« Qui eût osé soutenir que la chenille, avec ce luxe pesant d’organes digestifs qu’elle traîne et ses grosses pattes velues, fût même chose qu’un être ailé, éthéré, le papillon ? »
Jules Michelet
Éric Rondepierre, devant l’image en mouvement – le cinéma –, a pris le parti d’en explorer les composants invisibles à la projection : le photogramme, l’inter-image, le noir, l’avènement de la lettre, l’intervalle. Autant dire qu’il s’est intéressé à la matérialité de ces images éthérées quand elles sont projetées de la machine où elles tournent sur l’écran où elles trouvent un obstacle qui les fait apparaître. Pour atteindre cette matérialité il faut non seulement se détourner de l’écran, mais arrêter le mouvement, enrayer le défilement, se saisir de la bande pelliculaire, la scruter, entrer en elle. C’est l’arrêt sur image. On sait qu’à le pratiquer sans précaution – généralement par accident –, ladite image, soumise au feu des charbons incandescents ou de la lampe, brûle, se boursoufle, se...