Éditorial
Texte intégral
1Le lecteur de ce numéro (V12N1) de la revue Activités constatera à quel point la focale d’analyse de l’activité peut varier d’une étude à l’autre, d’un objet de conception à l’autre. Ainsi, au gré des lectures, il est possible de passer d’un zoom précis sur une activité individuelle puis d’élargir à des activités collectives pour enfin, dans un plan encore plus large, porter son regard sur les difficultés et dangers d’une profession. Mais ce que montrent aussi les textes présentés c’est qu’une vision large se construit aussi sur des moments précis d’analyse de l’activité. Nos études, en fin de compte, pour répondre à nos visées de connaissance et de transformation des situations, doivent éclairer très souvent le local et le global, le spécifique et le générique. Et c’est ici qu’apparaît la difficulté.
2Les deux premiers textes centrent leurs analyses sur le point de vue d’un acteur en interaction avec sa situation de travail. I. Olry-Louis, dans son texte « Activité dialogique et micro-improvisations en entretien de conseil en orientation » s’appuie sur l’interaction asymétrique entre un conseiller en orientation et son interlocuteur. L’auteur pointe la part d’improvisation qui structure cet échange et la co-construction qui se réalise dans l’échange. Avec le texte de C. Gotteland-Agostini, V. Pueyo et P. Béguin « Concevoir des cadres pour faire et faire faire : activité d’encadrement dans une entreprise horticole », nous abordons l’activité de travail d’un cadre à partir de l’observation de son activité dans une entreprise horticole. Les auteurs abordent cette activité d’encadrement productif comme une activité de conception produisant des cadres d’action pour prescrire, coordonner et suivre le travail.
3Les deux textes suivants ciblent la connaissance d’une activité individuelle et collective à des fins de conception d’une situation. J. Guibourdenche, J. Vacherand-Revel, M. Fréjus et Y. Haradji dans « Analyse de contextes d’activité domestique pour la conception de systèmes diffus énergétiquement efficients » traitent de la connaissance de l’activité de vie quotidienne dans l’habitat pour aborder la conception d’un système énergétiquement efficient. Le focus ici est principalement centré sur la compréhension d’un contexte d’action vu dans ses dimensions individuelles, collectives et ses dynamiques d’agencement en situation. M.I. Munoz, F. Barcellini, V. Mollo, A. Nascimento traiteront de la « Coopération asynchrone en milieu médical : prise en compte de la gestion de la variabilité liée au patient dans la conception d’un outil de workflow » , où il s’agira de l’analyse d’une activité collective asynchrone de coopération de différents métiers de la radiothérapie. Les auteurs se focalisent ici sur la question de la prise en compte de la variabilité liée au patient dans une logique d’ensemble de maîtrise de la qualité des soins.
4Enfin, avec les deux derniers textes, nous abordons les difficultés et souffrances relatives à deux professions. Le texte de N. Poussin « Développement du sentiment d’efficacité : un développement du rapport entre affectivité et pensée ? » porte sur le travail des médecins du travail. L’auteure, dans une logique de développement du pouvoir d’agir du sujet, s’appuie sur la consultation médicale mimée, l’autoconfrontation croisée et la mise en discussion collective de l’auscultation médicale pour faire évoluer le sentiment d’efficacité personnelle du médecin. R. Bartholo, R. de Cássia Monteiro Afonso, A. E. Marques Campos, G. Bursztyn & M. César Delamaro, dans leur « Analyse collective du travail des inspecteurs des impôts au Brésil dans l’État de Rio de Janeiro » abordent l’insatisfaction et la souffrance des inspecteurs des impôts au Brésil. Les auteurs, dans cette étude exploratoire, soulignent les injonctions contradictoires de ce métier (entre qualité et productivité), les souffrances psychiques et les risques graves d’atteinte à leur intégrité physique.
5La dernière contribution à ce numéro est celle de Jacques Leplat qui propose une note de lecture de l’ouvrage de P. Mayen et A. Lainé : Apprendre à travailler avec le vivant ? Développement durable et didactique professionnelle. Jacques Leplat, après avoir présenté la structure et contenu de l’ouvrage, conclut sur l’utilité de cet ouvrage pour aider tous ceux qui travaillent avec le vivant mais aussi, plus spécifiquement les psychologues, ergonomes et formateurs de praticiens.
6Pour terminer cet éditorial, et comme nous l’avons annoncé (avril 2014), Activités va rejoindre la plateforme de diffusion scientifique Revue.org. Cette transition n’est pas aussi rapide que nous l’aurions souhaitée, car transformer les textes actuels de notre site dans le format du site de Revue.org n’est pas une mince affaire. Nous avons progressé. Très prochainement nous effectuerons ce passage. Dans un premier temps, seuls les derniers numéros seront accessibles, mais avant la fin de l’année 2015, tous les textes devraient être disponibles sur la plateforme.
7En attendant, nous vous remercions de votre intérêt et de vos contributions à la revue et nous vous souhaitons une bonne lecture.
Pour citer cet article
Référence électronique
Yvon Haradji, Katia Kostulski, Alexandre Morais et Pascal Ughetto, « Éditorial », Activités [En ligne], 12-1 | Avril 2015, mis en ligne le 15 avril 2015, consulté le 16 janvier 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/activites/1058 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/activites.1058
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