La Guerre – l’autre – soufflait sur les hommes recrus ses dernières catastrophes.
JANVIER 1918.
Au bout d’affectations diverses, je venais, sur un coup de dés qui n’avait pas la prétention d’abolir le hasard, de me voir incorporé à la Section Cinématographique de l’Armée.
J’y faisais la figure d’un homme qui n’aime pas la guerre, qui n’aime pas l’armée, qui n’aimait pas le CINÉMATOGRAPHE.
Triste figure.
Mais bientôt sous mes yeux, sous ma main, par la manipulation et dans la vision des Actualités-de-Guerre, films de feu, m’apparut, incommensurable avec tout, un nouveau signe de ralliement terrestre. Un trait d’union jamais soupçonné de cette étroitesse, entre l’Homme et le Fait.
Apparition décisive.
« Ce que c’est que le VRAI sur le vif, sur l’amputé, sur le mourant de mort violente en pleine vie ». Force du témoignage oculaire.
Mais le VRAI de Dunant, revu d’après Solférino par les Goncourt, reste un vrai littéraire.
Ces morceaux de film, saignant de combats captés sur la Somme, en Champagn...