– Que pensez-vous du réalisme ?
– Il ne faut pas que devant un film, on puisse dire : c’est du cinéma ! Nous en avons assez des faux becs de gaz !...
Le film de De Sica nous est arrivé comme un coup de grâce. Cette grâce, le cinématographe mondial l’attendait comme son salut.
Privé d’elle, il s’empâtait. Intentions suspectes, technique gratuite, mauvais bons mots l’entachaient de boursouflures.
Était-ce tout à fait sa faute ?
Depuis qu’il parle on le gave de commodités, on l’entrave de formules, de recettes à faire recettes. Ligoté dans un linceul en paille de verre, privé d’air libre, de contact humain, jeté sur une voie de garage, loin de lui-même, sédentaire par emprisonnement, il était fatal qu’il se déformât sous l’embonpoint.
Une couche si épaisse de faussetés a peu à peu recouvert le svelte cinéma de l’âge héroïque qu’un cinéma de remplacement, de décadence s’est sournoisement imposé au goût public.
Un cinéma d’adiposité.
À cette inflation mortelle, le film de De Sica s’oppose brutal...