Kock, Christian and Marcus Lantz (eds). 2023. Rhetorical Argumentation: The Copenhagen School (Windsor Ontario: Windsor Studies in Argumentation)
Kock, Christian and Marcus Lantz (eds). 2023. Rhetorical Argumentation: The Copenhagen School (Windsor Ontario: Windsor Studies in Argumentation), ISBN 978-0-920233-98-6, 475 pages.
Texte intégral
1Les concepts de « rhétorique » et d’« argumentation » ont fait l’objet d’un débat permanent au fil des ans. Les frontières floues qui les séparent remontent aux discussions anciennes sur la rhétorique et la dialectique et s’étendent aux débats du 20e siècle sur les frontières disciplinaires. À l’heure du tournant informationnel, de la vague mondiale de populisme et de la prédominance de la « pensée critique » dans les universités (sans doute une expression à la mode), différentes approches de la compréhension de l’argumentation suscitent l’intérêt des chercheurs dans divers domaines. La récente anthologie Rhetorical Argumentation : The Copenhagen School (CS), éditée par Christian Kock et Marcus Lantz, introduit une nouvelle perspective pertinente dans cette discussion de longue date. Bien que tous les contributeurs de la collection aient des liens avec l’Université de Copenhague à un moment ou à un autre, les coéditeurs précisent que leur lien n’est pas principalement basé sur la situation géographique ou l’affiliation institutionnelle. C’est plutôt leur orientation collective, bien que non-unifiée, et un « réseau d’études peu structuré » (Apple Olson, 36) qu’ils définissent comme « l’argumentation rhétorique ».
2Dans ce livre, les termes « rhétorique » et « argumentation » ne sont pas employés comme des définitions rigides, mais comme dynamiques et sujets à exploration, invitant à se demander ce qu’il y a de « rhétorique » dans les aspects argumentatifs du travail de la CS. L’ouvrage offre un éventail riche et diversifié de perspectives sur cette question. Il est divisé en trois parties : les fondements conceptuels, les applications empiriques (y compris les articles déjà publiés) et les nouvelles contributions. Bien qu’il soit impossible d’aborder en détail les treize chapitres de l’ouvrage dans cette brève analyse, je soulignerai les principes fondamentaux de la CS et leurs applications typiques dans le domaine, tels qu’ils sont présentés dans l’ouvrage.
3Tout d’abord, l’approche rhétorique de l’argumentation de la CS est liée à l’identité académique de ses participants, ce qui produit une position théorique distincte. Dans l’introduction, les éditeurs notent que, contrairement à de nombreux chercheurs en argumentation issus de la philosophie, la tradition rhétorique durable de l’Université de Copenhague a produit des experts qui abordent l’argumentation sous un angle rhétorique. Ils présentent la CS comme une « troisième direction », qui s’ajoute aux deux écoles dominantes en matière d’argumentation : l’initiative de la Informal Logic au Canada (représentée, entre autres, par Anthony Blair, Trudy Govier, David Hitchcock, Catherine Hundleby et Douglas Walton) et l’école pragma-dialectique d’Amsterdam (promue, entre autres, par Frans van Eemeren, Bart Garssen et Rand Rob Grootendorst). Les éditeurs ne présentent pas leur approche comme une négation des précédentes, mais soulignent plutôt leur dette à l’égard de leurs prédécesseurs : La CS, soulignent-ils, « recoupe nombre d’entre eux, mais offre également une perspective cohérente et met l’accent sur des points de vue qui ont pu être sous-représentés » (3).
4Kock et Lantz affirment que, contrairement à l’orientation « platonicienne » de la logique informelle et de la pragmatique dialectique, l’école de Copenhague est de nature « aristotélicienne », c’est-à-dire qu’elle se concentre moins sur la validité, la valeur de vérité et les structures logiques que sur des contextes plus larges et la myriade de facteurs impliqués dans la production d’arguments dans le discours public. Kock souligne dans le premier de ses deux articles que l’argumentation philosophique est platonicienne dans le sens où elle est « une activité qui, par le biais d’une discussion dialectique, vise à trouver la vraie réponse à une question » (87), par opposition à l’argumentation rhétorique, qui vise à persuader.
5Contrairement à d’autres écoles qui se concentrent sur le bien-fondé et la suffisance des arguments, la CS utilise des paramètres d’évaluation plus dynamiques, tels que l’« acceptabilité », la « pertinence » et le « poids ». Ce dernier critère est particulièrement intéressant en raison de ses connotations matérielles et subjectives. Comment peut-on déterminer si un argument a du « poids » ? Kock explique que ce terme est délibérément choisi pour s’écarter des termes de logique informelle tels que la suffisance, car « la suffisance est une notion dichotomique » (128). Contrairement aux paramètres d’évaluation dichotomiques, l’argumentation rhétorique adopte des échelles dynamiques qui impliquent inévitablement des considérations subjectives. Par conséquent, l’argumentation rhétorique met fortement l’accent sur l’auditoire et l’objectif des énoncés, en supposant, contrairement aux écoles précédentes, qu’il ne peut y avoir de paramètres rigides définissant le raisonnement idéal, mais seulement des normes vaguement identifiées et profondément contingentes.
6Kock et Lantz situent les fondements de leur approche par rapport à certaines théories antérieures de l’argumentation. Sans surprise, ils adoptent la Nouvelle rhétorique aristotélicienne de Perelman et Olbrechts-Tyteca (1958), qui établit « l’ontologie de la théorie de l’argumentation rhétorique » (13). À cet égard, la CS entre en résonance avec d’autres spécialistes de la rhétorique et de l’argumentation tels que Ruth Amossy ou David Zarefsky, qui placent la pensée aristotélicienne ainsi que le discours et le débat publics réels au cœur de la pratique de l’argumentation.
7La théorie de l’argumentation de Stephan Toulmin dans The Uses of Argument (datant également de 1958) sert, elle aussi, de fondement, en présentant un « pluralisme ontologique » pragmatique dans l’argumentation. L’approche de Toulmin est présentée de manière approfondie et critique dans l’article de Christina Pontoppidan intitulé « Where Do You Place Your Argument ? », qui souligne la différence entre une approche logique et une approche rhétorique de l’argumentation. Elle passe de l’accent mis par Toulmin sur l’évaluation à un modèle pratique pour les argumentateurs qui se concentre sur la construction de l’argument et le rôle heuristique des sujets dans l’invention de l’argument. Pontoppidan suggère trois étapes distinctes : trouver un point de vue, trouver un terrain d’entente et trouver un soutien. Elle utilise le débat sur la circoncision masculine rituelle au Danemark pour montrer comment les argumentateurs utilisent ce modèle d’argumentation rhétorique-topique pour générer des arguments. Cet exemple montre comment le modèle aide les argumentateurs à naviguer dans des paysages argumentatifs complexes en sélectionnant des points de vue, en identifiant un terrain d’entente avec l’auditoire et en rassemblant des preuves à l’appui.
8En effet, la CS se concentre sur le « raisonnement pratique » et présente un thème central sur la délibération dans la sphère publique. Kock souligne que depuis Aristote, la rhétorique a été définie par son domaine, occupé par « la délibération sur l’action civique » (94). L’argumentation rhétorique est axée sur l’étude de la participation civique dans des contextes discursifs réels, en tant que pratique de la « citoyenneté rhétorique » (un concept que Christian Kock a développé avec Lisa Villadsen). Un citoyen rhétorique, comme le montrent de nombreux articles du volume, est quelqu’un qui s’engage activement dans des débats publics et qui est suffisamment versé dans la pratique de l’argumentation, même s’il n’a pas reçu d’éducation formelle en matière de débat. Bien que les études de l’école ne soient pas interventionnelles ou strictement prescriptives, Kock et Lantz soulignent que les gens sont réellement influencés par les débats publics ou, en d’autres termes, que « L'argumentation compte » (10). S’opposant à la vision politique cynique qui ne voit dans l’argumentation qu’un conflit d’intérêts n’entraînant aucun changement réel, ils mettent l’accent sur l’influence de l’argumentation sur les changements civiques.
9Bon nombre des études présentées dans cet ouvrage portent sur ces débats publics. Certaines portent sur des discussions plus spécifiques au sein de communautés épistémiques spécialisées, telles que celles impliquant des scientifiques (Apple Olsen, Pietrucci) et des responsables de la politique de santé (Møllebæk), et sur leurs interactions avec les échanges publics. Pamela Pietrucci, dans « Muzzling Science ? Cultivating Scientists’ Rhetorical Awareness in the Public Communication of Expertise in an Era of Pandemic Fatigue », souligne par exemple la nécessité d’encourager la conscience et les compétences rhétoriques des scientifiques, en plaidant pour une position de « scientifiques-citoyens », c’est-à-dire d’experts capables de communiquer efficacement en public.
10L’accent mis par la CS sur les débats publics part du principe que la plupart des discussions publiques se déroulent en dehors d’un contexte de communication idéal, où les êtres humains ont par nature des objectifs et des valeurs multiples et souvent contradictoires. Par conséquent, comme le souligne Kock, l’argumentation rhétorique s’écarte de la croyance habermassienne initiale selon laquelle l’objectif de l’argumentation est de parvenir à un consensus ou à un compromis. Au contraire, elle vise à « maintenir le dissensus » (109). Cette perspective s’aligne sur des travaux récents tels que In Defense of Polemics (2021) de Ruth Amossy, qui souligne le rôle crucial du dissensus dans le discours public.
11Presque tous les articles du volume adoptent une telle approche de remise en question du consensus, sous différentes perspectives. Certains d’entre eux donnent à cette position un fondement théorique issu de la rhétorique classique : Sine Nørholm Just et Jonas Gabrielsen, dans « Persuasive Figures : Harnessing Stasis Theory for Rhetorical Criticism », discutent de la théorie classique de la stase, qui identifie les points-clés de désaccord ou de contestation dans un argument ou un débat (stases). La théorie de la stase identifie quatre étapes-clés du débat : La stase conjecturale, qui détermine ce qui s’est passé ; la stase définitionnelle, qui définit les termes de ce qui s’est passé ; la stase qualitative, qui évalue l’importance ou l’impact, et la stase translationnelle, qui examine la manière dont la question est formulée ou le contexte dans lequel se situe le débat. Les auteurs étudient la manière dont les stases sont utilisées dans des discours publics réels sur le marché du logement et la pandémie de COVID-19 au Danemark.
12L’article de Charlotte Jørgensen intitulé « Debate for Better or Worse : Hostility in Public Debate », initialement publié en danois en 1995, souligne également l’importance d’une critique orientée vers le dissensus. Elle affirme que les discussions sont traditionnellement considérées comme plus productives que les débats, qui sont perçus comme des rencontres hostiles où l’objectif principal est la victoire plutôt que la compréhension mutuelle ou la recherche de la vérité. Remettant en cause cette perception, elle affirme que le débat est « une forme de communication potentiellement rationnelle qui est une caractéristique de l’argumentation politique dans une société démocratique » (40). Elle explore les différentes significations et applications du débat dans le discours public, en le comparant à des concepts tels que la discussion, le dialogue et la querelle, et en soutenant que les débats, qui ne débouchent pas nécessairement sur un accord, sont des pratiques de raisonnement public valables.
13L’analyse par Frederik Appel Olsen de Against Method (1975) de Paul Feyerabend est un autre exemple convaincant de cette approche. À la suite de Ruth Amossy, il défend la polémique comme une pratique civique essentielle. Il affirme que dans le discours hautement controversé et provocateur de Feyerabend, le public est construit comme un adversaire à travers les pratiques textuelles. Néanmoins, il affirme que « l’érudition polémique de Feyerabend, bien qu’elle ait été violemment repoussée, a pu ouvrir un espace de débat productif au sein de la philosophie des sciences » (360). Par conséquent, elle ne devrait pas être évaluée uniquement en termes de critères logiques informels tels que la clarté ou la solidité de l’argument, ni par le niveau de consensus qu’elle atteint. Au contraire, les formes de discussion initiées par ses polémiques contrariantes peuvent également être considérées comme ayant du « poids », pour reprendre les termes de Kock.
14Deux autres articles démontrent non seulement une analyse orientée vers le dissensus, mais aussi le pouvoir spécifique des autorités telles que les journalistes et les commentateurs politiques dans le cadrage et, le cas échéant, la limitation des controverses publiques. Mette Bengtsson, dans « The Second Persona in Political Commentary », examine le genre du commentaire politique au Danemark. Elle montre comment les commentateurs construisent l’image d’un lecteur, ou d’une « seconde persona », selon les termes d’Edwin Black (1970). Le lecteur qu’elle identifie est un citoyen passif qui accepte automatiquement et sans esprit critique l’autorité, sans avoir la capacité d’argumenter et d’agir. L’analyse de cette structure de communication, qui rend les destinataires passifs, appelle à des structures alternatives qui promeuvent une image de citoyenneté active, encourageant ainsi la participation civique au lieu de l’opprimer.
15Rasmus Rønlev, dans « The Roar in the Comment Section : How Journalists Mediate Public Opinion on the Danish Online Newspaper politiken.dk », examine les commentaires des lecteurs sur un article d’opinion controversé dans les médias danois, ainsi que les commentaires journalistiques ultérieurs qui recadrent la discussion. Alors que les commentaires journalistiques semblent faciliter la communication entre les citoyens et les détenteurs du pouvoir, ils simplifient et restreignent en fait la discussion. Les journalistes ont déformé les commentaires des lecteurs, ignorant les voix dominantes et limitant la polyphonie potentielle du débat public. Rønlev conclut en appelant les journalistes à adopter une interprétation plus nuancée de l’opinion publique lorsqu’ils l’abordent. Les travaux de Bengtsson et de Rønlev illustrent les limites des discussions publiques qui restreignent la capacité des citoyens à débattre entre eux dans des contextes de dissensus. Leurs critiques trouvent un écho dans le plaidoyer de Kock en faveur d’une « argumentation interne », dans laquelle les citoyens délibèrent entre eux, plutôt que dans des lieux structurés et artificiels.
16Plusieurs autres articles remarquables soulignent les rôles de l’émotion et des rationalités alternatives, c’est-à-dire des rationalités qui remettent en question les normes de la communication idéale dans l’argumentation traditionnelle. Le pathos est essentiel pour comprendre l’approche rhétorique de l’argumentation, car il met l’accent sur les destinataires et donc sur les aspects subjectifs de la persuasion. En même temps, la CS rejoint la tendance des études sur la rhétorique et l’argumentation qui ne voient pas de contradiction immanente entre le pathos et le logos, et qui étudient les interrelations entre eux (voir Argumentation et Analyse du Discours 25, 2020).
17Marcus Lantz, dans « Affecting Argumentative Action : The Temporality of Decisive Emotion », présente une discussion complexe sur la relation entre l’émotion, l’argumentation et le temps. Il affirme qu’en tant que pratique nécessitant des décisions dans des circonstances incertaines, l’impact de l’émotion sur l’argumentation est particulièrement important. Il décrit une dynamique temporelle dans laquelle « les émotions font apparaître les arguments sur l’avenir comme présents, créant une opportunité d’action qui permet aux gens d’y croire et d’agir en conséquence » (232). Les émotions créent ainsi ce qu’il appelle une « prévision rétrospective ». Lantz affirme que les émotions ont des origines cognitives traçables et des résultats cognitifs causaux, et qu’elles sont donc inséparables des processus de raisonnement.
18Merete Onsberg, dans « The Danish Debate about Prostitution : Some Characteristics », examine un débat public important au Danemark. Cette discussion est un excellent exemple de l’approche rhétorique de l’argumentation, car elle ne se contente pas d’évaluer le débat sur la base de considérations logiques, ni de rejeter les appels au pathos comme des fallacies prédéterminés. Au contraire, les différentes stratégies utilisées dans le débat sont examinées dans leur contexte. Onsberg ne prétend pas que tous les arguments ont le même poids, mais qu’ils méritent tous l’attention, en soulignant l’importance de s’appuyer sur une base factuelle solide comme fondement crucial de l’argumentation, en particulier dans les débats très controversés.
19Enfin, David R. Gruber, dans « Sniff the Air and Settle In : Bullshit, Rhetorical Listening, and the Copenhagen School’s Approach to Despicable Nonsense », nous invite à prendre les « conneries » au sérieux. Le bullshit ne peut pas être strictement traité en termes d’argumentation traditionnelle, car il ne peut pas être défini comme un argument fallacieux mais comme un bug dans une communication décente : certaines définitions antérieures considéraient le bullshit comme une indifférence à l’égard de la vérité. Gruber, en revanche, définit le bullshit comme un phénomène qui prend de multiples formes, apparaissant parfois comme une suggestion que l’auditoire est invité à compléter, à la manière d’un enthymème. Le bullshit, en tant que synonyme péjoratif courant de la rhétorique, rappelle aux rhétoriciens les fameux sophistes et la mauvaise réputation de la rhétorique en général, ce qui les incite à la mépriser et à s’en différencier fortement. Gruber soutient néanmoins que le bullshitting « est un acte créatif de communication » (382), qui a un effet réel sur le discours public. Il préconise d’accorder de l’attention à ce type de discours, plutôt que de le rejeter avec dédain. Cette position s’inscrit dans le cadre de la mission plus large de la CS, qui consiste à écouter le discours public en dehors d’un contexte argumentatif idéal, en tenant compte du point de vue du public.
20Gruber utilise le concept d’« écoute rhétorique » de Krista Ratcliffe (2005), nous encourageant à écouter les nuances, la matérialité et les effets de ce qui est souvent considéré comme des « conneries ». L’écoute rhétorique nous permet de suspendre notre jugement pour mieux comprendre l’impact, les prémisses et parfois les arguments de ce qui est considéré comme un non-sens, au lieu d’adopter hâtivement des solutions dédaigneuses comme la parodie ou l’annulation. Selon Gruber, le fait de considérer la « connerie « comme ne méritant pas de réponse revient à saper les raisons mêmes pour lesquelles nous étudions la rhétorique (391). Comme Onsberg, il précise que l’écoute n’implique pas l’abandon d’une position critique et éthique, mais plutôt l’arrêt des jugements automatiques pour s’engager véritablement dans le discours.
21Je conclurai par une remarque intéressante de Gruber. Il affirme que l’école de Copenhague est pragmatique et se concentre sur la réalisation des choses de manière démocratique, tout en étant « avenant ». Qualifier une école théorique de « avenante » est quelque peu inhabituel, mais je vois où Gruber veut en venir : La CS se concentre sur l’argumentation dans des contextes humains complexes et désordonnés, et insiste sur le maintien de la curiosité à l’égard des processus de pensée des autres, même s’ils s’écartent des normes de communication idéale que les précédents spécialistes de l’argumentation ont présentées comme condition de toute discussion valable.
22De plus, la CS adopte une approche pluraliste de l’argumentation, permettant des perspectives diverses au sein même de l’école. Comme le note Gruber, « si nous étions toujours d’accord, nous n’aurions pas d’études sur l’argumentation » (387). Cette philosophie favorise une culture d’échanges collégiaux solides et fructueux, comme le montre l’ensemble de l’ouvrage. Bien que le livre présente la CS comme une entité scientifique distincte, il n’est pas présenté comme un manifeste d’opposition. Au contraire, les éditeurs reconnaissent leur dette à l’égard des écoles et des chercheurs qui les ont précédés, créant ainsi un cadre scientifique unique et dynamique. Cette collection engage un nouveau dialogue avec les approches précédentes plutôt que de tenter de les remplacer. Par conséquent, même si de nombreuses idées de la CS sont parallèles à celles d’autres chercheurs existants, le volume offre une contribution précieuse aux domaines de l’argumentation et des études rhétoriques.
Pour citer cet article
Référence électronique
Nana Ariel, « Kock, Christian and Marcus Lantz (eds). 2023. Rhetorical Argumentation: The Copenhagen School (Windsor Ontario: Windsor Studies in Argumentation) », Argumentation et Analyse du Discours [En ligne], 33 | 2024, mis en ligne le 15 octobre 2024, consulté le 12 janvier 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/aad/8624 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/12hvs
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