Alain Rabatel, 2021. La confrontation des points de vue dans la dynamique figurale des discours. Énonciation et interprétation (Limoges : Lambert-Lucas)
Alain Rabatel, 2021. La confrontation des points de vue dans la dynamique figurale des discours. Énonciation et interprétation (Limoges : Lambert-Lucas, ISBN : 978-2-35935-305-1, 664 pages)
Texte intégral
1Il faut sans doute une certaine dose d’inconscience pour s’engager à rendre compte du dernier livre d’Alain Rabatel. La somme qui est publiée ici n’est pas seulement intimidante par son nombre de pages (664), mais aussi par l’ampleur de la matière qui y est couverte, par l’ambition générale qui y est poursuivie, par la modalité de reprise totalisante qui y est affichée. L’ouvrage se propose en effet de récapituler et de resystématiser un parcours de recherche mené par l’auteur sur les quinze dernières années et ponctué déjà de très nombreuses publications. On conçoit bien dès lors que l’exercice du compte rendu ne pourra se tenir ici que si l’on admet ce préalable : l’intérêt majeur et la fécondité puissante des travaux d’Alain Rabatel ne sont plus à démontrer, et l’entreprise de synthèse qu’il livre avec cet opus magnum achève d’impressionner définitivement tous ceux qui s’intéressent de près ou de loin aux sciences du langage.
2C’est bien d’une synthèse, au sens étymologique du terme, qu’il est question ici, puisque l’auteur entreprend de faire tenir ensemble deux pans majeurs de son travail sur les discours : le pan énonciatif d’une part, le pan figural d’autre part.
3On connait en effet la reprise originale que Rabatel a proposée des concepts relatifs à l’énonciation dans la tradition issue, pour l’essentiel, de Benveniste et de Ducrot, à travers la notion de point de vue. Cette notion a montré sa fécondité pour une refonte de la narratologie dite « classique » (voir les deux tomes de Homo narrans), une fois celle-ci articulée au champ ouvert par la « dimension argumentative » (Amossy) des discours, et à la théorie linguistique des modalités (Gosselin). On connait également les travaux que Rabatel consacre depuis plusieurs années (davantage sous la forme de dossiers de revue) aux figures de rhétorique, dans la perspective pragmatique ouverte notamment par les propositions de Marc Bonhomme. Rabatel s’emploie ici à démontrer l’unité profonde qui sous-tend ces deux grandes orientations. Il faut en ajouter une troisième, qui concerne l’inflexion critique et, disons-le : engagée, qu’il a récemment défendue pour la discipline linguistique (en particulier dans son application à l’analyse du discours médiatique). Ces accents imprègnent également en profondeur l’ouvrage dont il est question ici, et dont la portée dépasse ainsi clairement le champ strict de la linguistique, et même des sciences du langage, pour convoquer la philosophie, l’éthique, l’anthropologie, la sociologie, les sciences cognitives, parmi d’autres.
4L’ouvrage se présente concrètement sous la forme de vingt-deux chapitres, répartis en trois grandes parties, encadrées par une imposante introduction et par une conclusion, et ponctuées par des temps de synthèse et de relance, en ouverture et en clôture de chaque partie. Si les chapitres eux-mêmes ont déjà fait l’objet d’une publication antérieure (parfois modifiée), ils en reçoivent ici une portée inédite, par leur intégration dans une syntaxe conceptuelle globale. Cette intégration est servie par un souci didactique particulièrement poussé, qui, malgré la somme de textes rassemblés, autorise un grand confort de lecture : au prix parfois de quelques inévitables redites, l’auteur prend soin de nous faire constamment ressaisir le fil de son propos d’ensemble, les étapes du parcours qu’il construit, les acquis engrangés et les pistes ouvertes, par de nombreux résumés. Cette stratégie de présentation autorise ainsi plusieurs modes de lecture : si la lecture suivie de l’ensemble pourra légitimement en décourager plus d’un, il est possible d’accorder des attentions variables à telle ou telle partie, voire à tel ou tel chapitre, sans perdre de vue le dessin (et le dessein) global de l’ouvrage.
5Ce dess(e)in global embrasse tous les paliers de la construction du sens linguistique : des unités élémentaires du signifiant (jeux de mots, contrepèteries, lapsus, répétitions), en passant par les jeux affectant les dimensions textuelles et pragmatiques de la signification (ironie, humour, hyperboles, listes, formules), pour aller jusqu’à la « figure d’auteur » qui soutient les productions discursives (idiolectes, styles, ethos). C’est à cette progression que correspondent les trois grandes parties qui charpentent le livre : d’abord les figures de mots, ensuite les figures de pensée, enfin les figures d’auteur. Cette tripartition ne doit pas cependant laisser penser à un cloisonnement étanche des phénomènes traités : le propos de Rabatel est précisément de réfuter les partages trop simples (entre le signifiant et le signifié, entre le linguistique et le rhétorique, entre le discursif et le social), pour montrer que les pratiques verbales sont traversées de part en part par chacune de ces dimensions. Cet effort de totalisation se reflète également dans la grande variété des corpus traités, relevant tant du registre sérieux que du registre ludique : discours littéraire, discours ordinaire, discours politique, discours médiatique, mots d’esprit, discours savant.
6L’appareil théorique qui sous-tend cette architecture d’ensemble est, pour une part, déjà bien connu. Sur le volet énonciatif, Rabatel propose une synthèse (utile, pour qui voudrait une introduction à cette matière) de ses travaux sur le point de vue : on se rappellera ainsi avec profit, par exemple, de la fameuse déliaison entre locuteur et énonciateur, de la distinction entre prise en charge et prise en compte, ainsi que de la typologie des postures énonciatives en sous, sur- et co-énonciation, et de la déclinaison en différentes variantes complexes de la dichotomie trop simple entre consensus et dissensus.
7Sur le volet figural, l’auteur s’appuie pour l’essentiel sur le travail de Marc Bonhomme et, en particulier, sur la notion de « saillance » figurale, qui invite à déplacer le point de vue d’analyse des figures comme phénomènes isolés, à la figuralité comme dynamique textuelle et (inter)discursive de configuration et d’engendrement du sens. Sans doute la discussion théorique sur ce volet figural aurait-elle mérité une reprise à nouveaux frais et, pourquoi pas ? un réexamen des débats ouverts jadis par un Paul Ricœur dans La Métaphore vive (curieusement absent de la bibliographie) ou par la Rhétorique générale du Groupe µ (injustement négligé), voire une confrontation plus nette avec la tradition anglo-saxonne.
8On relève cependant deux véritables apports théoriques sur ce front d’étude des figures, l’un (malheureusement) un peu anecdotique, l’autre plus explicitement structurant et fécond.
9Le premier tient dans les quelques pages (63-65) que l’auteur consacre au rapprochement entre la figure et le jeu. À partir de deux longues citations de Benveniste consacrées au jeu, Rabatel suggère (mais sans y apporter de développement théorique spécifique) la fonction désacralisante de la dynamique figurale.
10Le second, quant à lui solidement étayé, tient dans le continuum construit entre la figuralité (micro-)linguistique et textuelle, et la figuralité auctoriale : c’est, à notre connaissance, la première fois que la notion de figure d’auteur est prise dans un sens qui la rattache explicitement aux figures du discours traitées par la tradition rhétorique. La proposition est hautement suggestive, et permet de connecter le champ des sciences du langage à celui d’une stylistique de l’expérience humaine, dans son sens le plus anthropologique. Plusieurs regrets nuancent cependant le vif intérêt qu’on peut par ailleurs reconnaitre à cette proposition.
- 1 Voir à cet égard les dossiers dirigés par Bertrand, Claisse & Huppe dans les revues COnTEXTES (La F (...)
11Le premier est de nature terminologique : l’intégration de la « figure d’auteur » au sein du vaste champ figural n’aurait-elle pas dû donner lieu à une révision plus profonde du partage ancestral, sans cesse contesté et pourtant sans cesse reconduit, entre « figures de mots » et « figures de pensée » ? L’auteur exprime lui-même son insatisfaction face à cette terminologie, mais ce sont tout de même bien ces catégories qui donnent sa charpente première à l’ouvrage. Or, il nous semble que l’approche des figures par les outils de l’analyse énonciative et pragmatique des points de vue en discours permettrait de proposer une nouvelle typologie des opérations de la figuralité, qui romprait définitivement ses liens avec un héritage terminologique désormais reconnu comme désuet. Un deuxième regret tient dans la relative absence d’un vrai dialogue interdisciplinaire avec les travaux qui, en sociocritique littéraire (Meizoz, Amossy, Maingueneau, Diaz) ou en sémiotique (Fontanille, au moins, et la notion de forme de vie), ont déjà affronté la difficile question de l’articulation entre les stylistiques textuelles et les stylistiques expérientielles et existentielles. Un troisième regret – que l’auteur assume lui-même explicitement dans la dernière note du livre (580) – porte sur le fait que cette figuralité généralisée s’arrête précisément à la figure de l’auteur, sans considérer celle de l’interprète, qui se joue dans « l’événement de [l’]appropriation vive [du texte] par son récepteur actif » (290 ; et l’on pense ici aux Façons de lire, manières d’être théorisées par Marielle Macé, autre grande absente). D’interprétation, il est certes beaucoup question dans le livre, mais par le prisme d’un interprète abstrait, ou idéal, à savoir le linguiste lui-même. Enfin, un dernier regret porte sur l’arrière-fond somme toute encore très romantique de l’auctorialité conçue par Rabatel, qui se signale par un contraste axiologiquement marqué entre des formulations jugées « mécaniques » (69) et un positionnement qui favoriserait la reconnaissance d’une singularité stylistique. Or, pour s’en tenir au seul champ de la littérature, force est de constater que nombre de textualités contemporaines ne répondent plus exactement aux termes de cette alternative1.
12Revenons aux apports et aux vraies nouveautés de ce livre. Outre ce qu’on vient de pointer sur le front des figures (et qui, malgré les regrets exprimés, constitue bien un apport important), la principale nouveauté conceptuelle qui sert de pierre d’angle à l’édifice est la notion de signifiance. Aucun des chapitres ne lui est explicitement consacré, mais elle donne le fil rouge de l’ouvrage, au gré des différentes sections de transition entre les trois grandes parties. Son abord est relativement simple : « la signifiance, telle qu’elle se déploie, revient à considérer que les mots et les énoncés actualisés en discours, dans des textes donnés et des genres particuliers, dans telle situation, disent plus que la dimension informative du langage, qu’ils n’abolissent cependant jamais » (289). Tout usage des ressources expressives du langage verbal embarque une dynamique de production de sens qui ne se laisse pas ramener au simple empilement des signifiés. Pour le dire encore autrement : le signifiant linguistique n’est pas que le simple support formel des significations, mais tisse lui-même des parcours de sens à travers tous les niveaux de l’organisation linguistique (du son à l’interaction située, en passant par les niveaux phrastique et transphrastique).
- 2 « “…la double articulation, on en crève !” Repenser le signifiant », colloque international organis (...)
13On trouve ici d’évidents échos avec les fameuses propositions théoriques de Jakobson (« fonction poétique ») et Benveniste (couple « sémantique » vs « sémiotique »). L’auteur reconnait volontiers ces dettes, tout en soulignant l’intérêt d’une reprise et d’un prolongement de cette idée selon laquelle le fonctionnement de la langue ne peut se satisfaire d’un binarisme entre forme et sens. Il est vrai que ce binarisme, quoi qu’on en dise, reste l’idéologie sémiotique dominante quand il s’agit d’analyser des textes et des discours. Un colloque programmé ce printemps 20222 témoigne de la grande actualité de ces enjeux, et de l’intérêt, pour la linguistique, de dépasser les héritages conceptuels du dogme structuraliste. Rabatel s’inscrit résolument dans cette actualité, et repense ses travaux récents à la lumière de la dynamique de la signifiance. Celle-ci s’organise en neuf niveaux de manifestation, qui reçoivent ici une formulation originale : le « symbolisme phonétique iconique des signifiants », la « vérité du PDV du locuteur sur le référent / objet-du-discours », la « signifiance (dé)cryptée, conniventielle », la « prise de parole involontaire du locuteur », la « sursignifiance de portée textuelle, par dilution ou saturation sémantiques », la « performance physique plus ou moins ritualisée » (287-289), « l’opacité du langage », « la prise en compte des données situationnelles, génériques », enfin une signifiance « de nature idéationnelle » (476).
14Cette simple énumération ne permet de rendre compte que de manière très allusive de ce modèle de la dynamique signifiante, qui fait l’objet (comme souvent chez Rabatel) d’un effort de formalisation manifeste (la signifiance relative à la prise de parole involontaire du locuteur est ainsi modélisée comme « [Sa décrypté --> Locuteur < Récepteur --> Réf / objet-de-discours plus riche de sens que le Réf évoqué de façon non cryptée] » (288). Cette formalisation reste encore imparfaite ou incomplète : on s’interroge par exemple sur ce que recouvre exactement la signifiance no 7 consacrée à cette chose très générale qu’est « l’opacité du langage » ; de même, on distingue mal les contours de la signifiance no 9, dite « idéationnelle », qualifiée de « signifiance problématisante, à la croisée des autres formes de signifiance, dont elle est la résultante » (476). Il n’empêche que cet effort de systématisation reste très suggestif, et offre sans doute les bases conceptuelles pour une refonte de la typologie des figures que nous évoquions plus haut. Son apport (notamment à l’égard des précédents jakobsonien et benvenistien) réside aussi dans une extension maximale de la signifiance, aux dimensions interactionnelles et performatives d’une part, aux phénomènes de dérive ou d’excès sémantiques, dont rend compte ici la qualification de sursignifiance (« dérèglements possibles du sens (sous l’effet de visées subjectives, ludiques, critiques, voire délirantes » [291]), et qui inclut notamment le délire analogique (« vision dans laquelle tout est dans tout » [290]).
15La vocation de cet appareil conceptuel est avant tout analytique. À cet égard, le travail de Rabatel se situe constamment sur la ligne de crête entre un versant, disons, grammatical et un versant plus herméneutique : d’une part il s’agit bien de mettre en lumière les régularités qui sous-tendent les phénomènes linguistiques et en régissent l’interprétation (même si ces régularités débordent évidemment de loin le seul cadre de la langue saussurienne), d’autre part il s’agit aussi d’éviter la logique strictement mécanique associant systématiquement tel moyen à tel effet, pour plutôt favoriser le repérage des convergences de marques toujours situées discursivement et appelant des parcours interprétatifs potentiellement toujours ouverts.
16Cependant, si l’enjeu est bien d’outiller l’analyse des textes et des discours, l’auteur situe également sa démarche dans un horizon politique et éthique très explicite. Pour le dire de manière sans doute trop caricaturale, la conception ici défendue assume une vocation immunitaire : l’attention portée à la dynamique figurale apparait comme une « réponse cognitive, réflexive, culturelle et politique aux certitudes dogmatiques qui, paradoxalement, fleurissent sur le terreau du relativisme généralisé compatible avec des prêts-à-penser doxaux sectoriels, propulsant à l’avant-scène des hâbleurs, des démagogues » (15), comme « un antidote » salutaire contre tout ce qui, à la faveur des conformismes ambiants, nous invisibilise collectivement et individuellement. Le salut est à chercher dans ces « capabilités empathiques-politiques » dont parle la philosophe Martha Nussbaum, reprises ici par Rabatel pour montrer leur lien étroit avec les dynamiques de la figuralité verbale et les jeux de points de vue qu’elles autorisent. N’importe quelle figuralité ? Non : la vertu immunitaire est en effet conditionnée par une opération de « tri entre une dynamique figurale vertueuse – empruntât-elle le masque du rire, de l’irrespect envers les valeurs admirées mais démonétisées ou celui de l’adhésion à des valeurs collectives humanistes – et une exploitation des figures et jeux de mots qui nous tire tous vers le bas » (16). Et l’auteur de plaider à cet égard pour la scientificité d’une démarche permettant de valider ou d’invalider la réussite d’une figure ou d’un jeu de mot selon des « critères linguistiques de richesse ou de densité conceptuelle et de pertinence » (16), pour « résister aux tendances à l’aphorisation, à la décontextualisation » (571).
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17Le débat entre rhétorique et éthique remonte aux origines mêmes de la discipline, et connait depuis quelques années une actualité croissante, qui questionne l’engagement de la recherche en sciences du langage3. C’est aussi sur ce front-là que la linguistique peut renouer un dialogue avec d’autres disciplines en sciences humaines, où se tient le même débat (voir notamment l’épistémologie des savoirs situés, développée dans le sillage de Donna Haraway ou Anna Lowenhaupt Tsing, parmi d’autres). À la lumière de ce débat élargi, la position défendue par Rabatel apparait encore très attachée à une conception de la critique qui 1) suppose une posture de surplomb sur son objet, 2) va de pair avec un geste normatif de qualification et de disqualification opérant le tri entre le « bon » et le « mauvais », 3) témoigne d’une foi renouvelée dans les pouvoirs émancipatoires de l’antidote : une fois exercés à la bonne dynamique figurale, nous serions libérés des effets de contrainte des mauvais discours. Je force ici le trait, pour marquer ce qui apparait à mes yeux comme l’urgence d’un dialogue vraiment interdisciplinaire sur les gestes critiques, dans lequel l’analyse rhétorique des discours (et en particulier de leur dynamique figurale) a très naturellement une voix (ou plusieurs) à tenir.
18À éviter ce débat, le risque est de renouer avec une forme de normativité bien connue de l’histoire disciplinaire, puisqu’elle a dominé la stylistique du goût parfois jusque tard dans le xxe siècle. Il semble que le livre d’Alain Rabatel n’évite pas toujours ce risque, par ailleurs parfaitement assumé, lorsqu’il s’attarde sur les qualités littéraires d’un Ponge ou d’un Maupassant, lorsqu’il déclare (par litote) « je n’ai pas non plus une appétence immodérée pour les postures d’importance, qui essaiment dans les discours sérieux » (572), ou lorsque, polémiquant avec Régis Debray dans les pages conclusives, il rejoue le match Hugo vs Stendhal, en ces termes : « Indéniablement, la lyre de Hugo est plus ample que celle de Stendhal » (578). On ne reprochera en aucune manière à l’auteur d’avoir ses préférences, ni même de les exprimer, mais on pourra se demander si la haute sophistication théorique de l’analyse figurale peut et doit servir à les justifier.
19Ces quelques éléments de mise en discussion ne doivent pas faire perdre de vue l’essentiel : le dernier livre d’Alain Rabatel est destiné à devenir un classique des sciences du langage, et un jalon important pour situer ce champ disciplinaire au cœur des enjeux les plus actuels dans la vie des idées. Par le travail de synthèse d’un parcours théorique complexe autour de l’analyse des points de vue, par le travail d’organisation systématique des niveaux de la figuralité, par l’affirmation de la vocation citoyenne des sciences du langage, il redessine les contours d’un paysage intellectuel où la rhétorique, l’éthique, l’herméneutique littéraire et la linguistique énonciative apparaissent à nouveau, naturellement et heureusement, voisines.
Notes
1 Voir à cet égard les dossiers dirigés par Bertrand, Claisse & Huppe dans les revues COnTEXTES (La Fiction contemporaine face à ses pouvoirs, 22, 2019, https://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/contextes/6814) et FIXXION (Radicalités : contestations et expérimentations littéraires, 20, 2020, http://www.revue-critique-de-fixxion-francaise-contemporaine.org/rcffc/issue/view/30/showToc).
2 « “…la double articulation, on en crève !” Repenser le signifiant », colloque international organisé par Federico Bravo (Groupe Interdisciplinaire d’Analyse Littérale, U. Bordeaux-Montaigne), 31 mars – 1er avril 2022.
3 Voir notamment le dossier que Argumentation et analyse du discours avait consacré à ces questions en 2013, sous le titre « Analyses du discours et engagement du chercheur », sous la dir. de Roselyne Koren (https://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/aad/1515).
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Référence électronique
François Provenzano, « Alain Rabatel, 2021. La confrontation des points de vue dans la dynamique figurale des discours. Énonciation et interprétation (Limoges : Lambert-Lucas) », Argumentation et Analyse du Discours [En ligne], 29 | 2022, mis en ligne le 18 octobre 2022, consulté le 17 mars 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/aad/6808 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/aad.6808
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