fig. 3 – Ariolica : plan général des vestiges, ensemble des opérations (2000-2003)

Fig. 3 – Ariolica : plan général des vestiges, ensemble des opérations (2000-2003)

Sur fond de projet déviation et plan IGN.
Échelle : 1/5000.

DAO : B. Rambault, F. Vaireaux, C. Pelletier-Bioul (Inrap).

4Au sud (zone II), l’érosion, propre à tout haut de versant et amplifiée par les ruissellements et ravinements et arrivées de colluvions, a largement détruit les structures, parfois même jusqu’à l’arène granitique.

5Deux périodes d’activités successives de l’époque gallo-romaine ont toutefois été repérées. Sept fonds de fours (de potiers ?) situés au centre de la zone, dans un creux de paléovallon, illustrent une première occupation de cette zone. Ils sont entourés de structures matérialisées par des trous de poteau alignés et quelques sablières.

6Un puits maçonné et des bâtiments en matériaux légers (planches ou terre), dont il ne subsiste que les bases de sablières en tuiles et l’empreinte des poteaux, appartiennent à une phase de reconstruction, après un épisode de colluvionnement intensif sur l’ensemble du site.

7L’ensemble du versant détruit connaît une longue période d’abandon. En zone II, deux autres fours de potiers, cette fois datés du haut Moyen Âge (viie-ixe s.), sont cependant mis en évidence à l’est de la zone.

8Plus bas au nord, la zone I, à la fois soumise aux recouvrements des colluvions glissant sur la colline et aux débordements du Dard au pied, laisse apparaître des vestiges sous d’épais remblais de colluvions et d’alluvions.

9Le plan d’un véritable quartier, construit en terrasses le long d’une voie nord-sud, se révèle. En bordure orientale du site, une voie descend vers le Dard le long d’un talweg qui passe sous la RD 46 (route reliant la RN 7 à Sail-les-Bains puis vers d’autres sites devenus des gros bourgs ou villes en Allier et Saône-et-Loire : Le Donjon, Urbise, Marcigny, etc.). Constituée, pour la plus grande part, d’éclats de granite damés dans l’argile et en certains endroits de dalles, elle est bordée, à l’ouest, par un fossé qui a conservé un réseau de caniveaux en bois et autres aménagements divers.

10En bas du site, un passage ou ruelle perpendiculaire pénètre vers l’intérieur du quartier. À l’entrée, il passe entre deux grands bâtiments (entrepôts ?) de plus de 100 m2 de superficie. Il dessert ensuite des boutiques ou ateliers de taille plus modeste équipés de foyers, puis traverse une vaste cour et se termine en impasse jusqu’à la base du piton rocheux. Le fond de la terrasse basse est progressivement aménagé autour de la cour et de part et d’autre de l’impasse. De nombreux fossés, caniveaux et drains, des canalisations en terre cuite ou en bois et un puits assurent l’alimentation en eau et son évacuation.

11Trois autres terrasses supérieures sont loties à partir de la voie, selon un programme d’urbanisme parfaitement orthonormé à partir d’un module unique. Au total 46 pièces ou espaces sont comptabilisés. Les élévations des pièces ont disparu. Subsistent les fondations des murs et des soubassements, quelques lambeaux de sols, des caniveaux et canalisations ainsi que six puits et les traces d’un atelier de potiers à proximité de deux fours. La partie haute de cette zone I, soumise à l’érosion des ruissellements et ravinements, est totalement décapée, mais il est probable que le quartier se poursuivait sur d’autres terrasses.

12Le site, occupé depuis le début du ier s. jusqu’au iiie s. apr. J.-C., connaît des extensions et aménagements différenciés en cinq étapes ou états. Si l’identification d’Ariolica est incontestable, son statut reste problématique : quartier un peu périphérique d’un vicus ? Abords d’une grande villa ? Simple relais routier de type mansio ?

13Autre question, qui reste aujourd’hui sans réponse certifiée : à quelle cité antique appartient Ariolica, situé à la croisée des territoires ségusiaves, arvernes, et même éduens ?

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Bibliographie

Alix P. 2008 : La Pacaudière et Changy (Loire, Rhône-Alpes) déviation de la RN 7, le gisement du domaine Brisson, étude d’un gisement préhistorique d’acquisition de matière première : épipaléolithique, mésolithique, rapport de fouille, Bron, Inrap, 2 vol.

Bocquet S. 2004 : La Pacaudière (Loire, Rhône-Alpes), domaine Martel, Près de Bossu, ouvrage d’art 5, OA5, rapport de fouille archéologique, Bron, Inrap.

Mortagne B. 2002 : La Pacaudière (Loire, Rhône-Alpes) déviation de la RN 7, domaine Martel, ouvrage d’art 5, OA5, DFS de synthèse d’opération préventive de fouille d’évaluation archéologique complémentaire, février-mars 2002, opération 2001/295, Bron, Inrap.

Remy A.-C. 2002a : La Pacaudière et Changy (Loire, Rhône-Alpes), déviation de la RN 7, Arçon (OA 10), évaluation archéologique complémentaire, Bron, Inrap.

Remy A.-C. 2002b : La Pacaudière et Changy (Loire, Rhône-Alpes), déviation de la RN 7, La Pacaudière domaine des Bardons et les Bardons (OA3), évaluation archéologique complémentaire, Bron, Inrap.

Remy A.-C. 2002c : La Pacaudière et Changy (Loire, Rhône-Alpes), déviation de la RN 7, évaluation archéologique complémentaire : La Pacaudière domaine Pannetier (OA1) zones I et II, évaluation archéologique complémentaire, Bron, Inrap.

Remy A.-C. 2002d : La Pacaudière et Changy (Loire, Rhône-Alpes), déviation de la RN 7, les ouvrages d’art (OA 1 à 3, OA 5 à 10), évaluation archéologique, Bron, Inrap.

Remy A.-C. 2003 : La Pacaudière et Changy (Loire, Rhône-Alpes), déviation de la RN 7, la bande de roulement de la RN 7 : rapports diagnostic archéologique et évaluations complémentaires du domaine Brisson et des Bardons, Bron, Inrap.

Thevenin É. 2007 : La Pacaudière et Changy (Loire, Rhône-Alpes) RN 7, déviation, Changy, zones de dépôts, rapport de diagnostic, Bron, Inrap.

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Table des illustrations

Titre Fig. 1 – Localisation de Ariolica sur la Table de Peutinger
Crédits Gravure de Von Sheyb (1753), pl. 1 et 2 ; DAO : F. Vaireaux (Inrap).
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/adlfi/docannexe/image/182628/img-1.jpg
Fichier image/jpeg, 1,3M
Titre Fig. 2 – Localisation de l’emprise de la fouille sur le cadastre (parcelles 268, 269, 273)
Légende Échelles : 1/4000 et 1/2000.
Crédits DAO : B. Rambault, F. Vaireaux, C. Pelletier-Bioul (Inrap).
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/adlfi/docannexe/image/182628/img-2.jpg
Fichier image/jpeg, 1,2M
Titre Fig. 3 – Ariolica : plan général des vestiges, ensemble des opérations (2000-2003)
Légende Sur fond de projet déviation et plan IGN.Échelle : 1/5000.
Crédits DAO : B. Rambault, F. Vaireaux, C. Pelletier-Bioul (Inrap).
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/adlfi/docannexe/image/182628/img-3.jpg
Fichier image/jpeg, 2,1M
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Pour citer cet article

Référence électronique

Monique Le Nézet-Célestin, « La Pacaudière – RN 7, 1/2 échangeur nord, vicus Ariolica, La Maladière » [notice archéologique], ADLFI. Archéologie de la France - Informations [En ligne], Auvergne-Rhône-Alpes, mis en ligne le 03 février 2025, consulté le 17 février 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/adlfi/182628

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